Youporn, porno amateur… Quand Technikart papote porn avec Houellebecq

Plus les années passent, plus l’écrivain Michel Houellebecq fait montre d’une certaine réticence quant à l’exercice promotionnel – le résultat d’une médiatisation un brin excessive certainement. Alors, comment diable les loustics de Technikart (numéro 228) sont-ils parvenus à le convaincre de se prêter au jeu ? En le faisant parler de porno, pardi. Extraits choisis.

« Les amateurs sont meilleurs »

Mené en juillet 2018 et non sans bravoure par la journaliste Albane Chauvac-Liao, « l’entretien X » du « plus grand écrivain français » (c’est écrit noir sur blanc) captive, amuse et désarçonne – un bon résumé de ce personnage volontiers fantasmé qu’est Michel Houellebecq. L’idée de mater du porno en compagnie de l’auteur de Sérotonine est très gonzo, et le résultat, partie fine où s’enlacent les digressions les plus surréalistes, est à l’avenant. Pourtant, cet échange dans l’appart’ de l’auteur (13ème arrondissement, pour ceux que ça branche) ne commençait pas forcément bien. Houellebecq le confesse :

J’ai un très vieux rapport, d’emblée très mauvais, à la pornographie. Parce que bon, je suis tellement vieux que j’ai commencé une vie sexuelle bien avant de voir des images pornographiques. En fait cinq ans avant, même, carrément. Et la première fois que j’ai vu un film porno, j’ai été consterné ! J’ai trouvé ça nul ! Tellement nul par rapport à la réalité.

Mais heureusement pour nous, cela n’était qu’une mise en bouche. Au fil des pages et des réponses (laconiques, évasives et/ou claquantes) l’écrivain revient sur son initiation aux films de fesses – à vingt-deux printemps et quelques – et dévoile son amour quasi candide pour les tubes comme YouPorn, découvert il y a seulement cinq ans (« il y a vraiment des trucs biens« ). « L’utilisation des musiques » semble d’ailleurs plus l’exciter que les séquences explicites. Et aux blockbusters du cul, Houellebecq privilégie l’amat’ : « Je trouve que les amateurs sont meilleurs en fait, c’est ça la vérité » assène-t-il comme une parole d’Évangile. Il faut rappeler que l’artiste a lui-même signé un film porno : La Rivière, diffusé en 2001 sur Canal +. « Un truc beau » décrit-il humblement.

Ours mal léché, Michou ne se complaît cependant pas dans cette béatitude mais confesse également sa détestation des performeuses qui « branlent brutalement » et des bruits d’émois volontiers hystériques qui envahissent le porn mainstream (« Ce ne sont pas des artistes, sinon ils ne feraient pas des gémissements aussi grotesques« ). Le Gai Luron de la littérature hexagonale ne semble pas non plus friand des films d’Erika Lust : « c’est chiant« , théorise-t-il. Bref, le reste de l’entretien est à découvrir en kiosques.

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