Viens découvrir le porno sans sexe de SexBlotch

Le porno sans sexe, un pur fantasme ? Pas vraiment, nous soufflent les utopistes belges de SexBlotch, persuadés qu’une alternative éthique et arty est possible face au tout venant mainstream. Du X expérimental à deux doigts de la branlette intellectuelle.

Sexblotch.com

« Venez explorer le « porno-positif » avec SexBlotch, une collection de vidéos érotiques à la puissance aphrodisiaque » nous dit-on dès la page d’entrée de SexBlotch.com. Imaginées par les belges Pierre Lebecque (sound designer) et Serge Goldwitcht (artiste plasticien), ces vidéos, disponibles sur ordi, tablette et smartphone pour seulement 5 euros par mois, proposent une vision esthétisante à souhait de l’orgasme. La jouissance, sonore, s’y voit illustrée par un flux d’images confinant à l’abstraction, du style à figurer dans une galerie d’art. Loin des fulgurances hardcore du porno traditionnel, SexBlotch suscite des résonances sensuelles où la matière picturale est un corps que l’on maltraite, renverse et caresse. Une matière chaude et mouvante qui nous désarçonne et nous trouble. Regardez donc le petit film ci-dessous pour mieux saisir l’intention :

Le porno serait-il une toile où les sexes seraient des pinceaux qui glissent, et les tâches de peinture d’abondants cumshots ? C’est ce que laissent entendre les expériences très art et essai des deux sexonautes. Cependant, cette idée de X sans sexe n’est pas neuve. Il y a déjà deux ans de cela, Erika Lust l’avait testé avec succès sur sa chaîne YouTube, soucieuse d’honorer la combinaison choc Amarna Miller + fétichisme du pied…avant de voir ladite vidéo (« Do you find my feet suckable?« , 2016) jartée pour violation du règlement. SexBlotch s’inscrit justement dans cette veine d’une pornographie éthique, militant pour une nouvelle chair, nappée d’ébats sonores réalistes.

« Le porno éthique est un mouvement plus que salutaire. Les images de filles aux peaux lisses et plastifiées se faisant éjaculer sur le visage dans une villa d’un design douteux, ne me plaisent pas du tout. En fait, elles me dégoûtent. Et les pubs que l’on y trouve sont encore pire que les vidéos » affirme en ce sens Goldwitcht au quotidien national Le Soir. Si le propos est plutôt discutable, on ne peut que saluer l’initiative et la façon dont elle offre à voir, à penser et à vivre le porno : comme un langage intensément sensoriel se jouant de nos désirs les plus inconscients. Un imaginaire où ce n’est pas forcément le plus explicite qui nous excite. Alors, tu fappes ?

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