Queer Porn, je crie ton nom

Disclaimer : Pas la peine ici de partir sur un long débat sur les identités et le mouvement queers. Je n’ai ni l’autorité ni la capacité de définir clairement et universellement le terme queer, et je n’ai pas envie de le cantonner à quelques mots lapidaires. Je tiens seulement, modestement, comme la jeune fille en fleur émerveillée que je suis, à déclarer mon amour pour un porno multiforme, insaisissable, inattendu, et qui hante mes faps depuis la première fois où j’ai innocemment atterri sur cette vidéo de fist vaginal hardcore entre authentiques lesbiennes.

Queer, ce mot qui signifie étrange en vieil anglais. Mais c’est quoi, être queer ? Pour moi et à titre très personnel, être queer dans la vie, c’est être libre.
Mais dans le porno ? Et bien c’est aussi la liberté. Être queer dans le porno, c’est déconstruire complètement les rapports de genre, en grande partie par militantisme, mais aussi beaucoup pour le plaisir à portée de tes doigts (ou de ton poing, de ta langue, de ton strap-on, etc.). Je reconnais que le terme “déconstruction des rapports de genre par militantisme” n’est pas en soi spécialement bandant. Mais attends, j’y viens. Et puis soyons honnêtes : ce qui nous intéresse ici, c’est la partie “plaisir”. Approche, que je te dise mon petit secret.

Extrait de Speakeasy, courtesy of Courtney Trouble

Le Queer Porn, c’est un infini. Plus rien ne compte, homme, femme, trans, homo, hétéro, bi, pansexuel. Seule la jouissance importe. Je te parle d’un pays merveilleux où le fetish est la norme, où les rapports sexuels sont funs, complices, authentiques, dénués de préjugés. Tout le monde peut avoir du plaisir avec tout le monde, dans toutes les positions et avec tous les outils nécessaires pour y parvenir. TOUT EST POSSIBLE.

Le Queer Porn, c’est une fenêtre sur des sexualités que tu n’avais jamais conçues, par laquelle tu regardes avidement, la main sur le sexe, hébété et excité comme jamais auparavant, électrifié par la transgression. Oublie le gonzo, oublie les porno girls blondes à faux seins qui miaulent sans même qu’on les touche, oublie (momentanément) ce porno habituel dont nous connaissons déjà tous les ressorts.

Imagine un porno où les performers ne fakent pas. Où les poings dans le vagin sont un art de vivre. Où les transsexuelles se font monter sauvagement par des filles. Où il est normal dans un rapport hétérosexuel que l’homme se fasse doigter puis pénétrer. Où un transgenre FtM peut tout à fait se faire prendre vaginalement par un autre homme. Un porno où les limites de la société n’existent plus.

Wolf Hudson and James Darling, courtesy of Queer Porn TV

Dans ce porno, les actrices jouant des scènes lesbiennes sont réellement attirées par les filles, elles ont les ongles courts pour mieux doigter. Les hommes peuvent dominer, être dominés, sans aucune considération futile sur leur virilité. Les transgenres ne sont cantonnés à aucune orientation sexuelle (ce qui est bien plus subversif qu’une recherche #shemale dans pornhub). Les performers sont minces ou ronds, épilés ou pas. Le motto tacite, c’est “Sois qui tu veux être, fais du porn comme tu veux qu’il soit, et surtout prends ton pied.” Dans ce porno, les sexualités que d’aucuns appelleront perverses s’expriment avec un enthousiasme bon-enfant, nous sommes entre amis, ce porno est beau, ce porno est féministe, ce porno me fait décoller à chaque fois, toujours plus haut.

Courtesy of CrashPadSeries.com

Car chacune de mes excursions dans ce pays merveilleux a été une épiphanie, un de ces moments où tu crains que le climax ne fasse exploser ton cerveau. La découverte d’un plaisir encore inconnu, celui de transgresser toutes les règles pré-établies de mon propre onanisme. Le porno queer, c’est un appel à la liberté, qui casse tous les murs des conventions sociales et du porno traditionnel, qui brise les tabous avec un sourire malicieux. Un autre porno est possible, oui. Le Queer Porn en est la preuve, en décuplant l’horizon de nos possibles fantasmatiques, en brisant la monotonie de la conformité pornographique. Qu’attendons-nous? Jouissons entre freaks. Jouissons sans entraves.

Image en une : Courtney Trouble pour Whackmagazine

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  • Pas mal, j’aime le freak porno original mais subtil, je pense que si nous avons des fantasmes au quotidien c’est grâce au porno.

  • Clap clap clap ! Merci et bravo !!! (j’y cours…)

  • autant je suis d’accord avec toi sur la multiplicité des corps et des pratiques, autant ce qui me fait souvent moins bander dans ce type de porno c’est le côté diy (qui est l’esthétique queer majoritaire j’ai l’impression, je veux dire pas que dans le ciné, mais aussi dans l’activisme, la teuf ou d’autres arts): ce que j’aime dans le porn et qui me fait carrément décoller autant que la vue de mes pratiques ou types de corps préférés, c’est quand l’image est belle, quand le film est bien réalisé, quand la matière du film me parle de mes fantasmes…

  • (suite)
    bref, je mouille ma culotte pour un bon film pas que pour le porn…. du coup j’attends avec impatience du queer porn avec des thunes ou plus d’idées… mais je me tripote quand même en attendant, sur du queer porn ou pas!

  • Mais qu’est-ce qui, dans le fait qu’il soit queer, lui donne cette liberté ? Que ça soit vachement cool est une chose que je veux bien admette. Mais pourquoi ? Vu comme ça tu fais du mot « queer » un synonyme de liberté extrême, géniale et sans limite. Mais à priori il ne me semblait pas que c’était ça…

  • C’est une liberté vu par le prisme des comportements sexuels : pour moi, le queer porn c’est beaucoup une libération des carcans et des clichés habituels en matière de sexualité et de porno. C’est un porno qui se défait des clichés de genre et refuse de considérer le sexe biologique comme attribuant le genre et l’orientation sexuelle. Donc c’est un porno, selon moi, libérateur.

  • Il est donc queer dans l’esprit, dans sa dynamique de renversement des valeurs morales pris comme carcans dans les rapports humains. Il n’est pas à proprement parlé queer, pris là comme mouvement féministe particulier. C’est ça ?

  • Il est queer non seulement dans sa dynamique, mais aussi dans ses revendications féministes, puisque c’est un porno qui empower tous les genres et les sexualités, qui respecte les performers, et qui est aussi basé sur leur plaisir à eux. En ce sens, bien que je ne l’ai pas abordé dans mon article, c’est un porno militant. Mais bandant aussi (et surtout).

  • tout à l’heure a eu lieu un mini-débat twitter comme j’en ai tous les jours: quelqu’une a fait remarquer que le tag est hétérocentré, des membres de la team du tag (tous les deux des mecs hétéros blancs) ont réagi de manière défensive, en refusant d’écouter véritablement la critique et d’admettre les limites de leur site, et en affirmant que ce que fait le tag c’est déjà bien.

    notamment, mon nom a été utilisé dans ce débat comme caution queer, genre, on a interviewé judy minx, donc tu vois, on est pas hétérocentrés!

    cet article a également été cité, donc j’ai cliqué pour voir ce que ça donnait.

    bon, d’abord: une perspective décalée et pas trop hétéronormée sur plein de sujets, une interview de Judy Minx et un article sur le queer porn ça suffit pas. comme je l’ai déjà dit sur twitter – not enough, do better.

    ensuite: merci à ce site d’exister, il fait grave plaiz, c’est bien que le porno sorte de l’invisibilité, qu’il existent des espaces où on peut parler de porno, réfléchir au porno, bref, que le porno c’est pas juste la branlette honteuse seul chez soi, c’est aussi une culture qu’on peut partager et qui est passionnante et pas du tout méprisable. je suis aussi reconnaissante au tag de ne pas se contenter du porno de mauvaise qualité, d’être exigeant, de vouloir mieux. merci à la team du tag de m’avoir donné cette tribune en m’interviewant, et de donner de la visibilité au queerporn en publiant cet article. je dis pas que c’est rien ce que vous faites, je dis juste que it’s not enough, mais surtout, je dis que votre réaction à la critique est pas adaptée. et merci à l’auteure, l’article est intéressant, ça fait plaiz que le queer porn trouve une audience en France, et qu’il soit relayé par des voix françaises.

    maintenant, les critiques: d’abord, c’est assez drôle de brandir cet article comme défense aux accusations d’hétérocentrisme, vu que l’article est écrit d’une perspective qui n’est pas dénuée d’hétérocentrisme: il ne s’adresse qu’au lecteur masculin… je dis pas que c’est pas intéressant de chercher à rendre accessible le porno queer à un public de mecs hétéros, mais en tout cas on peut pas dire que c’est pas une perspective centrée une fois de plus sur leur regard!
    pourquoi ne pas avoir féminisé le texte, et notamment les apostrophes au lecteur?
    « la main sur le sexe, hébété et excité comme jamais auparavant, électrifié par la transgression. » tout est au masculin.

    au-delà de l’accord grammatical, la perspective est clairement de faire découvrir le porno queer à des personnes non-queer: pour une personne queer c’est pas une « transgression » de mater du porno queer, et son plaisir ne sera pas d’ouvrir « une fenêtre sur des sexualités que tu n’avais jamais conçues ». au contraire ça sera plutôt de savoir que les sexualités qu’elle a toujours connues, fantasmées, peuvent être célébrées, représentées, et avoir leur place dans le porno. bref il y a d’autres exemples mais il est clair que cet article s’adresse pas à un public queer – c’est à peu près ma définition de l’hétérocentrisme.
    écrire comme si forcément tous les gens qui vous lisent sont des mecs hétéros, ça oblige les lectrices gouines (entre autres) à un certain nombre de contorsions – ce qui peut être intéressant, vu que c’est aussi ce qui se passe dans la tête de toute personne qui n’est pas un mec hétéro et qui se branle en regardant un porno dont le public imaginaire est un mec hétéro, et que parfois même cette contorsion peut faire partie du plaisir, hautement transgressif cette fois-ci, qu’une gouine comme moi prend à kiffer une vidéo destiné à un connard macho.

    bref, au-delà de la masculinisation généralisée des adresses au lecteur, ça me choque énormément que cet article ne féminise pas grammaticalement les « performers, minces ou ronds, épilés ou pas ». dans une perspective féministe, la moindre des choses serait de dire « rondEs, épiléEs ou pas », surtout que les liens fournis dans l’article montrent les bourrelets de Sophia Saint James et les aisselles rasées de Akira Raine. les deux sont des femmes. bizarrement, aucune mention dans le texte du fait que le porno queer représente aussi des corps de personnes racialisées de manière non-exotisante, non-raciste, alors même que Sophia et Akira sont des performeuses non-blanches, et que cette démarche est au coeur du porno queer. je suis prête à parier que la personne qui a écrit cet article est blanche…

    ensuite, un autre problème avec cet article, sur lequel je ne m’étendrai pas car je ne suis pas concernée à la première personne, étant une personne cisgenre. l’usage de « les transexuelles », « un transgenre FtM », « les transgenres » me choque. je pense qu’il est plus respectueux de parler « d’une femme trans' », « d’une fille transgenre », « d’une personne transgenre », d' »un homme transgenre' », d' »un garçon trans' », bref, d’utiliser « trans » comme adjectif et pas comme nom.

    il y a quelques autres trucs qui m’ont un peu gênée dans cet article mais je ne veux pas accabler ni le tag parfait ni l’auteure. l’article, comme le site, est bien mais il pourrait être mieux. je suis une féministe hardcore, je suis toujours énervée, parfois agressive, ça veut pas dire que mon coeur est pas plein d’amour. comme dit le personnage de Malcolm X dans le film de Spike Lee, « I wouldn’t tell you this if I didn’t love you. I wouldn’t stick my neck out for you if I didn’t love you ». j’aimerais que les gens soient capables de comprendre que la critique ce n’est pas quelque chose dont ils doivent se défendre, puisque ça n’est pas quelque chose qui les attaque personnellement, mais qu’au contraire c’est un cadeau, quelque chose qui leur permet de s’améliorer, une chance qui leur est donnée TO DO BETTER!

  • pour b boy: oui moi aussi j’aime bien les images sophistiquées, le porno avec un budget, les productions léchées. pour l’instant c’est vrai que le porno queer est majoritairement DIY, en partie parce qu’il n’a pas beaucoup d’argent. mais il existe du porno queer avec un peu plus de recherche technique, de qualité d’image, etc:
    *La série Taxi, de Jincey Lumpkin et le reste de son travail (http://www.juicypinkbox.com/taxi)
    *The Champion, de Shine Louise Houston
    *Roulette Toronto et Bordello, de Courtney Trouble, sont assez DIY mais y a une recherche esthétique intéressante
    *Alpha Femmes, d’Anna Devia
    *le travail de Carlos Batts
    *Strapped Dykes, de Belladonna

    ah, et Speakeasy de Courtney Trouble a aussi une recherche esthétique.
    et le travail de Maria Beatty est hyper beau (j’aime bien The Return of Post-Apocalyptic Cowgirls, mais sa filmographie est immense, donc tu y trouveras ton bonheur)
    bref jte conseille d’explorer un peu ces ressources là, elles te montreront peut-être une face moins DIY punk du porno queer.

  • Je trouve la critique d’hétérocentrisme injuste. Je suis chagrin et chiffon.

    Ce que je concède: l’article sur QueerPorn N’EST PAS un article queer en lui-même, et le regard porté est str8. Et absolument pas militant. OKAY. Aussi, je ne suis pas fan des playmates, je trouve l’idée et les photos cheap à mort. Je pense que le site est parfaitement ouvert à plus de points de vues et plus de sujets et de matériel gays, lesbiens, trans, queer, disabled, etc. Je crois pas que le tag soit fermé là-dessus, je crois qu’il prend tout ce qu’on lui offre. Nan? Y’a aussi le coté parisianno-centralisé qui aurait été critiquable, mais je crois que les mecs font déjà pas mal pour s’exporter par chez nous en province.
    Ce que je concède aussi c’est que Jizzkov s’est sans doute mal défendu sur twitter, alors qu’à la base, sa démarche d’écriture pour le tag est profondément queer. De mon point de vue.

    Hétérocentré, donc.

    Je suis un pédé qui écrit pour le tag sur le porn str8 gratuit qu’il matte, du porn genre souvent cheap et parfois misérable.

    Quand je suis tombé sur le tag et que j’ai envoyé des textes à gonzo, j’étais super ému de lire tout ces récits, tout ce que ces mecs essayaient de faire. Mettre des mots sur une expérience nouvelle qui est celle du porn online, de la branlette mondialisée, du porn comme culture au final. J’ai été ému: ouais c’est culcul, okay. MAIS: j’évolue dans un milieu très straight, mes amis sont des mecs str8, des mecs d’aujourd’hui, ils approchent des 25 ans, leur rapports avec les filles sont faussés, conflictuels, douloureux, mais ce n’est rien à coté de leur rapport à leur propre virilité, à leur masculinité. Des fois ils se roulent des pelles entre eux, des fois ils se la mettent, des fois ils en parlent, des fois ça se sait ou pas, des fois je tombe amoureux d’eux, des fois on parle beaucoup tous les deux, le pédé et le str8. Des fois ils pleurent, et souvent ils écoutent Orelsan, parce qu’au final c’est le seul qui a dit à un moment que le mec hétéro blanc n’avait rien de victorieux, rien de glorieux, mais SURTOUT qu’il n’avait rien perdu et n’avait rien à reconquérir. Quand le tag a interviewé Orelsan pour moi ça a fait sens. Parce que le tag ne cherche pas à s’hétérocentrer, le tag ne cherche pas à faire autorité dans un domaine contrairement à certainE. Le tag louvoie. Le tag se cherche. Le tag est un mec straight qui prend du plaisir à jouer avec son sperme avant de l’avaler, le tag est un mec straight qui se fait mettre par une trans. Le tag est aussi un mec gay (kikou) qui essaye de comprendre pourquoi les porno qu’il mate sont hétéro, pourquoi il est excité par des démonstrations de force viriles, et comment tout cela pourrait avoir au final quelque chose de politique… PORN STUDIES à fond la caisse, en tout cas c’est ma démarche.

    Le tag cherche des mots, il cherche un vocabulaire pour décrire ce nouveau terrain et cette nouvelle expérience du porn, et ce qu’elle a de productif dans nos vies, dans notre intimité, dans nos pieux. Elle cherche à se constituer en tant que groupes, en tant que fappers, et cette constitution ne va pas sans une autocritique, sans une prise de conscience de ce que ce terrain à de sexiste et d’inégalitaire, ni sans une déconstruction de ce que l’on donne et de ce que l’on attend de nous. Tout ça se passe ici.

    Alors comme je disais sur twitter, on ne doit pas empêcher les mecs str8 de mettre des mots sur ce que l’hétérosexisme et l’hétéronormativité leur font et leur coûtent. Parce que ça reviendrait du coup à critiquer les groupes de paroles anti-sexistes masculins non-mixtes qu’on voit éclore (Paris je sais pas, à Lyon oui). On doit encourager ce genre de trucs. Moi je me réjouis de ce qu’on fait ici. ça m’a profondément piquer le cul de voir ce débat sur twitter, ça m’a foutu les boules. Parce que les mecs str8 travaille justement, en douceur, à leur hétéro-déconstruction et à la critique de leurs privilèges.

    Je citerai pour finir les Cahiers du Genre sur les Masculinités sans hommes.
    Stephen Whitlle: « L’hétéronormativité des hommes n’est rien qu’un tas de mensonges, mais ces mensonges pèsent lourdement sur l’avenir de nos fils et génèrent de la rancoeur, font des hommes incompris qui ne trouvent pas leur place. Si seulement les hommes pouvaient accepter leur vraie nature et leurs vraies valeurs, à quel point ils aiment le sexe et être queer, ils pourraient tout faire, même avoir une relation d’égal à égal avec les femmes… »

  • Je suis complètement d’accord avec toi sur un point Judy, c’est qu’on peut (et on va) faire mieux et beaucoup mieux. Je vois le Tag comme un magazine « pansexuel » (mets le mot qui convient, si c’est pas le bon) comme peut l’être Richardson Mag aux Etats-Unis.

    Par contre, effectivement je suis blanc et hétéro, et si on va plus loin on peut aussi ajouter que je viens de Paris et de ce qu’on appelle une bonne famille. Devrais-je m’en excuser pour autant ?

    Ayant donc grandi à Paris (XIIIe…), j’ai grandi dans le brassage total des cultures, des origines, des religions et des classes sociales. Quand je te vois, je me dis pas tiens Judy elle est de telle origine, telle classe sociale, elle a telle orientation sexuelle. Je vois juste, Judy Minx, quelqu’un d’interessant qui a des choses à raconter.

  • Judy, ma chère Judy, sache que mon coeur saigne de savoir que je t’ai déçue. Je continue quand même à espérer que tu m’épouseras un jour.
    Cependant, j’aimerais quand même répondre à certaines des critiques que je prends de façon très personnelle. Ce que tu sembles me reprocher le plus est l’absence de militantisme de mon article, dans la masculinisation ou la qualification des personnes trans. Sache que cela n’était pas voulu particulièrement, j’évolue dans un monde assez macho, assez transphobe, et les règles grammaticales de ce monde là transparaissent sur moi inconsciemment. Ensuite, il faut quand même replacer dans le contexte et relire le début de mon article : il n’était PAS écrit dans une démarche militante. Je suis militante pour les droits des LGBTQ dans la vie, féministe et fière de l’être (je partage d’ailleurs nombre de tes points de vue), mais l’optique de l’article était plus de faire comprendre en quoi d’un point de vue purement sexuel, le porno queer a été pour moi une révélation. Je parle ici de cette révélation, de la libération qu’a été pour moi de découvrir des sexualités alternatives dans lesquelles je me reconnais. Je ne me voyais pas faire un article militant simplement parce que je n’ai pas les connaissances, la maturité ou même des références suffisantes pour ça. Ma sortie du placard est récente aussi. L’article est donc dans cette optique, celle de décrire mon expérience similaire à celle d’une fillette dans un magasins de jouets à Noël.
    Ensuite, oui, je suis blanche. Je voudrais m’en excuser, mais en vérité je ne l’ai absolument pas fait exprès. Et c’est trop facile de supposer que je me fous des questions d’exoticisation simplement parce que je suis blanche. Ca ne rentrait simplement pas dans l’optique de mon article, qui est une expérience personnelle, pas une encyclopédie du queer.
    Pour finir, et cela s’addresse surtout à Marguerin, merci de ne pas parler en mon nom. « Le point de vue est str8 », et bien non, je ne suis pas straight et je ne vois pas l’article comme tel.
    Quoi qu’il en soit, vous n’aurez pas ma liberté de fapper! Puisque c’est bien de ça qu’il s’agit à la base 🙂

  • So sorry saphie, je voulais pas parler en ton nom. j’aurai du fermer ma gueule, en plus c’est absolument pas ce que je voulais dire. nul.

  • J’aimerais beaucoup avoir le temps et l’énergie de vous répondre, à tous et à toutes, mais malheureusement je suis extrêmement malade et épuisée, et quand je ne le serai plus je vais avoir beaucoup, beaucoup de choses à faire.
    Je vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre, vos réponses sont intéressantes et constructives, je trouve. J’essaierai de répondre un de ces jours, mais peut-être cela ne se fera pas par écrit, mais plutôt lorsqu’on se croisera en personne – je préfère parler de vive voix, moins de malentendus, moins de violence. je suis à votre disposition pour en discuter par téléphone ou en direct si vous voulez.
    Je pense que ma critique n’a pas été comprise comme elle aurait dû l’être, j’aime beaucoup cet article, et j’aime beaucoup ce site. J’ai pourtant commencé par remercier le tag, et Saphie, et insister sur le fait que j’apprécie beaucoup leur travail. Bref, comme je l’ai dit, pas d’énergie pour internet ces derniers et prochains jours, mais sûrement à bientôt!

  • je peux preter une robe a gonzo pour qu’il aille ce faire enculer et se donner une cred dans le queer porn.

  • A tous-t-e-s,
    Waaa, j’aime cet échange d’arguments.
    ..

    Jizzkov :

    C’est la lutte (politico discursive) finale
    Groupons et demain
    l’internationale, Sera le GENRE humain.

    .. (https://letagparfait.com/2010/11/25/prenez-et-mangez-en-toutes/)

    • Certes certes, qu’enfin le passé s’engloutisse ! (on en revient toujours à la dégustation de sperme / cyprine…)

      Pour qu’un genre humain TRANSfiguré, sous le ciel clair de la JUStice, mûrisse avec l’épi doré…

  • thxxx pour ces réf judy. on en a djà parlé de vive voix (yes, derrière mon pseudo, it’s bruce), ce que je préfère c’est d’avoir le choix d’un point de vue esthétique/pratiques et ouais mon tag parfait n’existe pas mais c’est vrai que je trouve pas mal mon bonheur dans des vieux boulards des 70’s/80’s parce qu’il y a beaucoup d’expérimentations et pas encore forcément d’esthétique mainstream… et je suis sur que le queer porn arrivera soon à plus de maturité et d’options. d’ailleurs maria beatty (qui fait des films depuis mal de temps du coup) a une esthétique propre et même si ça ne fait pas toujours mouche pour moi, je trouve ça intéressant…
    et puis merci au tag d’exister pour moi aussi petit trans pervers les doigts toujours fourrés dans son slip et débutant porn maker 🙂

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