Les soucis judiciaires du We-Vibe, un sextoy un peu trop connecté

S’ils n’ont pas échappé à l’appel de l’internet des objets, les sextoys n’ont pas été épargnés par ses pièges non plus. Au mois de septembre dernier, une américaine a porté plainte contre Standard Innovation, l’entreprise qui commercialise la ligne We-Vibe. Elle suspectait l’application de contrôle de son jouet de récolter et partager des informations sensibles. L’affaire a pris fin au début de la semaine dernière avec un accord à l’amiable entre Standard Innovation et la partie civile, d’autres plaignants s’étant joints à l’américaine depuis septembre. Les détails de l’arrangement n’ont pas été révélés. Retour rapide sur l’affaire.

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La plaignante accusait les sextoys connectés de Standard Innovation de collecter des informations concernant les habitudes de leurs propriétaires : durée d’activation, régularité d’utilisation, modes de vibration utilisés et même température de l’objet. Toutes ces données étaient liées à l’adresse mail de l’utilisateur et envoyées à la société basée au Canada sans que le consommateur y ait jamais consenti. Attention, votre sextoy is watching you. L’application qui permet de contrôler les jouets proposait aussi des services au couple tel que l’échange de messages et de vidéo. Heureusement, ces informations ne semblent pas avoir été transmises à l’entreprise.

Le texte de la plainte laisse transparaître une vraie envie d’en découdre avec Standard Innovation : « Les données collectées à partir du smartphone du consommateur ont indubitablement une valeur pour l’entreprise. La conduite de l’accusé montre une totale indifférence face au respect de la vie privée du consommateur et viole ainsi de nombreuses lois étatiques et fédérales« . L’affaire est sérieuse car la sécurité du consommateur est en jeu : comme l’ont démontré deux chercheurs lors de la dernière Def Con, un hacker pourrait tout à fait prendre contrôle d’un sextoy connecté ou divulguer les informations les plus intimes des consommateurs. En collectant les données de leurs clients sans leur demander leur avis, Standard Innovation les met en danger.

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Le premier réflexe de Standard Innovation a été de présenter de très plates excuses et de mettre les conditions d’utilisation de ses jouets à jour. Cela n’a évidemment pas suffi et la plaignante est parvenue à leur arracher une rencontre, après avoir transformé sa plainte en recours collectif. Lors du face-à-face qui s’est tenu le 22 novembre dernier, les deux parties sont arrivées à régler le problème : ensemble, elles ont rédigé un « mémorandum d’entente pour parfaire un accord au regard des réclamations de la plaignante ».

Les termes de l’accord, qui n’ont pas été révélés au public, seront présentés à la justice avant l’audience prévue pour le 17 janvier. Une belle somme d’argent attend sans doute les plaignants. Dans l’idéal, cette affaire servira de leçon à toutes les marques qui commercialisent des sextoys connectés : lorsque l’on vise à placer ses produits dans la vie intime des consommateurs, la moindre des choses est de la respecter.

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