Les Spectacles de Snapchat entre les mains des pornographes

Les lunettes-caméras Spectacles de Snapchat sont sur le marché depuis le milieu du mois de novembre dernier. Outre-Atlantique, ceux qui ont osé se prêter au jeu de leur stratégie de vente – elles ne sont disponibles que dans des distributeurs automatiques, les Snapbots – décrivent un accessoire amusant mais un peu gadget. Le patron de l’application, Evan Spiegel, avait prévenu le public : les Spectacles ne sont que des “jouets” à 130 dollars pièce. C’était sans compter sur les pornographes amateurs qui se sont empressés de prouver qu’elles pouvaient aussi être des « sextoys ».

Dans un article publié mardi 6 décembre par Mashable, la journaliste Kerry Flynn rencontre ces gens qui utilisent leurs Spectacles pour se filmer au lit. “C’est la première chose à laquelle j’ai pensé en faisant la queue” devant le Snapbot, explique une certaine Rachel. “Ca avait l’air facile, et mieux qu’un téléphone”, abonde Richard, un analyste financier. “Ca fait plus authentique. J’étais là, et “c’est ce que je vois”, et je me souviens de ce que je ressentais quand je regarde les vidéos.” La magie du POV amateur est puissante, c’est vrai.

Bien sûr, les Spectacles n’ont pas été conçues pour faire du X. Elles ne peuvent enregistrer que 30 secondes de vidéo au maximum et leur apparence jette parfois un froid sous les draps : “C’était une barrière en terme d’espace personnel, se souvient Rachel. Je ne me sentais pas aussi proche de la personne, parce qu’un de nous avait des lunettes de soleil.” Il y a aussi le problème de la vie privée. Les équipes de Snapchat peuvent-elles jeter un oeil sur vos clips perso ? Elles seules le savent. La plupart des personnes citées dans l’article de Mashable préfèrent donc la jouer prudente et suppriment leurs productions dès qu’elles ont été téléchargées sur leur téléphone.

Du côté des pornographes professionnels, les Spectacles font moins réfléchir les réalisateurs que les communicants. « Nous n’avons pas encore réussi à nous en procurer, regrette Jesse Adams, le CEO du studio de développement d’applications pour adulte MiKandi. Nous sommes très excités à l’idée d’explorer leurs possibilités, l’industrie est comme ça à chaque fois qu’un nouveau gadget sort. » Les gadgets à la mode, ça le connaît : en 2013, son entreprise a mis des Google Glass sur le nez de James Deen et Andy San Dimas le temps d’une scène. Les médias mainstream avait adoré, même le Business Insider s’était laissé tenter par l’histoire. MiKandi a sans doute dans l’idée de reproduire cette incursion pop grâce aux Spectacles. 

Jusqu’à ce que les lunettes-caméras des géants de la tech permettent de tourner en ultra-haute définition, elles ne serviront qu’à ce genre de coup de pub.

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