Bree Mills ou l’importance d’un porno lesbien et éthique

Sonnez hautbois résonnez musettes, l’emblématique Bree Mills a enfin droit à son portrait du côté de Forbes. La preuve de l’influence d’une figure audacieuse de la pornographie lesbienne.

Au Tag, on aime tresser des lauriers à Girlsway, réseau de lesbian porn – constitué des channels Girlsway, Web Young, Mommys Girl, Girls Try Anal et Sex Tape Lesbians – qui chamboule les sens sans jamais sombrer dans les clichés du porno lesbien fait par des mecs. Dès son slogan malicieux, le network s’efforce de remettre la féminité au devant de la scène : « chaque femme est lesbienne de coeur« . Les actrices de renom qui s’y trouvent n’ont d’ailleurs plus rien à prouver, de Riley Reid à Kendra Lust, d’April O Neil à Dillion Harper. Boss de ce porno indé couronné aux AVN Awards, la cinéaste lesbienne et militante Bree Mills est également à la tête des studios en lien avec Gamma Entertainment. Aux côtés de Tasha Reign, Joanna Angel et Dana Vespoli, Mills s’élève sur les collines d’une Porn Valley plutôt masculine.

Au fil des confessions, la trentenaire rappelle à Forbes.com que « le porno girl-on-girl n’a jamais été pris au sérieux« . Dès lors, Girlsway vient combler un fossé, offrant au public le type de films qu’il exige (le tag lesbian est encore aujourd’hui dans le top des tendances) tout en enrichissant cette démarche commerciale d’une véritable exigence artistique. Politique, surtout. Les vidéos de Girlsway, d’un cunnilingus à l’autre, proposent « une sorte de monde sans hommes, et même lorsqu’ils sont dévoilés, leur rôle est minimisé« . Une façon de renverser certains rapports de force qui ont la dent dure. Positive, cette pornographie sait être hardcore sans bafouer le respect, se focalisant moins sur la performance que sur la mise en situation d’où éclos l’excitation (« les décors, l’histoire, la séduction » décrit Mills).

« [Bosser pour Girlsway] est plus sympathique, amusant et joyeux [que tourner du porn hétéro] : quand tu fais une scène avec un mec, tu as juste l’impression qu’il veut te détruire » confie d’ailleurs l’actrice Natalia Starr. Si les séquences de Girlsway partagent les tags de n’importe quelle vidéo pour adultes, l’atmosphère est toute autre. Au Guardian, Mills affirmait vouloir s’opposer au « fast food porn », privilégiant « la dimension émotionnelle du sexe » afin d’élaborer un véritable « Girlsway-verse », aussi divertissant à suivre que Games of Thrones. On lui souhaite bonne continuation.

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