On aime : María Riot

María Riot est une actrice argentine qui plane au-dessus la scène indépendante européenne. Après avoir été camgirl et travailleuse du sexe, la jeune femme de 26 ans s’est lancée dans le business du porno en juin 2014 ; c’est la chaleur barcelonais qui l’a convaincue de quitter Buenos Aires, sa ville natale. Mais tiens donc, vous avez dit Barcelone ? Et oui, la belle brune travaille entre autres pour Erika Lust. Je l’ai repérée il y a quelques mois dans A Feminist Man, une ode à l’écolière que j’aurais voulu être en Mai 68. 

Pas étonnant donc de la voir devant la caméra d’Emilie Jouvet, de Four Chambers ou encore de Lucie Blush, dont le dernier court-métrage est présent dans les Gifs de la semaine. Car c’est bien ça le créneau de María Riot : changer le porno en offrant des corps plus divers et des approches plus respectueuses des désirs féminins.

Vous l’aurez compris, ma chère et tendre argentine est une femme engagée. C’est d’ailleurs pour ça que je l’ai tout de suite aimée. A travers son regard souligné d’un trait d’eye-liner, sa bouche pulpeuse et son air boudeur, son côté punk s’est révélé à moi instinctivement. J’ai le sentiment d’avoir aisément cerné le personnage quand j’ai vu qu’elle était une fan inconditionnelle des Bikini Kill, des Pixies et de Nirvana. Mais le mieux reste son amour pour les Riot Girrrl, qu’elle raconte à merveille :

« Quand j’étais ado, j’ai découvert les Riot Grrrl. Une bande de nanas déchainées qui jouent dans un groupe et vociférent ce qu’elles veulent. Elles expriment leurs sexualités, leurs voix, leurs choix, les trucs qu’elles n’aiment pas et qu’elles veulent changer. Cette puissance a changé ma vie pour toujours, comme l’a fait le porno et le fait de vivre pleinement ma sexualité. Je rêve d’avoir une bande de femmes puissantes, prêtes à faire de la musique et à explorer leur sexualité pour elles-mêmes, pas seulement pour vendre des disques. Pas de groupies, pas de fans, pas de muses, nous avons besoin de femmes pour créer de la musique et de l’art qui nique la suprématie masculine. »

Tout est dit. Amoureuse à la fois de musique punchy, d’art et de voyage, María Riot fait chavirer mon coeur. Son combat pour les droits des animaux et ses engagements pour les travailleuses du sexe aux côtés de l’association AMMAR (Asociación de Mujeres Meretrices de la Argentina) ne forment qu’un tout – celui de l’indépendance, de la protestation et du féminisme.

Un brin mystérieuse, foncièrement sauvage et carrément sensuelle, la latina est une ode à la femme que je fantasmais d’être. Elle est un croisement anodin entre le Deceptacon du Tigre et Léa de la Bicyclette Bleue. Pas étonnant que le vélo lui aille si bien, d’ailleurs. Entre brise légère, porte-jarretelles et robe estivale, Maria Riot est plus qu’une actrice, c’est la poésie dans toute son essence.

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