Ask A Porn Star : le jour le plus kinky

Nouvelle fournée toute chaude sortie du four pour Ask A Porn Star, et peut être l’un des épisodes les plus crus. Cette fois-ci, la question de WoodRocket.com est « what the kinkiest thing you’ve done in porn? ». Fascinante et répulsive, la facette fétichisto-dominatrix du porn permet d’en revenir à l’origine de cet art comme de rendre compte de son jusqu’auboutisme. Une expression complexe des corps, de leurs sensations, de leur mise en situation, impliquant une multiplicité de nuances sensorielles. Entendez par là : se faire joyeusement fouetter le visage par un gros dildo précédemment introduit dans un orifice secret, comme en témoigne Veruca James. Tellement d’histoires universelles à raconter à nos enfants ! Et ça commence tout de suite :

En parlant de nos futurs gosses dépravés, on peut déjà leur souhaiter de rencontrer Simone Sonay, qui nous décrit, son toutou sur les genoux, une expérience intense de  MILF plutôt…plus vraie que nature, tendance immersion totale de l’Actor’s Studio et authenticité des reality drama. De quoi rendre hommage à la mère de Stacy. Dédicace à ta grand-mère également, quand l’immortelle Nina Hartley se remémore avec émotion son goût prononcé pour le vaginal fisting et le pegging. La princesse des fantasmes minutieux, c’est évidemment Nikki Darling, l’une des égéries BDSM de Kink. Parmi mille découvertes c’est celle du « waterboarding » qui fait office de traumatisme. Sur le territoire du sadomasochisme, on se permet d’explorer un imaginaire qui dépasse la littérature sadienne ou l’art en général pour atteindre une sorte de point de non-retour de la déviance plastique. A travers la fiction, Nikki nous assure que l’amour peut très bien prendre la forme d’une méthode de torture dictatoriale.

Mia Li

Mia Li

Pour Darling, ce genre de tags est un retour aux sources (du vrai HARDCORE qui fait mal, pour une demoiselle badass). Il s’agit d’un accomplissement personnel, c’est à dire une épreuve quasi identitaire : « It was really intense, but probably one of my favorite scenes I’ve done so far. There’s a sense of gratification, that you get that you did something really hardcore ». Mona (Lisa) Wales quant à elle en revient à un langage plus carnavalesque. Elle y développe ce qui a contribué à sa réputation, sa stature de reine du pet. Comme Jean Carmet, Eddie Murphy ou Jack Black, Wales est une pétomane invétérée. On imagine du coup très bien quel genre de « fetish » cela évoque et dans quelles circonstances absurdes – voire « what-the-fuck » – celui-ci va prendre place. Le farting ne sera jamais à bout de souffle, soyons-en certains.

Mona Wales

Mona Wales

Pour autant, le comique peut tout à fait laisser la place à des images plus aiguisées, et Ask A Porn Star laisse comme d’habitude le dernier mot au public et à sa perception du triple-x. On aura tout à fait le droit de rester circonspect quand Roxanne Rae, qui a testé pour vous la quadruple pénétration, nous avertit de ne jamais prendre les titres des divertissements porn à la légère. Electro Sluts porte bien son nom. Le kink moment y est l’électrocution. Jusqu’où peut aller Ask A Porn Star ? Mais surtout…jusqu’où ira le porn ? Toujours plus loin. Toujours plus haut. Comme toute bonne tragédie ? Il y a quelque chose de presque macabre dans ces descriptions, parfois proche des pulsions de mort. Le « urethra sounding » n’est pas l’acte le plus plaisant pour le gland, avouons-le, même quand il est raconté par Mona Wales. Mais ces histoires sont généralement contrebalancées par une bonne dose d’humour grivois et d’autodérision complice.

Un peu comme d’imaginer ce mec qui, sous les ordres de la maîtresse Cherry Torn, s’est abondamment fisté à coups de brosse à dents.

Cherry Torn

Cherry Torn

Les actrices y font office de Pouf le cascadeur, icônes ultra-organiques s’en prenant plein la tronche, et avec le sourire s’il vous plaît. Encore une fois, on est jamais loin du comique slapstick. Pensez par exemple à la courageuse Holly Heart, dont le vagin fut épicé à coups de sauce piquante. N’est-ce pas là un « gag » qui pourrait sortir d’un film très trash des Farrelly ?

Au fil des années, le porno est devenu un Point Break quotidien. Un culte du spectacularisme se caractérisant par une recherche simultanément physique et spirituelle des sensations fortes, de l’adrénaline, de cette mystifiante « extrême limite » que peut être jamais aucun de nous n’aura la possibilité de caresser du doigt. La seule barrière de la culture pornographique, c’est l’évanouissement de l’esprit humain. Sa relation avec le blockbuster hollywoodien, c’est la force de la création par le caractère illimité…de la destruction.

C’est la raison pour laquelle l’intensité du flux des tubes exerce sur nous, jusqu’au bout de la nuit, son rayonnement hypnotique. KINKY !

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