Je suis Porno, l’Evangile de Saint Charles-Baptiste

La spécialité de Charles-Baptiste, c’est l’insouciante variét’ assumée, du genre à amuser et à entêter. Le son qui coule tranquillement dans les oreilles, qui se veut à l’image d’une comédie romantique un peu cheesy, entre gravité et légèreté. Le chanteur parle d’aimer, de grandir, de cette jeunesse qui est la sienne comme la notre, et on pourrait alors gratuitement affirmer que Charles-Baptiste, c’est Alex Beaupain mais en bien. Entre l’apparente facilité des mots, il y a quelque chose de plutôt mélancolique : en cela, le premier réflexe est de penser à l’Alain Souchon de la grande époque, tendance J’ai dix ans ou Allô Maman Bobo (la base), celui qui sous ses bouclettes se faisait la voix d’une génération paumée, immature, sceptique, apeurée, en manque de repères. Voilà donc que le pop artist au nom de Saint nous revient avec sa meilleure chanson, qui semble spécialement avoir été crée pour Le Tag Parfait : Porno. Le verdict de l’artiste est implacable. Tout est porno. « Je vois du porno partout », je suis Porno, dans la peau du porno. Le moindre geste, le moindre lieu, la moindre fille, en somme toutes les formes, ne renvoient plus qu’aux courbes du porn. Rien de salace pourtant, puisque ce morceau un brin planant rappelle les sons érotiques d’un Christophe céleste tendance Succès Fou, et, surtout, dans la même veine…les confiseries aphrodisiaques de Sebastien Tellier, à coup sûr une référence centrale. Ne vous y trompez pas, ce discours nous parle moins d’une prétendue addiction que d’une obsession rêveuse, caressant du doigt le thème du fétichisme et l’intrusion de la fiction dans le réel : le porno c’est « se perdre dans le plaisir, clandestin ». Joli.

 

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