Close-up sur Amber Hahn (ou le Temps Retrouvé)

Depuis une éternité, Amber Hahn me hante. Cette teen revient inlassablement au fil des pages comme un leitmotiv du fap, et plus précisément à travers le marqueur blowjob et ses croustillantes dérivations. Il faut dire qu’Amber maîtrise cet exercice à la perfection. Hahn est ce “Florida sweetheart” avide de jouissance, ou pour citer cette belle expression qu’elle revendique fièrement, la « new whore next door”de l’Amérique. Ses lunettes de première de la classe et sa coiffure de fille modèle en font un tag parfait : l’icone moderne de la nerdy girl, dont nous avons déjà abondamment vanté les mérites. En ce seul corps se conjuguent les motifs hétéroclites, du bigboobs au titty-fuck en passant par le dirtytalk et autres rêveries. Mais pour tomber amoureux d’Amber Hahn, il suffit d’une seule vidéo.

Il s’agit de son oeuvre la plus partagée et visionnée, en somme son apogée. Le titre varie, de “sloppy blowjob” à “amazing brunette sucking dick”. À ces accroches habiles nous privilégierons l’inénarrable Justamber blowjob, marque déposée (JustAmber) qui nous rappelle surtout qu’à travers de modestes termes (“juste une pipe par Amber”) se cache souvent une perle culte. Rien de plus simple que le concept de cette vidéo : un mec généreusement gâté par un petit coeur aux cheveux bruns, vorace allongée en son plus simple appareil sur un lit confortable, mignonette captée dans toute sa magnificence. Le show commence. Treize minutes de handjob, de titjob et de fellation sans la moindre interruption. Avis aux amateurs.

Au-delà de la prestation, l’amat’ y est une question de mise en scène. Le cadrage permet de faire une fixette sur ses binocles et son regard attentif, concentrés que nous sommes à la fois sur son opulente poitrine, ses mains expertes et ses pieds élevés avec impertinence (mode fétichiste enclenché). Il suffit d’un mouvement pour que d’appétissantes fesses se dévoilent, quand Amber fait claquer sur sa langue le sexe de son partenaire. Entre le teasing et la dévoration d’ogresse, les seins en vedette et les jambes au loin, le porn devient, même en plan fixe, un art des formes comme des perspectives. Faisant fi des deux positions traditionnelles (la demoiselle à genoux ou allongée sur le dos, attendant l’abondant cumshot) Amber se dévoile ainsi de la plus belle manière qui soit. Son corps est distant et offert, sa volupté physique démontrée et suggérée, comme dans un poème.

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Se conçoit sous nos yeux ébahis le fantasmagorique couplage entre l’oralité explosive et l’excitation due à ce qu’on ne peut pas totalement voir, tels ce popotin qui n’est jamais qu’esquissé et ce sexe épilé que nous verrons surtout au bout de dix minutes. Au sein de ce long amuse-bouche, il n’y aura pas de grosse fornication comme climax: juste, en une boucle, le blowjob comme réponse au blowjob. Cohérent et féerique.

Cette vidéo est fascinante car elle semble ne jamais finir, sans être interminable. Trop longue ou trop courte, il n’y aura pas là-dedans cet absolu temporel que l’on cherche tous à travers le porn. Au fil des minutes nous demeurons captivés par un spectacle pourtant peu surprenant, fonctionnant sur les mêmes léchouilles et mises en main répétées ad vitam. Est-ce qu’un acte coquin monotone peut-il ennuyer jusqu’à s’apparenter à du “temps perdu” pour un public assoifé de corps dynamiques ? Ou plutôt, ne s’agit-il pas, face à la belle Amber…d’un “temps retrouvé”, de cette nécessité du tempo tranquille, trop ignoré dans l’imaginaire porn actuel ? De retrouver dans l’acte de la masturbation l’obsédant refrain que le geste manuel exprime… Ce mouvement perpétuel et musical. Comme un air entêtant prolongé au-delà des trois minutes initiales.

Le porno n’est pas un bête objet qu’on secoue avec frénésie afin d’exploser en soixante secondes chrono. Le porno est justement cet équilibrage du plaisir, cette manière de caresser le public en testant ses limites, jusqu’à l’expérience contemplative. Le désir, qui jusqu’alors n’était qu’une abstraction mentale, est mis en images, défini, exploré, et étalé jusqu’au point de non-retour, au-delà de la sensualité. Le visionnage est doux et intense, et l’indéniable lenteur de ces joyeuseries ne fait que renforcer les fulgurances finales. Bref, ceci n’est pas (juste) une pipe, mais la preuve du pouvoir hypnotique du porn. On s’y évade, au creux de ces seins impériaux, dans le reflet de ces lunettes, subjugués par cette poigne d’acier.

Ce porno-hypnose, on ne le retrouve pas quand la booty girl nous fait fondre en mode doggystyle. L’enthousiasme est là et la frimousse toujours irrésistible. Pourtant, le regard ne parvient plus à s’éterniser sur la globalité de ce corps, sur la beauté des gestes, notre membre aguerri se calquant uniquement sur la rythmique classique du fucked from behind.

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Loin de ce trop énergique divertissement, on préférera se prélasser sur le lit douillet de dame Hahn, jusqu’à la fin des faps. Ou sa prochaine webcam.

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