Russie : nouvelle Mère Patrie du Twerk

Depuis le temps que tout le monde nous rabâche, de MTV à Vogue US, que 2014 est l’année du fessier, on avait bien compris que la chose était devenue un phénomène mondial. Forme la plus épanouie de l’agitation frénétique de l’arrière-train, le twerk devait logiquement lui aussi être mis à toutes les sauces.

Était-il fait pour traverser les cultures ? L’idée d’un monde twerkant en cadence et sans différence pourrait être une vision fantastique du futur de l’humanité. Grâce à Internet, le twerk a franchi un océan et des continents pour mettre les pieds dans le froid. Shoshina Katerina, russe et star du twerk en devenir, compte bien faire de la discipline son dada et imposer la mode du bouli frétillant dans son pays.

Dans ses vidéos Youtube, elle nous offre des chorégraphies réglées au millimètre près sur de la house au charme tout relatif. Shoshina Katerina et sa team twerkent à 10 ou à 20, le matin au bord de la plage, en salle de danse ou en studio, avec culotte à froufrou pour marquer le coup. Twerk partout, tout le temps.

Même si elle ressort plutôt bien de notre côté d’Internet, elle n’est pas la seule à avoir eu l’idée d’amener le twerk du côté de la Mère Patrie. Dès 2013, le groupe de danseuses Fraules Girl tenait déjà le haut du panier chorégraphique, avec des mises en scène léchées, qui venaient s’ajouter à la parfaite maîtrise du mouvement, telle une couche de vernis qui finit de faire briller ces boules si ronds. Aujourd’hui, le groupe de filles continue son bout de chemin, repoussant de plus en plus loin les limites de son art.

Autre team, même délire : le groupe de Bootydance CCT Forma. Des murs de studio, des shorts en jersey et de la musique qui s’accorde à l’exercice : hip pop, électro, reggaeton… Les boules bougent, rien ne change, seulement des vidéos en plus qui viennent s’ajouter au tag #twerk sur Internet. Bref quelques preuves de plus de l’implantation du twerk dans la jeune Russie, une bouture jetée à la face monde qui a pris racine dans cette terre glacée.

De prolifique, le twerk est devenu envahissant. Ce n’est plus un boule de star mais une vingtaine qui viennent occuper l’espace, l’écran, avec une courbe toujours plus parfaite et un geste toujours plus précis. Ainsi pratiqué, le charme sensuel du twerk perd aussi une partie de son pouvoir hypnotique et de sa spontanéité, il devient un genre de sport de compétition. De la petite vidéo, calée à l’arrache sous la lumière du salon, on passe au studio, où un rien est calculé, du sourire en coin à l’angle du popotin.

Avec son passage à l’est, le boule perd en poésie érotique, se plaçant du côté d’une technique savante, d’un savoir-faire et non plus d’un art du frissonnement. D’onde de choc, le twerk s’est transformé en phénomène périodique, en un vrombissement infatiguable, une alternance du haut et de bas. Un sport de salle de plus en plus convenu.

Allégorie du twerk

Allégorie de la mécanisation du twerk

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