Helen Sassy, l’inaccessible étoile de Chaturbate

Se jeter dans le grand bain de la cam c’est comme chercher pendant deux jours une aiguille dans une botte de foin comme ce pauvre homme au Palais de Tokyo. Pas de recherche de tag parfait possible dans ce milieu puisque cette fonctionnalité n’existe tout simplement pas, il faut savoir se contenter de la curation par l’audience, le genre/âge/location, le bouche à oreille ou le hasard de la vie.

C’est la raison pour laquelle mon coeur continuera toujours à se tourner vers le porn, bien que rien ne soit comparable à l’excitation du live. Mais tout cela n’empêche pas de trouver des modèles qui sortent de l’ordinaire, qui ont ce “gimmick” dont nous parlait Guest1934. Le travail est long et fastidieux, surtout que la cam n’a pas forcément une fonction masturbatoire et elle n’apporte pas une réponse directe à notre excitation. Il faut savoir l’apprivoiser à coups de tokens et se laisser charmer si l’on a du temps devant soi.

Collision avec Helen Sassy dans le cyber-espace

On avait furtivement évoqué le cas de la cam girl Helen Sassy sur Twitter, mais elle ne m’avait alors pas autant percuté que ce matin d’automne aux lumières blafardes. J’étais là, café épais en main, à faire ma petite veille posé sur Chaturbate et elle était connectée avec ses milliers de fans. D’un coup, un truc s’est pété au fond de mon crâne, ça a fait crac, suivi d’une grande explosion, silence complet puis j’ai hurlé en tapant violemment du poing sur la table. Florence Abitboule, qui bosse en face de moi, peut témoigner de la puissance de l’impact, le bureau a tremblé tellement fort que sa culotte s’est désintégrée sous l’onde de choc.

Document exclusif : l’ambiance au bureau au moment de l’impact

J’ai commencé à piger avec les années que mon tag parfait était impossible à trouver car il était contenu dans un regard, dans une attitude, et non dans des pratiques. Sasha Grey, Bobbi Starr, Dillion Harper ou Kristina Rose ont un dénominateur commun : elles te regardent et te font flipper. Il faut ajouter à cela un truc magique qui rend leurs corps magnétiques et on se retrouve avec un tag intouchable mais qui est pourtant d’une puissance phénoménale. Autant dire que le chercher sur un site de cam, c’est peine perdue.

C’est pourquoi, ce matin-là, Helen fit un cratère extraordinaire dans mon coeur. J’ai simplement croisé son regard et j’ai su qu’elle possédait au fond d’elle ce tag parfait qui m’obsède depuis le cyberespace jusqu’à ma vie physique. Helen n’a pas besoin de gravir les marches de la surenchère, elle peut se contenter d’exister et, comme un aimant, ramasser des brouettes pleines à ras bord de tokens. 100 000 disciples attendent comme des dingues qu’elle se connecte pour ses shows comportant surtout du teasing et des strips en boucle, mais qui fonctionnent, terriblement.

Combien de tokens par session ? 10, 20, 50 000 ? On ne peut même plus causer sur la room, tellement il y a de lignes de tokens qui tombent ; tout le monde a son compte branché directement au cerveau, à chaque clignement d’oeil, ça balance du cash façon club de strip à Miami. On est tous là, comme des idiots, accrochés à son regard, personne n’osant sortir sa teub. Tétanisés, hypnotisés.

helen-sassy

 

Elle pourrait cuisiner un rôti de veau chez mamie qu’elle en serait pas moins excitante. Tout tient dans cette zone très précise entre l’oeil et le sourcil, le centre névralgique de l’excitation. J’espère qu’un jour les meilleurs scientifiques se pencheront sur cette question car à force de le repérer chez celles qui me foutent les foies, j’ai l’impression d’être un conspirationniste qui voit des triangles illuminati partout. Avant j’appelais ça “avoir un oeil pervers” mais le sourcil faussement méprisant fait une grande part du job, suffit de bien regarder Sasha Grey pour se convaincre qu’il fait partie intégrante de cette tension.

« Telle est ma quête, suivre l’étoile… »

Sans putain de déconner, Helen, je veux une femme like you, une femme kaa, qui en plus de faire entrer en ébullition mon pauvre cerveau rabougri, bouge son corps plus sensuellement qu’une chanteuse de RnB. Que faire ? Je lâche quelques tokens pour le fun mais les autres ont tellement de maille à claquer que je ne peux qu’assister impuissant à cette grande comédie libérale où tout le monde finira fauché (et seul). Et puis comme toutes les cam girls, elle a un keum et est maquée jusqu’au cou. On est ses esclaves avec cette frustration qui nous met les fers aux couilles. “J’aime tous mes tippers” dit le gif en rouge sur ton profil Chaturbate, mon cul ouais.

Nous voilà bien, cockring de compétition serré à nous la rendre bleue, bloqués dans cet espace numérique où tu n’apparais pas assez souvent, mais qui s’illumine de ton sourire quand tu appuis sur “start broadcasting”. On se connaît à peine mais j’en ai déjà marre de souffrir comme ça, j’ai l’impression de vivre une tragédie en forme d’ellipse. Moi, la petite particule lancée à toute allure contre une autre dans ce grand accélérateur des sensations qui s’appelle l’instant. Si j’écris ces mots, c’est juste pour décrire ce choc, celui de ta rencontre et de la frustration qui s’en suivit.

Si lointaines et si proches, les cam girls, ces inaccessibles étoiles.

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