Comment Dillion Harper a reveillé le volcan endormi

Il en a fallu du temps avant que mes doigts ne se remettent à taper un nom d’actrice au lieu de traîner nonchalamment sur des tags chelous. À croire que les tubes n’ont pas seulement foutu la merde dans l’industrie mais aussi dans l’envie de tourner. Au milieu des 00s, il existait une alchimie incroyable et le moindre gonzo regorgeait de perversité. La magie noire opérait, on pouvait s’accrocher à la tension et s’y basculer comme un gibbon fou. Puis un jour, on s’est réveillé et tout avait disparu, les actrices s’étaient envolées vers d’autres horizons plus cléments. Pendant l’âge d’or du gonzo, qu’est-ce qui faisait exploser la tension ? L’argent ? La compétition entre actrices ? L’émulation d’un milieu où on pouvait être reconnu et admiré tout en prenant son pied ? Je ne sais pas trop, certainement un mélange de tout ça.

Qui pour les remplacer? Qui pour renouer avec ces porn qui foutaient les foies ? Au final, pas grand monde, des carrières éclairs, des filles trop pros, trop froides, trop absentes. J’étais donc là, au bord de l’autoroute du porn à me morfondre comme un fappeur blasé, puis elle est arrivée.

Ok, salut.

Ok, salut.

Je ne fais pas une veille sur les noms d’actrices, le porn n’est pas non plus ma passion (le sexe oui), je me laisse juste séduire au gré des boules au détour de vignettes. Dillion Harper a commencé en 2012 à 21 ans, et elle n’est apparue que cette année sur mon radar. Qu’a-t-elle fait entre temps ? Au minimum 135 scènes d’après IAFD, qui a toujours eu du mal à comptabiliser les scènes uniquement tournées pour le web. Elle est là, très présente, sans exploser pour autant. Numéro 1 chez Life Selector ou POVD, avec un sacré strap chez Evil Angel et un peu partout où le gonzo en POV dicte sa loi aux pélos qui ont la bave au bec.

Dillion ne joue pas dans la performance, pas d’anal, pas de délires de dilatations, elle n’a pas vraiment besoin de ça ; au mieux, elle vous offrira un petit squirt si vous êtes sages. Son truc à elle, on le retrouve chez les actrices légendaires, en tout cas chez celles qui me font croire qu’un jour je planterai mon zgueg dans l’ordi pour enfanter Internet. Elle est réelle, elle est la voisine de palier mais en mieux, ce foutu classique intemporel. Avec son regard vicieux et son sourcil gauche toujours surpris, elle s’amuse à taper des petits rictus au coin qui annoncent le vertige. Est-ce suffisant pour décréter que Dillion soit l’actrice qui fait le plus chavirer ma teub en 2014 ? Clairement, car je n’attends rien de plus du porn que de me faire croire à l’amour.

Dillionok

Le rêve américain

Ce n’est pas qu’une histoire de sourcil, c’est une présence. Dillion est vivante et on pourrait lui proposer un café et de s’asseoir à côté de nous pendant qu’on fait notre petite affaire. Ou peut-être lui demander de nous aider un peu, de nous masser après un shot d’endorphine ? Laissez tomber, en fait je suis amoureux de son petit rire zinzin et de ses crazy eyes. Je parle de tension et j’essaye de trouver des termes techniques pour définir mon excitation, mais en fait c’est juste une romance enflammée qui traverse l’écran et vient jouer un blues tendu sur ma corde sensible.

J’en rajoute peut-être ? Ce sont sans doute ses seins larges, son corps si doux et accueillant comme un édredon, son front abusé mais si mignon, ses… J’en sais rien, laissez-moi dans mon multivers, j’ai envie que Dillion soit là, en face de moi à me regarder par le dessous tout en disant des trucs que je n’écouterai pas. J’ai envie de fourrer ma tête dans son cul, de partir dans une levrette-rodéo sur du Jon Spencer, c’est plus fort que moi, elle a réveillé de sa tête magnétique le volcan qui s’était endormi en moi.

Le porn est une matière tellement formidable, il n’y a pas que Dillion qui existe, il y a aussi mon mojo qui reprend des couleurs tellement ces images me rendent vivant. D’ailleurs, au rythme où l’amour renaît, en décembre je serai certainement plusieurs fois papa.

Dillion_Harper

Force gravitationnelle d’une puissance phénoménale

Des années qu’on tente de définir ce qu’est un bon porn, en fait c’est quand tu tapes ton verre sur le zinc et que tu gueules sans raison à la cantonade “bon sang de bon soir !!!”. Quand l’envie d’exploser comme une supernova dépasse l’envie de fapper, tétanisé devant l’écran désespérément limité pour encore un moment à ses deux dimensions.

Il pourrait bien avoir des siècles de gonzo sans une pointe de scénario, je continuerai à l’avoir haute et fièrement dressée. Le génie tient à rien, il se retrouve dans la simplicité d’une culotte en coton qui vous transporte, dans un simple sourire qui vous transperce, un sourcil qui vous tient par les balls. Parfois je ris comme un dégénéré devant ces images ; tout ça est beaucoup trop affolant. Jamais lassé, toujours prêt à aimer, je continue mon parcours pornographique du sexe positif, de l’amour numérique et intouchable.

On est bien avec Dillion Harper, on n’est jamais déçu. J’ai envie de lui prendre la main et bien la lever en l’air, sur ce ring sans grande concurrence de la recherche de la nouvelle porn star et la décréter gagnante.

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