Musique Classique : le numéro spécial sexe

Chaque été, sexe et drague se couchent sur le papier glacé de nos magazines préférés. Tous nos magazines ? Non. Dernier voile pudique, gardien du sérieux et du bon-goût, la musique classique se refuse à toute vulgarité. Il est temps que ça change. 

Néon, Les Inrocks, et même Beaux-Arts Magazine… Quand vient l’été, un bout de sein et quelques fesses se glissent entre les pages de magazine délicatement collées les unes aux autres par la moiteur  ambiante. C’est le temps de l’amour et le temps des beaux jours pour des millions de corps transis, stimulés par ces saines lectures et 37°2 le matin.

Corps dénudés et sexes s’affichent, oui, mais pas pour les amateurs de musique classique. Le pauvre mélomane, lui, n’a le droit qu’à un musicien sur la couv’de son magazine de l’été. Un musicien même pas à poil. Même pas en chemisette pour montrer ses beaux doigts musclés !

Le doute m’habite soudain : est-ce qu’aimer la musique classique interdit de parler de cul ?  Les mélomanes sont-ils dénués de toute attirance pour la sexualité, l’érotisme, ou la pornographie(rayez la mention inutile) ? Suis-je le seul à aimer écouter le 3ème concerto pour piano de Rachmaninov en naviguant mollement sur les gifs de la semaine du tag parfait ? A trouver que les 12 études de Debussy accompagneraient vachement bien certaines vidéos de X-Art  (surtout la 1ère étude « Pour les cinq doigts ») ?

Obsédé que je suis (par cette question), je suis parti en quête de preuves visant à démontrer l’existence d’une communauté aussi mélomane que sexuellement dynamique.


Bon, comme premier exemple, ce n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus concluant. Puisque la 1ère Gymnopédie d’Erik Satie – au synthétiseur siouplait – sur fonds d’ébats lascifs, peine à nous émoustiller, passons la vitesse supérieure.

Qu’ois-je et que vois-je ? La Badinerie de Jean-Sébastien Bach (disponible en version originale ici, mais en moins sex) composée des petits cris d’allégresse de Tori Black ? Est-ce possible ? Se peut-il qu’un amateur de Bach ET de Tori Black prenne la peine de monter cette vidéo ?

Ivre de joie à cette découverte, je scanne, scrute, souris à la main, à la recherche de toute trace musicale sexuellement débridée. Un pénis énorme pour Franz Liszt… La musique de 50 shades of grey… Du twerk sur la 9ème symphonie de Dvorak… On s’éloigne. Un projet d’opéra porno intitulé « L’organe enchanté » et célébrant la sexualité en se moquant gentiment de l’industrie pornographique ? On chauffe.

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On y est ! La merveilleuse Jenna Haze avec Roxy Jexel dans Science Porn 2, sur une bande-son signée Wolfgang Amadeus – Fuckin’ – Mozart ! Pas de Petite musique de nuit, pas de Requiem, mais le final de l’Acte II de Don Giovanni, la fameuse scène où la statue du commandeur revient d’outre-tombe pour se venger de ce gros queutard de Don Giovanni !

Comment ne pas y avoir pensé plus tôt ? S’il est bien un compositeur lié à la sexualité dans l’inconscient collectif, c’est bien Mozart ! Merci l’Amadeus de Milos Forman, qui fait du bon vieux wolfie un débauché scatophile (ce qui est plus ou moins vrai, mais plutôt moins que plus). Il est donc é-vi-dent que le web porno doit regorger de pépites à ce sujet.

Et voici The Secrets of Mozart : Clavecin, perruques, costumes d’époque (oui, mais laquelle ?) et surtout LA voix off en allemand. Pour un peu, on croirait un vrai film biographique. Un navet, bien sûr, mais pas pire que le très sérieux navet biographique sur Jean-Sébastien Bach (cul en mois, et c’est beaucoup).

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Malheureusement, la suite de cette quête se solde finalement par un échec. Une fois entrés les noms des compositeurs les plus connus sur les principales plateformes de vidéos porno, le désenchantement fut aussi soudain qu’irrémédiable. Un pauvre diable é-touffé par sa chère et pas si tendre sur la 7ème de Beethoven et même pas un Sacre du Printemps (pourtant très évocateur, regardez Pina Bausch).

Il en est du mariage entre musique classique et sexe comme de toutes ces choses rares qui, portées à nos yeux, n’en prennent que plus de valeur. Ces unions inhabituelles permettent de croire, en regardant ce monde musical un brin trop orthodoxe, qu’on peut avoir moins de trente ans, écouter Ravel, et aimer le sexe.

Finalement, regardez Jean-Sébastien Bach. Ok, Bach était très croyant, et dieu lui a dit « Soyez féconds, multipliez », etc. Mais pour faire vingt enfants à ses deux épouses (dont 13 à sa seule seconde femme), on ne va pas me faire croire qu’il n’aimait pas un peu ça…

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