Snapchat : cachez ce sexe que je ne saurais voir !

Avant j’étais excitée dès qu’une petite icône Snapchat s’affichait en haut de mon smartphone. Mais ça, c’était avant. Ces jours-ci, je n’ai même plus envie de regarder les notifications : quand je me décide finalement à cliquer, une photo s’affiche. Pas un paysage, on s’en doute, mais un pénis, un phallus, une verge, une bite, que dis-je une TEUB ! Ma réaction est maintenant systématique : « Pfffff, encore ! « 

Une avalanche de teubs

Je ne vais pas vous mentir : au début, je trouvais ça plutôt agréable d’être sollicitée. Mon ego gonflait à chaque bip m’annonçant un like sur une de mes photos, un nouvel abonné, un message, un poke, un snap, un instadirect, etc. Tant d’attention me ravissait, je me sentais désirable. Mais là, je n’en puis plus. Serais-je blasée des teubs ?

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Après réflexion, j’ai réalisé que tout a commencé quand les réseaux d’images ont ouvert des messageries privées. Déjà l’année dernière en créant mon compte Snapchat, j’avais reçu une belle dose de clichés de membres dressés. Puis sont arrivés les Instadirect, les images en DM sur Twitter, suivies du tant attendu tchat Pornostagram (désormais nommé Uplust). Et pour en rajouter voilà Snapchat qui implémente soudain les messages texte ! Des kilomètres de teub et de messages sales dans mes inbox. Une sorte de micro-pornothèque qu’on m’impose tous les matins. MARRE ! En échangeant quelques mots avec des camarades photo-nudistes, j’ai constaté que ce phénomène était assez commun. J’ai donc décidé d’inviter sur mon canapé la « team des meufs à poil sur les Internets » afin d’en discuter avec elles.

Neena_Amber a annoncé qu’elle quittait Twitter il y a quelques semaines, après avoir supprimé son compte Uplust, qui contenait environ 200 images et pas moins de 3000 abonnés. Je lui ai demandé si sa décision avait un rapport avec le sujet qui nous occupe aujourd’hui : les photos de bites non désirées. « Enfin on en parle !  […] C’est clairement la plus grosse raison qui m’a poussée à quitter Pornostagram ! Pas seulement les photos, mais aussi les messages du genre « I want to fuck you », « Je mettrais bien ma grosse bite dans ta bouche », « Je vais te culbuter »… Et je ne suis pas la seule a avoir fermé mon compte, il y a aussi Fornication, Nina et d’autres… »
La sus-nommée Nina qui dominait pourtant le game sur Uplust, a effectivement plié bagage. Elle me confirme la raison de son départ : « C’est vrai que j’ai fermé mon compte à cause des messages très lourds (…), parfois franchement vulgaires, qui ne me plaisaient pas et ne me rassuraient pas non plus, […] la répétition de messages de ce genre, ça m’a pesé. »

Uplust connaît un bel essor depuis l’ouverture du site à l’international et la mise en place du tchat. Mais visiblement, ce dernier peut parfois être pesant pour certaines modèles. Canelle me raconte : « C’est notamment à cause de la mise en place de la messagerie privée que je ne traîne plus trop sur Pornostagram. Ça me stresse un peu cette pastille rouge qui m’indique que, oui j’ai des dizaines de messages de mecs totalement en chien qui m’écrivent pour me dire que putain ils aimeraient bien me prendre par derrière et qui, même si tu leur expliques gentiment que non, tout ça ne t’intéresse pas, ne comprendront pas et insisteront lourdement pour tenter de te taxer des photos juste pour eux, ou même carrément savoir où tu habites. »

Canelle va même plus loin : « Si tu ne donnes pas suite tu as le droit aux classiques insultes et réflexions bidon du genre « Mais t’es qu’une sale allumeuse ! » (…) Ça me met fortement mal à l’aise et je me dis que malheureusement l’amalgame « Elle pose nue donc elle veut se faire sauter » est encore trop présent. » Sans surprise, je constate en discutant avec les autres demoiselles que beaucoup ont le même ressenti. La plupart se disent que poser nue revient à s’exposer à ces messages de drague lourde et qu’elles ne pourront pas y échapper. Nina se souvient « de mecs très insistants (…) qui semblaient ne pas faire la différence entre [les clichés postés sur] le net et ce que l’on est dans la vie réelle. Ils faisaient l’amalgame « Photos nues = Salope ». C’était très pénible, parfois irrespectueux. » Sabrina Sako, jeune modèle pour la marque de lingerie Sacha Kimmes, se désole : « les gens ne comprennent pas (…), ils doivent se dire que si je montre mon cul c’est que forcément j’attends leur bite en retour et que je suis une fille facile. » Neena_Amber s’insurge carrément : « Tu fais des photos de nu et tout de suite, les mecs pensent que tu es une chaudasse prête à tout pour coucher avec eux, et ils pensent également que tu as forcément envie de parler de cul avec eux ! »

Autre fait remarquable, neuf fois sur dix, ce sont de parfaits inconnus qui envoient des photos de leur érection sans crier gare. Très souvent, quand j’ouvre mes messages, je n’ai aucune idée de qui se cache derrière les pseudos. UnJourDePluie me le confirme : « [Il arrive que] je ne connaisse absolument pas la personne et [dès] le premier DM […] bim, photo de sexe. Ma réaction c’est plutôt « Wooow! hey oh! mais non quoi ! ». Comme si en soirée, la première fois que tu rencontres quelqu’un, il baisse ton pantalon pour te dire « Hey coucou ! enchanté ! j’aime beaucoup tes photos » Non, non, non, non ! »

En continuant mon enquête, je constate que ces pratiques se retrouvent sur l’ensemble des réseaux sociaux et pas seulement ceux orientés sexe et porn. Prenons par exemple Instagram : une des modèles qui postait des clichés dénudés sur Instagram sous le nom Egéries avait décidé de régler le problème à la source : « Dés le départ, on a très explicitement voire très sèchement expliqué qu’on bloquerait les auteurs de commentaires déplacés. Mais du coup, il faut assumer l’idée de passer pour des filles vaniteuses et hautaines (…) alors que la démarche de base c’était simplement de poster des photos qui nous plaisaient. » Pour Sabrina, il y aurait plutôt des différences de comportement à adopter selon le site sur lequel on navigue : « Je m’expose sur le net, parfois avec ma vraie identité, et parfois anonymement, via Reddit et Gonewild. Là-bas, ça fait limite partie du jeu, tu montres ton cul, tu reçois un lien Imgur contenant les photos d’un pénis en érection photographié sous toutes les coutures, ou veines, devrais-je dire. [Mais sur Instagram,] j’en vois de plus en plus venir liker mes photos. Par curiosité je vais sur leur profil et je découvre 11 photos qui se résument à leur bite : dans ces cas-là je signale et bloque. Ce n’est pas sympa, je le conçois, mais il y a des sites […] pour s’exhiber et je pense qu’Instagram n’en fait pas partie. »

Collection privée

Collection privée

Un message en forme de porn gonzo

Sabrina m’a fait réfléchir. Je ne serai pas hypocrite, j’ai reçu mon lot de photos de sexes masculins qui ne m’ont pas laissée de marbre. Mais effectivement, il y a des sites faits pour ça. Et des moments pour le faire. Et des façons de s’y prendre. Britney_Fierce me conforte dans mon idée : « Jusqu’à il y a quelques mois, je postais des photos sur GoneWild, et j’ai en effet reçu des centaines de photos de bites non sollicitées. Si au début j’étais un peu curieuse, je m’en suis rapidement désintéressée : une photo de bite balancée comme ça, sans contexte, sans corps autour, sans âme, ça n’a aucun intérêt et ça n’est certainement pas excitant (…). Pour moi, une photo de bite est excitante quand je connais un peu le mec, qu’on a discuté, qu’on s’est chauffés (…) quand je reçois aussi d’autres parties de son corps, des vidéos, du son – que la bite est un peu « enrobée » quoi. On n’est pas des monstres, on s’intéresse pas qu’à l’organe mais au mec qu’il y a autour, même si c’est que pour le cul. En général, sur Reddit, je ne répondais pas aux mecs qui m’envoyaient ce genre de photo dès le premier message. »

Finalement, ces messages ressemblent un peu à un gonzo, on va direct à la bite. Et personnellement, si je n’ai pas de contexte, de scénario, j’accroche pas… Je suis pas une Dorcel girl pour rien! Il me faut un teasing, un enrobage, un assentiment même tacite. Une teub seule ne me donne pas non plus envie de répondre. C’est le cas aussi pour UnJourDePluie : « Si je reçois une photo [de pénis] comme première approche j’ai toujours la même réaction (…) je ne réponds pas. Si j’ai déjà un peu échangé avec la personne et qu’on capte que les deux côtés sont chauds, et consentants à recevoir ce genre d’attentions visuelles, ça ne me dérange pas, c’est plutôt agréable même. »

Plus tard, je suis allée me renseigner auprès de demoiselles qui ne posent pas nues. Audrey, une lectrice du Tag suit les comptes des rédacteurs sur Twitter. Elle réagit de manière aussi virulente que les autres. « Le simple fait que je follow le Tag semble donner à des mecs le droit de m’envoyer leur teub. Lorsque tu me mentionnes sur Twitter, des comptes clairement orientés cul demandent à me follow, puis trouvent mon compte Instagram et souvent mon compte Snapchat. [Ils] finissent systématiquement par intervenir de manière sexuée (…) sans ambages. Ils se donnent le droit de me parler comme ça sous prétexte que j’ai l’air un peu open puisque je m’intéresse au porn. Et apparemment pour eux : ouverte d’esprit = prête à baiser n’importe quand avec n’importe qui. » Même combat pour les filles habillées donc…

Pourquoi les mecs, pourquoi ?

Quelques jours après, je réalise que je suis toujours très perplexe. Alors, je me suis organisée une réunion avec plein de jolis garçons pour qu’ils m’expliquent ce qui les pousse à envoyer ce genre de photos explicites comme ça, du premier coup. Et surtout est-ce que ça marche parfois ? Serait-ce un nouveau genre de poke ?

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A ma grande surprise (faux), je n’ai que des innocents à ma table. La première réaction : « Bah c’est marrant non? c’est pour la blague ! » Je recadre tout de suite. J’ai déjà reçu des quéquettes déguisées façon « Paint », des hélicoteubs etc… Mais je ne parle pas de ça, je parle des érections agressives, agrémentées des classiques « T’es bonne ! » et autres « tu m’excit bb ». Alors ? Lolfe commence : « J’utilise Snapchat, mais je n’envoie jamais rien sans prévenir, ou à des filles que je ne connais pas. Uniquement quand c’est clairement ambiance « sexting ». » Julien non plus n’envoie pas de dickpics, mais il a son idée sur la question : « Je pense que l’exhibitionnisme est pour certains une forme de séduction primaire, un peu comme les paons. [Pour] montrer qu’on a la plus grosse, qu’on est le mâle alpha. » Olivier semble être également sage et respectueux : « [J’aime Snapchat pour] les échanges aussi suggestifs qu’érotiques que je peux avoir dessus, mais je sais que je n’oserai jamais envoyer ma queue de manière spontanée. Pas par complexe, mais car je sais qu’il y a plus de chances que ce soit pris comme une agression par la destinataire si cela n’est pas fait suite à une demande ou lors d’un échange coquin avec ma partenaire de jeu du moment. »

Finalement, un jeune homme à ma droite, à qui j’expose de mon désespoir devant tant de phalli et aucun coupable me dit : « Mais oui je le fais, c’est comme ça, t’envoies ta bite et tu vois ce qui te revient. Avec un peu de chance, y en a une qui te montre ses seins ou sa chatte, et là t’as gagné ta soirée. » Enfin, on y est. Cela me fait salement penser à la technique du Naked Man… Mais pourquoi envoyer sa bite seulement alors ? Saint-Sernin enchaîne, très philosophique comme à l’accoutumée : « Il y a deux raisons principales à mon avis : une certaine pauvreté de l’érotisme du corps masculin chez ces personnes et sans doute une incompréhension du désir féminin ». Heu… ? Devant ma mine déconfite, il a poursuivi « Dans les pornos, l’acteur est réduit à son pénis et à la performance qu’il réussit avec. Alors si ces mecs savent que tu aimes le porn, il doivent croire que la seule chose qui t’intéresse c’est leur queue. Beaucoup ne s’imaginent pas qu’une femme aime aussi regarder les mains, le sourire, les fesses. Et puis si on ne correspond pas au physique viril idéalisé par les films et les magazines, et qu’on veut pas montrer son visage tout de suite, on va prendre quoi en photo hein ? Vous vous avez les pieds, les chaussures, les décolletés, les fesses… »

Bbbarze avoue être un repenti de la dickpic: « la première raison [pour laquelle j’en envoie] est l’excitation et l’exhibition. Lorsque j’ai commencé à le faire, j’attendais souvent quelque chose en retour, voire je réclamais. J’avoue que je n’avais pas vraiment conscience, au début, que ça pouvait être désagréable et que réclamer ce genre de photos, ce n’est pas correct. Du coup, j’ai rapidement changé par rapport à ça, maintenant je demande aux personnes avec lesquelles j’aimerais bien échanger, si elles disent non, tant pis, si oui, c’est cool. » Il me confie également qu’à travers ces échanges, il recherche la confiance en soi : « se montrer, recevoir un compliment, c’est quelque chose de satisfaisant. » Olivier a ce même ressenti « Grâce à une ou deux demoiselles, je peux clairement dire qu’une plateforme comme Snapchat m’a aidé à penser que mon corps pouvait être sexy aux yeux de quelqu’un. » Je retrouve les mêmes sentiments qui m’ont poussé devant la caméra, la recherche d’un booster d’ego en somme.

Unjourdepluie me rappelle quelques jours plus tard. « Au fait, on a parlé que des hommes, mais j’ai une fois j’ai reçu des photos d’un couple sans avoir rien demandé. Je pouvais avoir 15 snaps, photos et vidéos d’affilée, et avec des gros (gros, gros…gros) plans de la chatte de madame, de lui la pénétrant etc (…) pour ma part, tu le sais, n’ayant jamais vraiment vu de porno, là c’était vraiment trash !! » Bbbarze reconnaît avoir lui aussi reçu des photos « dirty » d’une jeune fille alors qu’il n’était pas intéressé. « J’étais pas d’humeur pour ça, et elle me bombardait de photos. Je me voyais pas lui dire « tu me saoules! ». Un mec ne se plaindra jamais publiquement de recevoir une photo de nana nue, bien évidemment. » Sur le coup, je me suis dit qu’en tant que femme, je ne me plaindrais pas non plus… tant que l’échange est consenti !

Epilogue

Un peu de lumière s’est faite dans ma tête depuis ces échanges, et c’est quelque part un peu apaisée que je repars chez moi les mains dans les poches. Au fond de l’une d’elles, je sens mon smartphone qui vibre. Bien sûr, rien n’a changé. Des verges inédites viennent toujours toquer à ma porte comme des dizaines de VRP véreux avec leurs sourires hypocrites. Croyez-moi, j’aime bien les bites. Mais à l’avenir, ne nous obligez pas à prendre des mesures extrêmes. Essayez un simple « Salut toi ! », je vous assure que ça marche.

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  • Je sais pas… Bien sûr, je suis un mec, et pas vraiment concerné par le problème, mais si on veut dédiaboliser le porn, le corps et le sexe, une bite, ca ne devrait pas être une agression… Si? Je suis con?
    Reste le message autour, qui semble être plus important encore. OK. Mais si on a une dickpic avec un super message gentil, ça fait quoi? Ou bien, à l’inverse, une photo de main, de pieds ou d’un mollet (?) avec un message genre  » t bonne bb « , l’agression est la même?
    Eclairez-moi, les filles. Visiblement, y’a un truc que je comprends pas…

    • La dédiabolisation du porn et la liberté sexuelle ne se passent pas du consentement d’autrui, ce qui vaut autant pour les relations sexuelles que pour l’exhibition 🙂

  • Je ne suis pas « convaincu » ( pour ce que ça vaut… ) : si exhibition il y a, on parle toujours de « diabolisation »: je n’ai pas besoin d’un quelconque consentement pour exhiber mes mains, mes pieds, mon mollet (toujours…) ?
    tu veux dire qu’ on ne peut pas imposer une dédiabolisation?
    Mais, en posant, nue, ou partiellement, on y participe? (loin de moi l’idée que quelqu’un posant nu(e) a cherché ce genre de photos!) Donc on devrait être plus ouvert, et trouver moins choquant ce genre de photos?
    Après, c’est sûr que là, c’est « imposé » contrairement auxdites photos, qu’on regarde « si on veut ».

    (Putain, le débat de merde, sûrement sur deux-trois mots qu’on comprend pas pareil!)

  • La photo de bite faisant irruption sur l’écran du téléphone en pleine réunion pro est particulièrement insupportable.. Personnellement je n’envoie jamais de photo non sollicitée et j’attends des autres (oui, même de ceux à qui j’ai donné mon numéro) qu’ils en fassent de même. C’est pourtant fort loin d’être le cas, et c’est très très très agaçant. De même je ne suis JAMAIS charmée par les branleurs qui viennent me chauffer sur xhamster avec leurs photos de profil bite, alors que je discute avec plaisir avec pas mal de monde. Donc, en ce qui me concerne, j’aime cet article, je suis convaincue et je dis merci pour cette analyse réjouissante.

  • Très interessant cet article. Je pense que les mecs ont oubliés d’apprendre a communiquer. Et je parle bien d’apprentissage et non pas de la faculté de communiquer.
    Les hommes d’aujourd’hui sont élevés au porno en streaming, aux gonzos, au porno instantané… Et comme dit si bien dans l’article « Dans les pornos, l’acteur est réduit à son pénis » (mais ca c’est depuis toujours) tout ce qui est destiné au plaisir des femmes est tout simplement occulté.
    Alors comment un mec élevé au porno facile peut comprendre les femmes quand rien ne lui dit ce qu’elles aiment vraiment.
    On rajoute a la recette l’impulsivité et l’animosité d’un homme. Voila pourquoi tu as une photo de bite plutot qu’un joli bouquet de fleur.

    • Je ne pense pas que les hommes élevés au porn (ce qui fait beaucoup de gens, nous tous compris) aient un rapport avec ça. On parle d’éducation, de savoir vivre et de respect. On peut mettre en corrélation porn et usage, puisque l’outil, le téléphone en l’occurence, est apparu récemment, mais si l’homme avec eu un smartphone au moyen-âge, porn ou pas porn, il aurait quand même envoyé sa teub.

  • Article intéressant.

    En général dans un échange, on répond avec les mêmes moyens :
    si on envoi une image, on répond en image

    Une petite remarque :
    Se montrer nu(e) sur un réseau « public » (accessible à tous ou suite à une acceptation) équivaut IRL à être dans une salle entourée de vitre où on se montre nu(e).
    Ce qui sous entend qu’on ne maitrise pas son audience (ou alors on choisi de le faire sur un réseau totalement privé où on accepte que les « ami(e)s », mais dans ce cas il faut aussi accepter que l’audience soit plus faible – en terme de nombre).

    Les réactions sont donc variables d’un individu à l’autre. En particulier chez les « morts de faim » dont « l’anonymat » annihile une bonne partie de timidité (ceci dit dans les club libertins avec ce genre de salle, la timidité s’envole rapidement).

    De plus je pense que QUELQUE SOIT la femme, poster des photos de nu a un haut pouvoir érotisant (à la fois sur certains hommes et certaines femmes), nu au sens large : seins, fesses, haches…bref les courbes.
    Certains hommes ne dissocient pas beauté d’un corps et pourvoir érotique de celui-ci.

    Ceci est très différent pour un corps d’homme (sauf peut être pour les mecs qui ont un corps d’Apollon taillé par des heures de sport dotés de fesses de sprinter jamaïcains)
    Il reste donc aux mecs en premier lieu…leur bite, c’est petit, parfois et vilain souvent (oui je sais sauf la teub de votre homme mesdames, elle, elle c’est la plus belle et la plus efficace du monde 😉 ).

    [ Ce que je dis est volontairement réducteur et un peu caricatural.

    Comme le dit une des interviewée, cela ne peut être intéressant que si il y a enrobage (i.e. une histoire autour, un échange, un tissage de relation aussi limité au sexe soit-elle)

    Rassurez vous bon nombre d’hommes pensent ceci à propos du corps des femmes !
    (Une fois passé le côté « oh jolie ! », il y a le « bon ça ne raconte rien, ne m’évoque rien ») ]

    Attention je ne justifie aucunement le fait d’envoyer sa teub à une fille qui pose nue, en effet poser nu(e) ne veut pas dire salope ou prête à tout (bien qu’il y en ai).
    Je connais cet amalgame, et on me fait assez souvent la remarque dans un domaine un petit peu différent (je n’utilise pas ce genre de réseaux).

    Tout ceci me rappelle les début de l’Internet (oui oui j’ai connu ça) et les premier chat IRC ou forum, on s’y frotte, c’est excitant, mais vite lassant pour les uns et les autres (la seule différence étant que cela passait en général d’abord par un échange de texte ce qui est plus générateur de fantasmes).
    On y trouvait les mêmes comportements « extrêmes », et le même genre de réactions de part et d’autres.

  • Tu touches une des raisons pour lesquelles je ne passe plus trop sur pornostagram ou snap. Je n’ai rien contres le fait de recevoir une photo de bite. J’aime bien les bites. Mais j’ai fait une overdose de photos balancées comme ça, à la va vite. Sans rien autour. De gens que je ne connais absolument pas. Quand tu as donné ton accord, dans un certain contexte, à une personne, oui ça peut être cool, ça peut même être excitant et se transformer en jeu agréable. Sinon, ça peut être lourd. Très lourd.

    J’ai eu un accueil plutôt bon sur pornostagram, ça m’a surprise. La plupart des discussions que j’ai eu étaient certes axées cul mais intéressantes. Malheureusement, les messages « je vais te prendre comme une chienne », « t’es bonne, fais moi jouir sur skype » et autres réjouissances du même genre couplés au flood que j’ai pu recevoir sur mon snapchat (je n’ouvre pas quand je connais pas mais il n’y a qu’à voir le nombre de photos en attente pour se faire une idée …) m’ont fatiguée.

    Ce n’est pas la raison principale de mon absence prolongée (plutôt des raisons personnelles et certaines personnes qui n’ont pas de notion de limites, qui pensent que si tu postes des photos de toi dénudée tu leur appartiens, s’inventent une histoire, c’est flippant ça) mais ça y a grandement contribué. C’est pour ça que je n’ouvre plus mon snap depuis un moment et que je ne trouve pas la motivation de relancer mon compte. C’est dommage. J’ai fait une croix sur des choses très agréables aussi à cause de ça mais quand ça dépasse les limites (de ce que tu veux entendre / voir / lire, quand ou lorsque ça sort des endroits « destinés à ça » / que tu utilises dans cette idée pour empiéter sur ta vie personnelle), ça ne donne vraiment plus envie.

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