Munk : « Il y a trop de musique yoga dans l’électro »

Samedi, la soirée Walking Machine prend d’assaut le Social Club de 23h à 6h du matin. Les préventes sont à chopper par ici pour treize euros, à moins que vous ne préfériez débouler le soir-même et payer quinze euros à l’entrée. L’autre alternative, c’est d’envoyer un e-mail gentil à concours@letagparfait.com pour tenter de remporter l’une des deux paires de places que nous avons mis de côté pour nos fidèles fappeurs.

Préparée au fil de l’amour et de la sueur par les Butchers, la Walking Machine compte bien vous faire frétiller jusqu’aux première ondes de l’aube. Pour ça, elle a prévu une affiche qui allie à l’aise quantité et qualité : Aeroplane, l’hybridation disco de l’Italie et de la Belgique, le classieux Allure, fils de la french touch, HAMiiLTON, multi-instrumentaliste de talent, Riptide, qui chille régulièrement avec Shinichi Osawa et Junkie XL, le délicat Erös et surtout notre petit préféré Munk, qui sort son quatrième album en septembre. Il a trouvé le temps de répondre à quelques questions et nous a même gratifié d’une mix pour l’occasion.

C’était quoi le moment le plus chaud de ta carrière ?
Munk : Sans doute quand j’ai été invité à jouer à Milan pour un gros défilé de mode. La veille, j’avais mangé du poisson au déjeuner. Du poisson avarié. J’ai eu la diarrhée. J’ai passé ma nuit à chier, toutes les heures. L’event commençait le lendemain matin. Le thème : blanc. Je suis arrivé sur place, ils m’ont filé des fringues complètement blanches. Le DJ Booth était à l’autre bout du catwalk. Derrière moi : environ cent cinquante photographes, leurs appareils braqués sur mon pantalon immaculé.

C’était sans aucun doute le moment le plus chaud de ma carrière. Tout s’est bien passé. Je m’étais déjà complètement vidé, haha.

J’écoutais une interview que tu as donné en 2009, tu prédisais que le funk reviendrait sur le devant de la scène dans les années à venir. C’est toujours vrai en 2014 ?
Bonne question. Ouais, il revient avec les producteurs berlinois funky, genre Max Graef, qui met du funk dans la house, et Axel Boman, qui mélange funk et techno. Il y a aussi plein de producteurs qui enchaînent les tracks old school, très funky. Même l’EDM et l’abominable dance music américaine sont pleines de funk. Mais en même temps, la musique électronique commerciale – la deep house, le Top 10 de Resident Advisor – en sont un peu dénuées, non ? J’espère qu’ils trouveront à nouveau le chemin du funk, parce qu’en ce moment il y a trop de musique yoga dans l’electro et la deep.

Qu’est-ce que tu préfères : du funk crade ou de l’italo disco perverse ?
Du funk crade à l’apéro, de l’italo disco perverse au dessert.

Est-ce que tu penses qu’un morceau doit nécessairement être sensuel et sexuel pour être efficace en club ?
Il y a un truc que pas mal de gens ne comprennent pas : le DJ doit avant tout jouer pour les filles. Si les filles dansent, les mecs restent. En même temps, il n’y a rien de pire qu’une soirée où les mecs sont seuls à s’amuser. Les meufs veulent de la sensualité, du son qui fait remuer du boule et pas seulement des jambes. La preuve, regarde les soirées EDM : 80% de gars. C’est parce que la musique est efficace, mais pas sensuelle.

Est-ce que tu penses que la musique, comme la mode, la pub ou le cinéma, est influencée par la pub ?
Le problème, c’est qu’il y a trop de nerds qui font de l’electro et que les nerds qui bloquent sur YouPorn ne savent pas produire de son sexy. La différence avec la mode, c’est que les filles de ce milieu-là sont très influencées par le sexe et le porno. C’est mieux en fait, haha.

Ton track favori pour faire suer les gens ?
Me foutre à poil. Ça arrive une fois tous les dix ans.

Aucun commentaire. Laisser un commentaire

Laisser un commentaire