Pour Anna Pulley, le porno file aussi des complexes aux mecs

Le porno véhicule des stéréotypes sur les femmes et la sexualité que les féministes dénoncent à juste titre. Salon.com a publié un article d’Anna Pulley sur le pendant masculin de ces clichés qui peuvent avoir un impact négatif sur l’image de soi et la confiance des hommes.

Anna Pulley relève 10 caractéristiques du porno mainstream qui peuvent causer quelques dégâts à l’estime des amateurs du genre. Nous n’en passerons en revue que quelques-unes.

D’abord, l’homme semble n’avoir qu’une seule zone érogène : son sexe. Tout est d’ailleurs centré sur le pénis de l’acteur, ce dernier ne sert pas à grand-chose d’autre qu’avoir une queue et l’introduire dans les orifices adéquats. Cependant, l’émergence d’acteurs célèbres permet de donner plus d’affects au personnage masculin, un James Deen ou un Manuel Ferrara remplacerait difficilement dans la relation qu’ils construisent avec l’actrice. De plus, le rimjob (anulingus) gagne en popularité et ouvre aux consommateurs de nouveaux horizons. Si Ferrara et Rocco le font, pourquoi ne pas tenter : « dis mon amour, tu ne voudrais pas me lécher le cul, stp ? »

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Ensuite Pulley s’attaque aux mensurations du sexe. Elle explique que le maquillage, la lumière, l’angle de prise de vue trompent le spectateur sur la taille réelle du pénis. On vous ment dit-elle, surtout que « tout semble gros à côté d’une fille qui pèse 40 kilos ». Et puis, ces sexes énormes bandent sans discontinuer, durs comme le roc, tendus vers le ciel quoi qu’il arrive. Voilà bien quelque chose qui peut foutre en l’air la sexualité d’un jeune homme peu sûr de lui. Pulley cite le Caverject, un Viagra surpuissant à injecter dans la verge et qui donne le barreau aussi longtemps que durent « Les 10 commandements ». Mais d’un autre côté, les acteurs soutiennent mordicus qu’ils bandent sans substances, tous des Lance Armstrong de la baise interminable. Danny Wylde, qui a dû arrêter sa carrière à cause de ce type de produits, a été le seul à briser un peu le tabou.

Phil Hollyday explique la nuance entre les performeurs et les acteurs. Un performeur fait du gonzo et tient l’érection pendant le temps que dure la scène, non-stop, sans reprendre haleine. Un acteur, lui, dresse son chibre au cours des 2 ou 3 heures (voire plus) de tournage, mais avec des pauses, pendant lesquelles il peut se reconnecter avec sa gaule et repartir de plus belle. Le second aurait alors moins besoin d’aide médicamenteuse.

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Après l’érection, Pulley s’attaque aux pratiques qui semblent communes. Elle rappelle, chiffres tirés de l’étude Millward à l’appui, que même les actrices n’avalent pas toutes et n’acceptent pas l’anal. Anna met le doigt sur un poncif, le porno n’est pas réaliste (et c’est bien pour cela que nous en regardons). Les mecs infatigables qui baisent des heures, intensément, violemment, et cela systématiquement, voilà une population rare dont la sexualité doit être difficile à vivre. Chacun se fera son avis, mais la sexualité est variée, tandis que celle des pornos l’est beaucoup moins et se fait manipuler par les astuces de réalisation. Donc, pas de complexes amis masculins !

Anna Pulley parle enfin de la pilosité des acteurs, aussi clairsemée que celle des actrices, des piercings et des tatouages. Effectivement, ces particularités sont surreprésentées dans le porn, mais ceux qui s’identifient aux porn stars sont tout simplement aussi influençables que les fans de métal ou de rap qui se tatouent ou portent des habits les assimilant à un groupe. Le débat rejoint là l’arrière-garde des tenants d’une morale dépravée par le rock ou le hip-hop, la société évolue et le porno ne doit pas être à blâmer pour ça. Même si on imagine aisément qu’il serait préférable que les hommes cherchent à reproduire le modèle d’un Manuel Ferrara, respectueux et attentionné, que d’un hardeur lambda qui cogne sans penser.

Pour conclure, le porno n’incarne pas la réalité, mais ça, la plupart d’entre nous le savaient déjà. Il n’empêche que le X amène beaucoup d’individus à explorer une sexualité différente, le rimjob par exemple ou l’hétéroflexibilité ou la domination soft, etc. Oui, le porno est varié et se concentrer uniquement sur les scènes gonzo hétéros de base, produites à la chaîne et sans âme, n’apporte rien de très intéressant. Mater du porno, c’est accéder au monde des fantasmes pour en jouir. Si des pratiques originales en inspirent certains et certaines, le Tag est aussi là pour les encourager à expérimenter dans le respect et l’écoute du partenaire.

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