Fap et publicité, le new deal

Qui appeler quand on a faim aux États-Unis et qu’on a pas envie de décrocher de l’ordi ? Eat24. Depuis quelques temps, les porn stars tweetent à qui mieux mieux pour nous encourager à télécharger l’appli de cet AlloResto américain. Tweets sponsorisés ? Oui !

L’entreprise fondée en 2008 par Nadav Sharon et Haim Erez ouvre les portes d’une nouvelle dimension, à peine explorée jusqu’à aujourd’hui : la publicité sur les sites pornographiques et via ses représentants. Dans la mode, les blogueuses gagnent de quoi se payer des burgers vegans en précisant où elles mangent ou en vantant des produits sans réel lien avec la choucroute. Alors pourquoi pas dans le porno également ?

Le constat est simple et Eat24 a créé une page spécifiquement pour expliquer sa stratégie marketing avec un ton décalé qui plaît tant aux Internets. Le porno possède une audience très large et les seules pubs qu’on trouve sur les sites spécialisés sont moches et un peu connes. Le terrain est vierge et les prix bas. Pourquoi ne pas tenter le coup ? Qui plus est, après un bon fap on a toujours un peu faim, non ?

AlloResto avait déjà fait pareil en faisant une vidéo avec Katsuni.

https://www.youtube.com/watch?v=QR-fVu_jaXw’

Eat24 associe, donc, son image au porno là où tant de marques restent frileuses. Ils transforment positivement leur audace en communiquant avec humour et en produisant des infographies. On apprend par exemple que les fappeurs de Seattle préfèrent le pad thaï ou que Chicago est n° 1 en terme de « horngry », contraction entre horny et hungry, qu’on pourrait traduire par voraxité (voracité et excité, on essaie des trucs). A New-York, on mange et on fap à l’heure du déjeuner, tandis qu’à Houston, c’est dès le matin que l’on commande son café et ses donuts en matant Lily et Bobbi qui sèment l’amour.

eat24 horny food How to Advertise on a Porn Website

XBiz pose la question d’un futur où les marques mainstream feront leur campagne sur les sites pornos. Avec l’exemple plutôt réussi de Eat24, d’autres annonceurs pourraient profiter du filon fraîchement exposé, car l’effet de la pub a fait s’envoler les téléchargements de l’application, comme les visites sur le site et a généré 150 millions de dollars de ventes cette année.

Il faut dire que le CPM (Coût Pour Mille) pratiqué par les régies porno est de dix à vingt fois inférieur à celui pratiqué par les régies mainstream et que le nombre d’impressions délivrées par Traffic Junky (la régie du groupe Manwin et donc des principaux tubes dans le monde) est de 1,5 milliards pour 55 millions de visiteurs par jour. Des chiffres astronomiques qui feraient trembler le cerveau de n’importe quel annonceur sauf que pour le moment, rares sont les entreprises à s’essayer au porn. Pourquoi ?

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Associer l’image de sa marque au porno reste pour l’immense majorité des annonceurs un tabou difficile à surmonter. Ils estiment que le support est sale (c’est la raison pour laquelle le CPM est aussi bas, les seuls qui osent y annoncer viennent du porno, de la sexcam, de la rencontre libertine et parfois du poker) et par extension que les visiteurs le sont aussi. C’est là qu’ils se trompent lourdement, les fappeurs entrent complètement dans leur cible : urbains, cultivés, jeunes, connectés, mixtes (20-30 % de femmes) et avec un temps de visite moyen compris entre 7 et 15 minutes qui rendrait jaloux n’importe quel éditeur (le temps moyen sur un site d’information est compris entre 3 et 6 minutes). Qu’est-ce qu’ils attendent ?

Eat24 vient d’ouvrir une brèche, on espère sincèrement que d’autres s’y engouffreront. La publicité pourrait être un des moteurs de croissance du porno gratuit, voire un nouveau modèle économique pour la production porno, car le pre-roll ou le post-roll si envahissant dans l’autre monde, n’existent toujours pas sur les tubes pornos (une aberration).

On attend ce futur proche avec impatience et si vous êtes annonceur, n’hésitez pas à nous contacter.

Par Saint-Sernin et Gonzo, massage à 4 mains.

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