Couchsurfing ? Viens, surfe plutôt ma bite

J’avoue, lorsque le taulier a annoncé aux contributeurs, puis aux lecteurs, que le Tag allait s’étoffer avec une rubrique moins porn, et davantage ouverte sur le sexe, (« je hais tellement le mot #sexo qu’il me donne des mycoses au gland », avait-il ajouté), on a tous un peu vomi, avant de rester légèrement dubitatifs. C’était super cool, d’évoquer dans les papiers tout ce qui se passait au cours des quelques secondes/minutes ou tu sais que tu vas éjaculer ta race avant de t’endormir comme une baleine joyeuse. Ce qui se déroulait en amont, la séduction, les sourires, les cuisses, les nuques que tu dois caresser, les restos chers et tous ces trucs de la vraie vie, c’était bon pour les minettes pleines de crème solaire sur le pourtour du minou, liseuses compulsives de magazines type Cosmopolitan buveuses de thé au jasmin, et franchement, on s’en battait un peu le zgeg, les reins, et le reste. Du côté gay, comme on est encore plus hardcore, c’est bien connu, hors de question de faire du Têtu 2  en mode « Comment pécho un beau gosse en vacances ?» (j’aurais bien quelques réponses rapides pour éviter à tous les #fags de perdre leur précieux temps à lire ces âneries, mais je n’ose pas virer vulgaire, et mon Grindr vibre – attention, allitération).

Alors j’ai réfléchi… Comment parler cul sans porno ? Une situation IRL peut-elle faire figure de tag en soi ? Pourquoi pas le tag #IRL tiens ? Une philosophie des limites entre la rencontre physique et ses corolaires made in fap ; ça me brûlait la tête, est-ce que le porno qu’on joue soi-même est toujours du porno ? A quoi sert le vrai sexe ? Peut-être son propre tag en dehors du #selfsuck ? Vous avez quatre heures…

Et puis, la vie m’a fait oublié les directives de Gonzo (le vrai travail, la crise, tout ça), et un jour ouais, j’ai couchsurfé comme un gros babos sans thunes pour découvrir tout-plein de cultures étrangères différentes et m’ouvrir sur le monde, échanger sur la vie et le système écrasant, tous ces trucs de sales hippies bouffeurs de tofu. Sauf que j’étais loin de m’imaginer que ça ouvrirait également une putain de boîte de Pandore qui peut facilement allier les deux activités les plus fraîches qui soient : voyager à l’oeil et baiser. C’est simple, si tu t’y prends bien, il y aura toujours au moins un Autrichien monté comme un bébé-zèbre à tes côtés dans un plumard. « Tu prends le canapé ? » Non, je vais plutôt prendre ton chibre… ». Et la raison est simple : parmi ces gens aux ambitions heal the world chez qui je squattais à l’étranger (le Français est plus prude, il n’accepte pas trop ces pratiques), il y avait énormément de mecs célibataires. Au début, naïf, je pensais que c’était un bon plan pour tripoter de la Suédoise gratos. Que nenni ! Bon nombre de ces cochons cosmopolites étaient en fait des fucking tarlouzes.

Au fil du temps, c’est devenu un réflexe : checker s’ils en étaient ou pas pour planifier mes trips. Grand bien m’en a pris. Surprise : le groupe « Queer Couchsurfers » est en réalité l’un des plus importants de tous ceux présents sur le fameux site d’échange de canapés. 26168 #membres à la date du 24 octobre. Une manne gay. « Solidarité, communautarisme positif, entraide, fêtes », allez-vous me répondre. Et mon cul, c’est du poulet bio ? Ne me faites pas croire que ces gentils garçons, dont certains arborent de gênants duck faces sur leur profile pic, veulent se la donner à Berlin, en Corée du Nord ou en Patagonie, et ne rien recevoir en échange ? C’est le monde capitaliste, madame, ils veulent leur part de rêve. Et de la cock de compét’.

 

En effet, si tu te démerdes bien, tu peux crasher de la bite pour un tour du monde en 80 queues en utilisant le principe comme un gigantesque lupanar virtuel. Et ça dégoûtait déjà ma coloc lesbienne qui se plaignait au préalable de ne pas avoir suffisamment d’occasions de lécher de la schneck. Ah, c’est tellement injuste ! Je le laissai à cette nouvelle défaite écrasante (l’amour/haine entre gouines et pédés, j’y reviendrai dans un prochain article), et baluchon dans une main et lubrifiant dans l’autre, partis découvrir un monde en soi.

Quelques messages suffisent à faire de Couchsurfing.com un tour-operator de la bouliche. Histoire par exemple de confirmer ou d’infirmer les thèses du tag #measuring sur la Terre entière (notre obsession à nous, c’est de notoriété publique). Oui on peut se comparer le bout, ou faire des trucs encore plus chauds en #threesome or more, en ayant l’impression d’être au G20 ou de signer les accords de l’espace Shengen. « Prête-moi ton japonais mignon, je te file mon #bonjuif circoncis » (hem hem, procès en vue ?), même si ce n’est pas leur seul apanage aux States, ok. Bref, un bon vrai brassage de cultures en un mot, et c’est même dommage que tous ces échanges libérés ne donnent pas naissance à des bébés multicolores : le métissage irait beaucoup, beaucoup plus vite avec les homos. Sus aux blonds aryens ! Ils disparaîtraient lamentablement à la faveur d’un canapé un peu poisseux sur lequel un majestueux Portoricain les auraient engrossés, lors d’une Tea Party sauvage… sans jasmin. Dommage.

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