Après-midi de threesome chez Seymore Butts

Vous faites quoi l’après-midi ? Vous bossez ? Vous glandez ? Vous patientez ? Pendant que vous vous faites chier, y’en a d’autres qui s’amusent. Les après-midi dans la banlieue de Los Angeles, c’est pas le même impact que tes mornes journées passées dans ton bled. Là-bas, on s’éclate et on se fait éclater ; aller et retour sans décoller sur le tarmac du défonce-moi défoncé.

Cette baraque existe, c’est celle d’Adam Glasser, le fils spirituel du gonzo, élevé sous la tutelle de John Stagliano, le saint patron du genre. Seymore Butts de son faux nom a commencé sa carrière quine à la main à perforer des culs dans le plus pur style de la maison Buttman, puis sûrement à cause de sa sale tronche dégueulasse il a vite pris la DV en main pour recevoir le pouvoir du POV et se lancer dans l’aventure du gonzo amateur homemade avec sa boîte Seymore Butts Home Movies (aussi appelée la Team Tushy / la Team Pur Bouli). Voilà pour l’histoire, le reste est plus intéressant.

Adam Glasser Seymore Butts

LIKE A BOSS !!!

Threesome, tag autoroute, tag usé jusqu’à la moelle ; mais tag éternel. Un homme, deux femmes, le bonheur éphémère se met en route. Des plans à trois, y’en a plein, du TeenBFF à la DP en gros plan, de la douceur d’un coucher de soleil chez X-art à l’inceste mère-fille-papa (ah bon ?). Mais aucun de ces threesomes n’arrive à la cheville de ce que proposait cette crapule de Seymore dans les 90s/00s. Je vous plante le décor et m’y introduis, à la coule.

De retour à LA, après-midi chaude et suffocante, le genre de journée à se gratter les couilles devant la télé en attendant ses allocs. Pendant que certains promènent leur chien ou se réfugient devant la clim de leur grosse caisse, une maison subit les assauts répétés du stupre et de la décadence. Musique à fond, vieux rock sudiste bourrin qui tache aux riffs gras comme un boeuf aux hormones. On pénètre dans la maison, POV tremblant à bout de bras ; plus on s’approche plus la musique se fait forte et les gémissements intenses.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=h3Yrhv33Zb8[/youtube]

Le tableau est assez net, un type est en train de se taper deux gonzesses, des clichés de groupies d’Aerosmith, blondes, bêtes mais bonnes. “Bah mon salaud on se fait plaiz ou quoi ?”, lance Seymore Butts à son pote dans un rire hystérique qui trahit le grignotage avancé de la poudre dans ses narines. Les filles suent, s’acharnent, elles opèrent de la manière la plus brute. Pas de chichis pour ces filles qui semblent en avoir vu d’autres dans les trop tard de la Californie ; les langues sont partout. Le radeau de la méduse prend vie, on perd le visuel du gars, englouti dans les chairs. Les filles sont sur lui, à deux elles semblent être quatre, elles lui sortent le grand jeu. La totale pour ce chanceux qui assure comme un beau diable dans la tempête. Son sexe tendu – raidi par le cocktail coke-viagra qu’il s’est enfilé comme un sauvage – est un mat sur lequel elles grimpent à toute vitesse tels des singes devenus fous. Les doigts s’immiscent, une langue entre là où la morale baisse les yeux, pendant que l’une atteint le sommet, l’autre s’engage dans le tunnel interdit. C’est comme ça que ça se passe ici, on fait l’amour comme d’autres font la guerre.

Seymore s’approche toujours plus près du magma, attiré comme un aimant par cette partie à trois devenue organisme mouvant ; pieuvre se débattant hors de l’eau. Préliminaires interminables de jouisseurs hédonistes, la dope faisant son petit effet, on bloque, on bouge, on change de position, on sait plus où donner de la tête et la caméra se perd au fond du lit. Quand un plan à trois se fait orgie, quand trois font mille et que la pudeur se fait la malle, on atteint le parfait threesome.

Cette ambiance sauvage et décadente, c’est le quotidien de Seymore, qui s’est fait la réputation de filmer tranquillou chez lui ou dans des soirées en ayant absolument rien à branler des codes cinématographiques du genre. Plan séquence, gros plan comme quand un type filme sa meuf en train de se faire dérouiller par ses potes (ah bon ?), obsession pour le cul au sens propre et figuré, autant pour les filles que pour les hommes, de la sueur, beaucoup de sueur et de la défonce, sans limite. De l’huile d’olive quand y’a plus de lub, du fist pour déconner, de la prostate pour réveiller les étalons ; c’est la franche camaraderie pour les plus grosses cochonnes de l’ouest. Le pitch parfait, de la baise et c’est tout. Gonzo en lettres d’or.

Adam Glasser Seymore Butts Pool Party

A Pool Party > La piscine municipale

Ode à la vie, que tout rentre partout et qu’on filme ça pour exciter 5000 km plus loin les fappeurs lassés des productions plates et chiantes. Produire du sale avec comme angle la baise à la maison, c’est la plus grosse quenelle que peut se prendre le milieu amateur, qui a autant le sens du cinéma qu’un sourd celui de l’harmonie. Mais revenons au sujet principal.

La fin du threesome approche, une grosse demi-heure qui aurait pu durer une éternité, le carburant en abondance sur la table de chevet – y’a pas de mal – on déroule les kilomètres le coude à la fenêtre. Donc, on s’est amusés comme des dingues, la plupart des mortels auraient déjà joui ou fini Ippon en deux-deux, il faut bien mettre fin au bordel. On sait pas trop comment, ou pourquoi, à croire que le mec pourrait tenir le temps qu’il veut, à un moment il décide de lâcher prise et d’envoyer la semence chaude qui bouillonne déjà depuis trop longtemps dans ses bijoux-bijoux. Les filles attendent, elles en redemandent, infatigables plantes déchirées qui se vautrent dans la fange pour le plaisir des yeux. Nous aussi on a chaud, on synchronise nos sexes, et on balance le tout au bon moment. Épuisés mais heureux, comme si on avait été avec eux.

La carrière de Seymore Butts ressemble à peu près à ce qui est décrit au dessus (lien NSFW), du que je t’aime sur pellicule :

Quand mon corps sur ton corps, lourd comme un cheval mort, ne sait pas, ne sait plus, s’il existe encore…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7LgMsR-jI1k[/youtube]

Illustration en une : L’après-midi d’un faune de Vaslav Nijinski

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