CUM NOM NOM NOM

Mon Bouygues sonne, le boss : nouvelle mission : “Alors comme ça tu veux nous pondre un texte sur la cuisine au sperme, fiston ? Fais gaffe, j’suis un gourmet, faudrait pas prendre le sujet à la légère. Tu m’feras pas rêver avec des pâtes au thon.”

Clic.

Silence. NSFW

Travelling arrière : une goutte de sueur glisse sur ma tempe.
Mais dans quel pétrin je me suis encore fourré ?!
Je suis désarmé quand le rédac-chef prend ce ton. Ça ressemble à une cubaine qui t’invective pour que tu jouisses fissa, en moins horny mais l’effet est le même : tu peux pas test.

Putain, qu’est-ce que je vais bien pouvoir raconter ? J’suis pas gastronome moi, j’aime le sperme, c’est tout !

Brainstorming à la rédac, pépère.

Comment est-ce que j’en suis arrivé à proposer un billet sur cet étrange combo déviant associant sperme et cuisine ? A vrai dire, je sais pas trop moi-même. Le cul et la bouffe, c’est une chose, relativement classique. Les blogs sexo ont déjà traité le sujet en mode kikoolol – suivez mon regard. Chez nous, la petite Lula s’était attaquée au sujet en classe serious business.
Mais là, j’te parle de sperme, mec.
De #cum on food.

La recette est simpliste : un plat + une éjac = un repas.
Le genre de tag qui fleure bon l’amat’ allemand et que tu cherches quand t’as bien révisé tous tes classiques. Le genre de truc sur lequel t’as pas réellement envie de te toucher, tu vois ce que je veux dire ? Mais à bien y regarder, il y a pas mal de trucs dans nos assiettes qui relient la bouffe à ta purée Mousseline. La preuve un peu plus bas.

Alors que j’étais planté là à méditer sur la question, comme un puceau devant sa première fente, j’ai vu ma vie défiler. Ma vie culinaire, j’entends. Et c’est un peu la tienne.

Milk girl

Nourri au sein maternel.

Ça commence au collège, comme souvent. A la récré, tout le monde en parlait : “on peut fourrer une tarte aux pommes !”. Grande découverte, qui liera pour l’éternité chair et bonne chère dans notre inconscient malicieux. La tarte, c’est sympa, mais après quelques tests on voit les choses en grand : c’est parti pour le gant fourré aux spaghettis-coquillettes – ou au couscous de mamie, selon ton patronyme. Un autre jour, ce sera le tour de ce pauvre kiwi acheté par la mère au Franprix du coin. Ouais, à ce point là. Tu m’étonnes, après, qu’on cherche ce genre de came sur xvideos.

Même époque, la rumeur “biscotte” commence à tourner en salle de gym. Je sais pas pour toi, mais ça a refroidi mon amour du sport pour longtemps (ou comment justifier ses bras maigrichons), mais pas ma curiosité séminale. Dans le genre aventurier de l’extrême, on se refait pas. N’empêche, les petits déjeuners familiaux n’auront plus jamais la même saveur.

Arrive l’adolescence. Tu dégustes pépère un kebab sauce blanche-tomates-oignons quand, bam ! Nouvelles rumeurs. On est cerné, bordel ! Sperme et malbouffe, même combat dans nos cerveaux affamés. Fight Club tentera bien de sauver les meubles en ajoutant le velouté aux champignons au carnet fécond des recettes éjaculables, mais le mal est déjà fait, c’est trop tard pour nous. Heureusement, l’interweb est là pour nous aider à vivre notre débauche.

Un livre de cuisine au sperme, ça vous dit ? Bon, je vais pas vous la faire à l’envers : ce lien a déjà trop tourné chez nos confrères sexo pour que je m’y attarde ici (suivez mon regard, bis repetita). Ici on cherche le tag parfait, pas un Cosmo sans alcool fourré au jus de couilles. Quand on fait les choses, on les fait à la bien : on vise les trois étoiles de Bernard Loiseau, rien de moins, paix à son âme.

Oysters Sperm

Pause biscotte entre commis du Ritz.

Pause biscotte entre commis du Ritz.

Ouvre ton porn-tube préféré, et tape “cum on food”. Tu vois ce que je vois ? Du chocolat, des cookies, des beignets, du popcorn, des pommes d’amour… Pas très calorique, tout ça ! Chaque fois, le même rituel. Une scène classique qui – ô, stupeur ! – ne se termine pas sur le visage d’une belle inconnue, mais sur un met plus ou moins délicat. La magie du moment, le vent du changement.

Jusque là, rien que de très convenable. Le genre de vidéo qui peut faire marrer ton(a) copain(ine), un soir où vous vous ennuierez (mais si tu suis les préceptes du Tag, tu ne devrais pas avoir à aller jusque là. Hé, hé.)

Et puis, en fouillant un peu, tu tombes sur les trucs plus chelous. LOL, WUT.

ಠ_ಠ

Tu croyais être au pays de Candy, au milieu de ces sucreries ? N’oublie pas qu’on parle de pr0n et d’internet, là. Le royaume de la Rule 34 : “If it exists there is porn of it. No exceptions”. N’en déplaise à tes papilles, les lentilles ça existe dans la vraie vie. Ça existera donc en version #cum on food (NSFW). Et il paraîtrait même que le petit salé, c’est pas celui que tu crois.

Pas question de s’arrêter en si bon chemin. Laisse tomber l’argenterie, on voit les choses bigger than lifez. Un restaurant italien, un pizzaiolo, une femme (bâillonnée pour la forme, ça s’passe comme ça chez Bunga-Bunga) : et voilà une petite “Teen Covered In Cum And Food (NSFW)”, juste pour toi. Le titre ne le précise pas, mais la donzelle sera travestie en spaghettis-boulettes ; un hommage subtil au pastafarisme ?

Redhead tomatoes

Si jeune, et encore si naïf. Pedobear apprécie les saucisses.

Au final, si on résume, on a quoi : des sucreries, massivement ; et de l’étouffe-chrétien, un peu. Mais rien de très raffiné. Sperme et malbouffe, un mariage de raison ? Je ne veux pas y croire, et je suis sûr que toi non plus. Après tant d’années passées à fouiller les recoins du web pour trouver sa dose, tu nous vois abandonner comme ça ? Il ne reste que Google pour nous sauver. Retour au web 0.9, celui des forums fétichistes que tu vidais vite-fait de ton historique Netscape, souviens-toi.

Y’en a un peu plus, je vous le mets quand même ?

Au menu, autant te prévenir tout de suite, ce sera principalement sucré. Pas mal de mecs viennent présenter les tartines à la semence qu’ils offrent à Simone pour le brunch. La veinarde. Mais parmi tout ce foisonnement de pervers pépère, tu repéreras facilement les vrais artistes du palais. Ceux qui y mettent les moyens, tant dans la qualité des plats que des (cum)shootings. La conclusion est évidente : la bonne cuisine, ça se déguste d’abord avec les yeux.

Et pour ceux qui ne seraient pas encore repus, je ne vois qu’une solution : les soirées fooding. Ou comment se branler sur de la bouffe sans perdre un gramme de street crédibilité.

The Doom Generation Taste

Toujours goûter sa préparation et assaisonner en fonction. (extrait : The Doom Generation)

BONUS STAGE

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