Bite Fighter d’Olivier Texier

Nous sommes sur une Terre où la Guerre du Golfe a eu lieu en 1972…et a mal tourné. Le monde est quasiment détruit. La population a chuté à quelques milliers de personnes. Un monde nouveau est né. Un monde où l’on a repensé le rapport à la nature,  où chacun se réjouit de sa maison passive et de ses toits permaculturés. Ce monde, qui se construit de manière fragile, a une soupape : les arènes. Là, les humains luttent en free-fight jusqu’à la mort, dans des déluges de cris, de sueur et de gros muscles. Bref, une sorte de Mad Max sans voiture – vu qu’il n’y a plus d’essence, et, étrangement, quasiment plus de personnes dotées de vagin. Sur cette Terre, les relations chibre-à-chibre sont donc la norme.

Et qui dit  muscles proéminents, sueur, chaînes et gros calibres dit « forte chance de porno-gay ». Écologico-gay, oui, mais porno quand même. La réjouissante collection BDCul des Requins Marteaux, qui offre des BD pornos alternatives (en sujet, comme en approche graphique), s’ouvre donc au génial Olivier Texier, dont les délires graphico-sexuels en ont déjà marqué plus d’un. Bite Fighter, c’est environ 140 pages de combats et de cul cru : cumshot, fists jusqu’aux coudes, sado-masochiste trash, toutes les possibilités y passent sur fond de tenues de catch.

Bite Fighter est tellement excessif qu’il en devient plus drôle que sexy, mais certaines séquences ne manquent pas de potentiel. L’hommage évident aux jeux vidéo (Street Fighter bien sûr, mais surtout le moins connu Pit-Fighter) : les deux héros, à la fois entraîneurs, élève et amant, vont venger un de leurs amis. Pour cela ils vont affronter à mains nues différents bad guys, avançant d’arène en arène au fil des boss et des orgies sexuelles.

Ces arènes échangistes sont la seule petite différence avec les bornes d’arcades, en tous cas celles que je connais. Si cela paraît fort répétitif, le délire uchronique et le sens des dialogues absurdes de Texier font le reste, on se délecte de cette débauche de bites turgescentes et de sang. Dans la bonne tradition du torture-porn, violence et foutre font bon ménage. Le discours environnemental rend l’ensemble encore plus atypique, il n’y en avait guère besoin, et quand on découvre le petit bonus de la couv (les pénis volumineux sont en reliefs sont vos doigts)…c’est l’orgasme final.

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