J’ai fappé dans une cabine de porn japonaise

Tout le monde le dit et c’est vrai, le porn n’a jamais été aussi facile à se procurer. Mais à l’inverse les conditions pour le visionner confortablement ne se sont pas améliorées pour une partie de la population. Si vous êtes célibataire, sans enfants et autonome, c’est la fête. Pour les adultes avec enfants plus ou moins grands, partenaire non compréhensif (j’ai de la chance de ce coté là), ou vivant dans la promiscuité, le constat peut être bien triste. Enfermé dans les toilettes avec son téléphone, sans son petit coussin confortable à mordre, l’expérience est tout de suite moins agréable.

Les Japonais, encore eux, ont les mêmes problèmes, accentués par le fait que la surface moyenne des logements est bien plus réduite que chez nous. Par contre leur esprit pratique a trouvé une solution très pragmatique : les cabines de visionnage. Si le porn ne peut venir à toi, va au porn. Cela existe depuis longtemps chez nous aussi, me direz vous. En effet, mais en termes de confort et d’attractivité, l’offre hexagonale n’incite pas vraiment à tenter l’aventure.

Bingo !

Bingo !

Au nom du journalisme total et aussi parce que j’en avais très envie, j’ai profité de l’un de mes voyages là-bas pour expérimenter ce mode de consommation. Je rassure tout de suite les futurs voyageurs, il n’est pas nécessaire de parler japonais pour essayer, deux-trois mots suffisent amplement. Au cours de vos balades, repérez les devantures multicolores avec les petits rideaux à hauteur de visage ou les portes coulissantes et le signe DVD accompagné de panneaux mentionnant prix et durée.

Allez, je prends une grande inspiration et je me lance comme si je venais ici tout les jours. Copiant les autochtones, j’attrape un des petits paniers près de l’entrée et je commence à déambuler dans les rayonnages. On ne va pas se leurrer, nous sommes entre pro du porn, n’est ce pas ? J’ai écumé Internet, les listes infinies des tubes, les pages de catalogues des sites JAV comme R18 et d’autres plus obscurs, mais avoir tant de porn à disposition et si peu de temps devant moi me laisse dans l’angoisse de rater quelque chose. Même si l’on regrettera que tout soit censuré, le choix est pléthorique. Majoritairement du JAV, sans oublier un peu d’occidental, l’incontournable hentaï et autres bizarreries. Tout le monde trouvera son bonheur et même plus. Les goûts et la législation du pays garantissent évidemment les surprises…

Sympa, mais on mange quoi après ?

Sympa, mais on mange quoi après ?

Chaque DVD est entreposé dans un boîtier plastique, lui même glissé dans une enveloppe cartonnée qui présente le film comme une jaquette classique. La procédure en vigueur consiste à prendre le boîtier et laisser l’enveloppe en place sur l’étagère. Cela permet d’anonymiser le contenu de votre panier. Mes déviances à base d’écolières, de cordes et de mollusques resteront donc secrètes. Mon panier bien garni, je passe maintenant à la caisse. Et en fait de caisse, c’est face à un distributeur automatique que je me retrouve, ce qui n’est pas particulièrement étonnant au Japon. En y réfléchissant, c’est tout de même moins intimidant que d’annoncer à un(e) caissier(ère) que j’ai l’intention de me palucher pendant 60 min et de demander quels modèles de Tenga sont en stocks. Ayant un peu plus d’une heure devant moi, je pars sur le forfait 60 minutes / 500 yens (environ 4 euros) qui est en promo. Les durées s’étendent jusqu’à plusieurs heures (avertissement de sécurité : faites des pauses et pensez à vous hydrater avec boisson et lotions). Les options consistant en un choix étendu d’onaholes, lotions et autres joyeusetés pour passer un bon moment.

En possession de mon petit ticket, je suis les autres vers un comptoir où, discrétion oblige, je retrouve les rideaux à hauteur de visage pour mettre à l’aise les clients. Le préposé me montre alors les différents types de pièces mises à ma disposition : fauteuil lounge, banquette allongée ou sol matelassé. Voici venu le seul moment où il m’est nécessaire de sortir un mot en japonais. Et comme je suis un mec sympa, je vais vous donner un coup de main : choix n° 1 = ichiban, choix n° 2 = niban et choix n°3 = sanban. Perso, je pars sur le fauteuil lounge, pas envie de ressortir de là avec des courbatures.

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Le préposé scanne ensuite mes DVD et me fournit un casque Bluetooth pré-appairé à la télé de ma cabine. J’étais d’ailleurs circonspect à l’idée de passer derrière un nombre indéfini de salarymen aux oreilles moites mais la vision d’un autre employé occupé à nettoyer les casques rendus par mes prédécesseurs m’a plutôt rassuré. On peut éventuellement reprocher aux Japonais un manque de chaleur humaine mais niveau hygiène et service, rien à dire. Et alors que j’allais reprendre mon panier, mon prévenant interlocuteur y glisse une sorte de tube en carton recouvert d’images suggestives. Pas besoin de lire le japonais pour reconnaître un de ces onaholes tout cheap que l’on peut trouver à moins de 100 Yens dans les boutiques spécialisées. Un cadeau ne se refusant pas et n’ayant jamais essayé ce genre d’engin, je suis curieux de voir la comparaison avec le Fleshlight Stamina Training Unit que j’ai à la maison.

Direction la cabine n°31, troisième étage. Dans l’escalier, je croise un autre employé avec son nécessaire de nettoyage, confirmation du sérieux de la maison. Arrivé à l’étage, je trouve divers distributeurs de boissons et nourriture, toujours utile en cas de fatigue après un exercice intense… Cabine 31 donc. La poignée ne tourne pas, rien à faire. Pas de digicode ou autre à l’horizon, non plus. Un doute m’étreint, le numéro étant sur le mur et non sur la porte, j’essaye celle d’à coté. Gagné, je viens potentiellement de déranger un pauvre salaryman pendant son seul moment de tranquillité de la journée. La rumeur sur ces salopards d’occidentaux sans-gêne se vérifie à cause de moi. Je découvre ma nouvelle zone de confort avec attention. Boîte de mouchoirs, check. Poubelle propre, check. Variateur de lumière tamisée, check. Grand écran, lecteur DVD et fauteuil lounge simili cuir, triple check.

Paré au décollage, j’enquille les DVDs. La magie des images fait son effet et le vol se déroule sans accroc. L’isolation phonique des cabines est excellente, même sans casque je fais vite abstraction du fait qu’autour de moi se trouvent sûrement plein d’autres gars en train de se palucher. Approchant de l’atterrissage, j’attrape alors le tube en carton dans mon panier et le décapsule, du mauvais coté évidemment. Je le retourne, le redécapsule et observe avec attention l’intérieur de l’engin. Il est déconcertant de simplicité, rempli d’un bloc de mousse rose douce et moelleuse mais légèrement râpeuse, fendu en croix au milieu. J’y hasarde un doigt, mon avant-garde, pour tâter le terrain. Je découvre alors que l’intérieur est recouvert de lubrifiant. La voie semble sûre, je donne le feu vert.

Malgré le coté cheap qui donne l’impression d’avoir recyclé un rouleau de papier toilette, la sensation est très agréable, le lubrifiant incorporé évite les brûlures dues à la friction et la mousse. Avec son toucher très légèrement râpeux, l’engin fait vraiment de l’effet. Une fellation faite par une femme chat ressemblerait à ça, j’imagine. L’ayant gardé pour la fin, le résultat ne se fait pas attendre et c’est avec un pincement à mon cœur écolo que je l’envoie à la poubelle. Clairement plus pratique que le Fleshlight et sa corvée de démontage/nettoyage, le tube carton onahole reste tout de même un bon cran en dessous en terme de sensation mais reste une bonne surprise.

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Le temps est passé bien vite, même si j’ai quelques fois cédé à la facilité de l’avance rapide. Le timer qui s’est lancé lors de mon arrivée dans la cabine arrivant à sa fin, je ramasse mes affaires et vérifie que je laisse l’endroit dans l’état où je l’ai trouvé. Descente des escaliers, dépôt du panier au préposé qui en inspecte le contenu. Je sort de l’établissement sous les remerciements sonores habituels des vendeurs japonais. De nouveau dans la foule, je fais le résumé de l’expérience et malgré une légère appréhension initiale, je ne regrette pas d’avoir tenté l’aventure. Je la recommande d’ailleurs à tous les futurs voyageurs en quête de nouvelles sensations.

NB : En faisant quelques recherches sur le thème, je suis tombé sur une vidéo promotionnelle qu’un bloggeur à pris la peine de sous-titrer, enjoy.

 

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  • Merci pour le récit, ça donne envie d’essayer bon ben y a plus qu’à acheter un billet d’avion!

  • L’idée est pas mal, mais bon les gens doivent surement avoir peur d’être reconnu en rentrant ou en sortant de ce genre d’enseignes

    • Tous ceux que j’ai vu rentrer et sortir de ce genre d’endroits, n’avaient vraiment pas l’air d’être inquiets. Quand tu imagines que les love hotels sont monnaie courante la-bas, c’est assez cohérent.

  • Est-ce que ce sont des établissements uniquement réservés à une clientèle masculine ? Ou est-ce qu’on y croise des femmes / qu’il y a des équivalents pour elles ? Merci pour le partage !

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