Playboy se rhabille : le menu best of des analyses

Alors adieu la Playmate du mois, adieu la double page centrale. En annonçant la fin de la nudité dans ses pages, le magazine Playboy a déclenché un petit séisme. Puis un raz-de-marée, celui des réactions, des éditoriaux, des rétrospectives et des analyses qui lui sont consacrés. Le Tag Parfait a sélectionnés les meilleurs, rien que pour vous.

Scott Flanders et Tiffany DeLeon

Scott Flanders et Tiffany DeLeon

• Scott Flanders, le directeur général de Playboy Entreprises, a mis cette décision sur le dos de la pornographie en ligne face aux journaliste du New York Times. Immédiatement accessible, gratuite, variée, elle serait devenue un adversaire invincible pour son titre. Pour éponger les trois millions de dollars de déficit enregistrés chaque année par le magazine, il a donc choisi d’extraire Playboy de la compétition acharnée qui caractérise le marché des divertissements pour adulte. Un comble pour une publication maintes fois pionnière dans le domaine des nouveaux médias, note Gizmodo

• Larry Flynt s’est empressé de dénoncer ce qu’il considère comme une bêtise. « Se débarrasser du nu va juste précipiter l’asphyxie du magazine », a-déclaré le fondateur de Hustler à la chaîne américaine CNN Money. Pour lui, ce ne sont « ni les interview, ni le contenu éditorial » de Playboy qui intéressent son lectorat, mais bien sa double page. « Ils se défaussent du clou du spectacle, a-t-il regretté. Ca n’a aucun sens. (…) C’est un signe de désespoir ». Le vénérable frère ennemi de Hugh Hefner préfère rester fidèle à la formule très explicite de son magazine, qu’il affirme « toujours rentable » malgré un tirage mensuel de 100 000 exemplaires.

Sherlyn Chopra, la première Indienne à avoir posé pour Playboy

Sherlyn Chopra, la première Indienne à avoir posé pour Playboy

• Pour le Washington Post, c’est aller vite un peu en besogne que de considérer la concurrence d’Internet comme seul motif à la décision de Playboy. Le quotidien américain rappelle que la création de Hugh Hefner est bien plus qu’un simple magazine : c’est une marque internationale qui distribue des bijoux, de la lingerie, des habits, des chaussures, des produits de beauté, des parfums… Une véritable machine de guerre qui entend bien s’installer sur le marché asiatique, auquel appartiennent les léviathan indien et chinois.

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• En se débarrassant de ses Playmates, Playboy « s’offre une meilleure image » pour Narendra Modi et Xi Jinping, affirme le magazine en ligne Quartz. Il est vrai que les gouvernements des deux pays les plus peuplés du monde goûtent assez peu les images olé-olé. Sachant que 40% des revenus de Playboy Entreprises proviennent d’ores et déjà de Chine, où le magazine est interdit à la vente, on peut comprendre que Scott Flanders ait consenti au sacrifice des nichons sur papier glacé pour renforcer sa marque sur d’aussi juteux marchés.

• Pour Olivier Tesquet, la décision de Playboy est une courbette adressée aux grands pudibonds de la Silicon Valley. « Après avoir affiné leurs stratégies de référencement pour draguer Google, les médias ont tous trouvé leur nouvel eldorado pour attirer des lecteurs trop volatils : les réseaux sociaux, leurs likes compulsifs et leurs retweets enthousiastes » affirme-t-il dans Télérama. C’est pour s’offrir une part du gâteau socio-numérique que Playboy se serait résolu à se débarrasser de cette nudité que réprouvent les puissants de l’Internet.

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• Au milieu du tumulte, la rédaction de Playboy a choisi de jouer l’ironie rassurante en dégainant une série de couvertures sur lesquelles s’exhibent une apicultrice lascive, une Playmate en combinaison NRBC, une mascotte féline… Une manière de rappeler au public que ce n’est pas la fin du monde et que Playboy a plus à proposer que des photographies dénudées.

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