Comment j’ai essayé de me défoncer au cannabis par le cul

Ce texte ne constitue pas une apologie ou une incitation à la consommation de produits stupéfiants. Merci de bien rester tranquille au regard de la loi.

Un nouveau type de lubrifiant est apparu sur le marché l’année dernière, il s’appelle Foria, il est destiné aux femmes et il contient de l’huile de cannabis médicale. Il est uniquement disponible au États-Unis dans les États de Californie (« entre mer et terre, le désert et la vie ») et du Colorado, si vous possédez une carte d’identité d’utilisateur de cannabis médical.

Quand ce lub est sorti, quelques articles ont fleuri sur la toile, chez Vice ou Nerve notamment. Des filles on testé le produit, ça semblait plutôt marcher sans pour autant ouvrir les portes de la perception par le vagin, mais l’expérience avait l’air d’être assez cool.

Cannabis par le boule (pour tous)

Foria1

Le cannabis contenu dans Foria pénètre à travers les muqueuses et il est indiqué pour une utilisation clitoridienne et vaginale. Le produit est marketé en ce sens, y’a des petites fleurs, des mains qui prennent de l’eau ; ambiance Nature et Découverte et sexe tantrique dans l’arrière salle d’une start-up de la Silicon Valley. C’est mignon et rassurant bien que mon cul soit terriblement jaloux. Je veux dire, lui aussi est composé de muqueuses et même plus fines qu’ailleurs. Pourquoi n’aurait-il pas le droit à son lub pour surfer  sur les délicieuses vagues du plaisir combiné au cannabis ?

Face à cette injustice et vu que Vice ou Nerve restaient déterminés à suivre à la lettre les recommandations du produit, je me suis mis en tête d’obtenir le précieux sésame pour satisfaire mon cul. Sur le papier ça avait l’air simple, il suffisait d’avoir sous la main un contact en Californie qui a une carte pour du cannabis médical et prier pour qu’un douanier n’ait pas trop le nez creux. J’ai donc bien mis six mois avant de pouvoir toucher mon précieux.

Foria

Cette semaine le lub est finalement arrivé et j’étais super excité. Il était caché dans une petite pochette en chanvre naturel et dans un emballage portant les mentions de “vegan et sans gluten”. C’est un flacon à spray de 30 ml qui coûte dans les 90 dollars. Le design est très sobre et seule une petite feuille de cannabis vient nous rappeler de quoi il est composé : de l’huile de cannabis médicale, de l’huile de coco et de l’amour.

L’odeur est assez plaisante, c’est un subtil mélange de cannabis et de coco. Quant à la texture, elle est bien plus proche de l’huile de massage que du lubrifiant (en même temps c’était écrit dessus), c’est très liquide et gras. Un mauvais plan si vous avez des draps sensibles et c’est incompatible avec les préservatifs.

La supériorité du vagin sur l’anus

Que restait-il à faire ? Et bien s’en oindre l’opercule et bien plus encore. La dose recommandée pour les filles est de quatre à huit sprays. J’en ai mis à peu près autant mais l’huile étant vraiment liquide, c’était vraiment pas évident à faire par derrière, sauf si vous avez un petit entonnoir et une assistance pour satisfaire vos fantasmes d’infirmière salace.

La notice parle d’un effet entre trente et soixante minutes et j’ai clairement senti un début d’effet au bout de dix, une subtile impression de détente m’a parcouru le corps sans aucune paranoïa. Tout comme Mish de Vice, c’était la première fois que je testais du cannabis médical et honnêtement c’est bien et doux, bien plus que les weed qu’on produit maintenant. On ne ressent aucun effet secondaire, ni montée ; l’effet est là, mais juste calé dans les coulisses de notre corps.

memecannabis

Comme je ne savais pas trop où aller avec mon huile sur et dans le boule, j’en ai aussi mis sur ma teub et j’ai attendu. Il ne s’est rien passé de plus dingue que précédemment, tout ça restant subtil même en s’en badigeonnant les muqueuses. Je ne pense pas que Foria soit précisément aphrodisiaque mais se toucher reste une bonne chose, avec ou sans « huile », amène rapidement notre main à s’emparer d’une souris pour aller digger du porn.

C’est ce que j’ai fait après m’être lavé les mains car je ne suis pas un cochon. Mon choix s’est porté comme d’habitude sur Dillion Harper et la 8e merveille du monde en place de ses seins. C’était bien, je ne sais pas si l’ivresse canabique faisait effet, mais Dillion savait y faire et je n’ai pas attendu très longtemps pour lui témoigner de mon amour éphémère.

Ass to mouth

sativex

En relisant l’article de Vice, je me suis souvenu qu’il existait aussi des muqueuses dans la bouche alors je m’en suis servis comme d’un spray Sativex. Au début c’est sympa mais après on a vraiment l’impression de boire de l’huile de colza à la weed, c’est pas l’expérience culinaire la plus agréable qu’il soit. L’effet met du temps à venir, bien plus que par des voies moins conventionnelles. Hasard de la vie ou non, j’ai eu une prodigieuse érection quelque temps après, qui m’a poursuivi une partie de la nuit tout comme l’effet qui ne s’est pas estompé, m’envoyant dans des rêves éveillés abstraits. Pas une défonce psyché qui empêche de dormir, plutôt un truc sourd et présent. Je ne sais pas si j’ai aimé, mais l’idée d’utiliser cette huile comme compagnon de vie a clairement fait son chemin dans ma tête. J’ai reposé Foria pour une dernière utilisation.

Gonzo gone wild

Le flacon était là sur mon bureau, me faisant de l’oeil et pour le troisième essai, j’ai un peu forcé sur la dose pensant que ça montait pas. J’ai maté du porn, mais pas beaucoup de différence, ma bouche sentait la weed et j’étais détendu. Puis je suis allé me coucher.

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Deux heures plus tard, je me suis réveillé car un truc ne collait plus trop dans ma chambre, une sorte de bête soufflait dans mon oreille, le noir brillait, j’avais la bouche sèche et l’impression de faire des tours dans le grand huit de mes pensées. Au début, j’ai pas trop pigé ce qu’il m’arrivait, puis je me suis rappelé d’avoir avalé du lub au cannabis quelques heures avant, lequel devait commencer à faire son effet. Au milieu de la nuit, l’idée d’être d’un seul coup bien défoncé m’a pas tellement plu… mais en grand professionnel j’ai rallumé l’ordi et re-testé du porn. C’était cool et ça m’a permis de rester concentré sur un truc, car dans la tête ça carburait un peu trop pour l’heure. L’orgasme était bien puissant.

J’ai essayé de me recoucher. Mais j’étais vraiment salement défoncé, les idées qui se cognaient et rebondissaient me rappelant les heures plus ou moins heureuses de ma jeunesse à tirer sur des joints. C’était plus vraiment aphrodisiaque. Restait à savoir si ce truc allait s’arrêter et si j’allais retrouver le sommeil. Au final j’ai réussi, mais j’ai pas entendu mon réveil ce matin et j’avance dans le brouillard.

J’aurai peut-être dû être moins ambitieux.

Et me contenter de seulement lubrifier mon boule.

 

 

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