Karley Sciortino est la slut ultime

L’amour et la haine sont les deux faces d’une même pièce de monnaie. Karley Sciortino m’inspire un peu de chaque. Pile, je l’aime parce qu’elle est belle, aventureuse, folle. Face, elle m’énerve parce qu’elle semble terriblement bohème-hipster : bopster. Oui, je viens de l’inventer.

Laissons de côté, cette tendance au bopsterisme, que je définirais comme une volonté d’être à la pointe du « mouve tu mens », sans vouloir l’être, tout en associant des valeurs éthiques avec des comportements contradictoires. Par exemple, acheter de la cocaïne équitable ou critiquer la société de consommation et acheter des fringues fabriquées par des immigrés mexicains qu’on nous dit bien payés. Et je suis sûr que Karley porte des bonnets, même quand il fait chaud (ah ! je déteste les bonnets). Bref, je digresse.

Karley par Petra Collins

Karley par Petra Collins

Le journal britannique Metro lui consacre un article. Karley Sciortino est née dans la banlieue de New York. À 19 ans, elle déménage à Londres pour ses études d’art et finit par fréquenter à plein temps les squats du sud de la capitale britannique. Drogues, anarchie, sexe, sa vie est mouvementée. En 2010, elle rentre aux États-Unis et se met à vivre avec une dominatrice. Pour payer son loyer, elle bosse avec la Maîtresse.

Parallèlement, le blog Slutever recueille la description de son quotidien, de ses expériences. Elle a beaucoup de popularité et commence à écrire pour Vice. Vous pouvez lire cet article sur le fap qui date de 2009. Plus tard, elle entame, pour la version américaine, une série vidéo sur le thème des comportements sexuels étonnants. Elle nous convie chez un ami crossdresser, nous raconte son boulot de domina, etc. Pour le magazine Richardson, elle interview Tori Black. Pour le photographe Richardson, elle pose dans le calendrier Diesel x Playboy 2014.

Vivement avril

Vivement avril

Elle flirte tellement avec le porn, que ma main gauche flirte avec l’émotion à chaque évocation de son nom de baptême. Malheureusement, elle pense que le X marque trop, « cela affecterait mes choix de carrière. J’ai des ambitions au-delà d’écrire sur le sexe. » Dommage, une femme comme elle aurait pu apporter quelque chose de puissant en tournant et lutter efficacement contre la stigmatisation. Pour se consoler, on peut toujours regarder ses conseils pour assurer en fellation.

Karley veut être actrice et réalisatrice. Elle joue dans une série Web, Be Here Nowish. Et elle a signé la coréalisation d’un court complètement zinzin dans une bibliothèque universitaire où des filles pratiquent des rites étranges au rayon épistémologie de la biologie moléculaire. Elles sont nues et se roulent des pelles, le porno se rapproche encore ; je retiens ma main. Elle écrit aussi une chronique dans Vogue, où elle teste les soins vajacial pour avoir un minou tout beau.

Karley Sciortino affiche une personnalité forte, libérée du qu’en-dira-t-on et tellement rigolote. En cela, son sex-appeal agit raidement sur ma libido. Je ne la déteste pas, loin de là, je l’admire pour ses excursions décalées et authentiques dans la sexualité ou le porno. Quand les pompeux parlent de la femme du XXIe siècle, elle en est une figure essentielle. Karley, je veux explorer le futur avec toi et adopter ta devise : « Nothing is less sexy than permission – I want to do something that isn’t allowed. » Je m’en fous de devenir un bopster.

Photo en une par Lyndsay Brown

Edit : Suite aux commentaires, il apparaît que Karley a sa façon bien à elle de lutter contre le revenge porn : poste toi-même ta sextape avant que l’autre enfoiré ne le fasse ! La vidéo d’elle suçant son copain de l’époque — elle sort avec une fille aux dernières nouvelles — n’a pas vraiment été publiée sur le Net en tant que telle, mais les photos explicites sont toujours visibles sur son blog. Et elle se touche aussi sur son balcon à Noël. Décidément, Karley Sciortino est une femme de son temps.

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