Hunter Moore, le mec le plus détesté du web est de retour

Hunter Moore, 26 ans, revient et il a clairement lâché ses petites roues. Pour ceux qui ne savent pas qui est le bonhomme, il est le mec le plus détesté du web et père de feu-Is Anyone Up, le site de “revenge porn” le plus connu de la planète (contrairement aux autres qui sont le plus souvent des fakes).

En avril dernier, Hunter en a eu le ras-le-citron de s’occuper de son site au succès devenu incontrôlable et l’a vendu à McGibney, entrepreneur web qui en a fait – ironie de l’histoire – un anti-Is Anyone Up appelé Bullyville qui laisse la parole aux internautes victimes de cyber-harcèlement.

De toute façon, Hunter s’en tape de tout ça, le seul truc qui l’intéresse c’est baiser des gows après s’être enfilé des gros poteaux de coke, prendre des photos, les poster et se faire du fric avec. 150 000 $ avec ce qu’il appelle ses “soirées sexuelles”, 900 000 $ avec la revente du site (chiffre fortement contesté par McGibney lui-même, alors que la presse parlait plus de 15 000 $), en plus d’être le mec le plus detesté du web, il en est également le plus cynique.

“Si quelqu’un se fait tuer à cause de mon site, t’as une idée de l’argent que je vais me faire ? En fin de compte, je ne souhaite évidemment pas que les gens s’entre-tuent, mais si ça arrive ? Bah merci pour le fric” disait-il à Gawker, un mec sympa donc.

Hunter Moore © Dustin Fenstermacher

Pour lui, internet est un terrain de jeu où le vice s’exprime, et tant pis si ça doit briser des vies. Il se cache derrière l’article 230 du “Communications Defency Act of 1996” — prévu par l’administration américaine pour contrôler le porno en ligne, qui porte la responsabilité du contenu envoyé sur un site à la personne qui l’a envoyé, et non à l’hébergeur. Subtilité qui a fait la fortune des porn-tubes soit dit en passant.

Courant décembre IAU2 (Is Anyone Up 2) devrait sortir de terre et de son propre aveu serait “scary as shit” et vous dissuadera fortement de faire des enfants — bonne ambiance à venir sur les internets. En bon attention whore qu’il est, Hunter Moore distille les infos sur son futur projet au compte-gouttes, mais comme il adore répondre aux interviews et qu’on parle de lui, voici un aperçu de ce que pourrait ressembler cette nouvelle version.

Si Is Anyone Up était participatif, Is Anyone Up 2 sera communautaire. Il sera un mix entre l’ancienne version, Facebook, Foursquare et l’anarchie des boards 4 Chan. Mais contrairement au concept de ce dernier, le contenu devra impérativement être soumis par des personnes socialement identifiées : “j’essaye de virer l’anonymat d’internet” disait-il au Daily en août dernier.

On voit bien quel merdier qu’Hunter veut essayer de mettre dans la vie des gens avec son nouveau bébé dont le succès sera forcement au rendez-vous puisqu’après seulement cinq jours d’ouverture huntermoore.tv (son site perso) a déjà récolté plus de 7000 soumissions avant que la section prévue à cet effet soit fermée. Mais le plus effrayant, c’est qu’il est bien décidé à faire exploser les frontières de la vie privée en ajoutant la géolocalisation à son “revenge porn”  en passant par Foursquare et Google Map. En plus d’envoyer les photos de votre ex-meuf à poil sous votre propre nom, vous allez également pouvoir dire où elle habite à la terre entière — une subtilité sadique qui risque de l’envoyer en taule.

YOLO !

Interrogée par le BetaBeat (site d’info sur les nouvelles technologies), Danielle Citron, professeure de droit à l’Université du Maryland et experte en droit sur internet, estime que “s’il propose une section avec l’adresse de la personne et une carte pour faciliter son stalking, il y a de fortes chances pour qu’il tombe sous le coup de la loi fédérale pour “cyber-harcèlement”. L’article 230 est pratique mais il a donc ses limites.

Pour le moment pas de date officielle, mais Hunter se joue des sites qui l’interrogent et continue ses soirées décadentes comme en témoigne la timeline hallucinante de son compte Twitter qu’il anime la nuit à l’heure où San Francisco se défonce, sans être à une contradiction près :

“On en est au point où les filles défilent chez moi pour que je les baise et que j’écrive un truc sur elles. Les gens veulent ça maintenant. C’est vraiment bizarre. Les filles feraient n’importe quoi pour attirer l’attention, pour avoir plus de followers sur Twitter ou plus de likes sur Facebook.” disait-il à Vice.

Passé maître dans l’art d’en avoir rien à foutre, profitant de la vie jusqu’au dernier rail, Hunter Moore est un cyberpunk cynique coupé à l’égo qui a compris qu’internet était avant tout une semi-zone de non-droit où le sexe est roi. Personnage sans limite né du choc entre la culture web, la culture porn et les réseaux sociaux, Hunter s’arrêtera sûrement quand il sera mort ou quand il sera sous les verrous.

Difficile à l’heure actuelle (le type étant tout le temps défoncé) de savoir si le site verra finalement le jour, il dit pouvoir mettre en ligne l’ancien contenu d’Is Anyone Up, dorénavant aux mains du FBI — ce qui lui causerait immédiatement de sérieux problèmes, donc on a de sérieux doutes sur sa capacité à être sérieux. Hunter Moore n’existe que quand on parle de lui, il est le propre miroir de ses contributeurs, une meta-attention whore sauce porno saupoudrée d’une bonne dose de mytho.

Florilège de ses derniers tweets :

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  • Ce mec est un génie mais n’a réussi qu’a rassembler de la merde autour de lui.
    A chacun son public.

  • Je suis pas un grand adepte du « cette société moderne est décadente blablabla », mais je crois qu’avec ce type on touche le fond. Reste à savoir lequel est le pire entre lui et le dit public. Pathétique, mais à un niveau tel que c’est plus drôle, à quelque degré que ce soit.

    Plus important, pourquoi écrire « go » « gow »? Je prononce mentalement le -w du coup, et c’est très désagréable. Ce serait gentil d’y remédier.

  • Haha, drôlement triste ce gars …

    Ce type doit être un cas d’école sur lequel tout les étudiants en socio doivent se branler pour faire leurs thèses ! Je voit d’ici le bouquin de Karl Zero sur ce curieux personnage : après Luka Magnota, Hunter Moore; qui est somme toute juste l’incarnation des plus profondes peurs de la société actuelles au sujet des internets, le tout-connécté, le social-porn-media-X (X = ajouté le terme souhaité), ect.

    J’aimerai dire que je suis enclin à le détesté aussi, mais apparemment ça lui ferai trop plaisir. Tout ça me laisse perplexe …

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