Rusian4funn : bons cumshows de Russie

Saint Pétersbourg est ainsi faite qu’on est toujours à une poignée de pavés du prochain craquage mental. Qu’elle ait des yeux verts ou une façade bleu tendre, la prochaine merveille ne tarde jamais à se mettre sur notre route et la Beauté nous submerge peu à peu.

Depuis le lever du soleil j’errais dans la ville, mes bottines imprégnées d’un désir quasi sensuel de marcher. Le soir venu j’avais retourné la ville : l’Eglise au Sang Versé, la cathédrale Pierre et Paul, le petit square aux amoureux près de la rue Rossi, célèbre pour ses dimensions parfaites, j’avais tout vu ou presque, tout sauf Natalia…

J’avais fini par m’échoir à deux heures du matin devant la colonne d’Alexandre en face de l’Hermitage illuminé pour mieux goûter à mon extase solitaire. Sur la place un vieil homme avait décidé de faire pleurer son violon en pleine nuit, ambiance intimiste : lui et moi. Saturation des sens.

Je repensais à cette journée, à la quantité absurde de filles sublimes au m². Est-ce que la Russie avait tiré le gros lot à la loterie génétique? Est-ce que ces filles apparaissent nues en pleine nuit au milieu de Nevski Prospekt dans une gerbe d’éclairs ?
La deuxième hypothèse me semblant plus vraisemblable, je me décidais pour un détour avant d’aller m’écrouler à l’auberge.

Je repassais devant ce square où des couples de tous âges qui chafouinaient gentiment sur les bancs la journée, sur le coup des trois heures du matin je me doutais bien que ça n’allait pas être la même. Square désert, évidemment, personne à par un homme sur un banc à 10 mètres de moi, un homme avec sa gow au bout des doigts. Beng, tag #exhib dans ma gueule, plutôt inattendu un mardi soir. Le mec me sourit, la fille aussi, je leur fait un high five mental et continue ma balade.

Plus loin : d’autres cris. Une fille aux cheveux interminables agite les bras et tourne autour de son homme en criant dans cette langue qui chuinte et qui chante et se plie si bien à toutes les errances de l’âme humaine. L’homme avance imperturbable, le regard glacé, le torse pris dans un corset de fer à l’épreuve des drama. La fille le pousse, lui tire le bras, le secoue dans une tornade de cheveux et lui casse franchement les couilles. Il s’arrête, tourne la tête, décoche cinq mots et reprend sa route. La fille se fige quelques secondes puis se jette à son bras. Ils continuent ensemble l’air de rien, peut être que leur dispute a crée une tornade au Texas mais pour eux c’était bien qu’un battement de cils.

Pendant ce temps là, sur Cam4

De retour dans l’Internet

Vocabulaire :

Token = jetons, monnaie sur MFC (MyFreeCams)
Tipper = lâcher des jetons, payer la fille

On se mettait pas mal en France fin 2012 : ça parlait plus politique et l’automne nous avait accordé une rallonge de mojo en nous gratifiant d’un été indien en plein mois d’octobre. Pourtant, malgré le baroud d’honneur des jupettes et décolletés l’ambiance était morose à la rédac. Pantalon en place, tee-shirt d’un noir immaculé, le taulier enjambait machinalement les Tenga avec l’air maussade de celui qui a vu du talent gâché une fois de trop.

Force est de constater qu’à part quelques fulgurances comme la lecture hallucinée de Stoya ou le hula-hoop de Rémy LaCroix, c’est le néant depuis des mois pour qui n’a pas la braguette facile. En tous cas rien qui ne m’ait donné envie de plaquer mon laptop contre le mur, de lui arracher ses petites enceintes et de lui donner une méchante claque sur le micro processeur comme au bon vieux temps.
Rémy LaCroix qui d’ailleurs remballe ses yeux clairs, ses dents du bonheur, son bouli inespéré et quitte le porn game en ne laissant derrière elle qu’une trainée de gonzo bas de plafond… La putain de sa race je suis colère. Tellement colère que j’en ai plaqué les girls next door (pas toi Faye, rassure toi) et ai demandé l’asile politique entre les cuisses des nymphes de MyFreeCams.

Les premières fois sur MFC, tu te choisis une petite moulée à la louche (mamie si tu lis ça, j’ai placé ton expression tavu) et tu te dis que t’es à un clic de la voir nue. Tu te mets une pression vénère tout seul avec trois bouts de ficelle comme à tes débuts. Puis tu réalises que ton sang irrigue clairement pas la bonne partie de ton corps quand tu commences à te dire que fuck it ce coup-ci tu casques, tant pis pour le ski cet hiver.
Bon dans les faits tu banques jamais, déjà parce que si t’es comme moi, t’as jamais dépensé un kopek pour du porn et c’est pas maintenant que ça va commencer (et certainement pas à un euro les 10 tokens) ; et surtout parce qu’il y aura toujours une bonne centaine de mécènes prêts à contenter la dame à ta place.

Le monde de MyFreeCams se divise en deux catégories…

T’as deux types de meufs sur MFC, les performeuses et les autres.

Les premières jouent franc jeu, ça sera 500 tokens le soutif, 1000 le string et 2000 le cumshow, pas de pitié, pas de prisonnier, si t’essaies de négocier un petit squirt gratos elles t’envoient la table des négociations en travers de la gueule.

Autant te dire qu’avec un tel business plan il vaut mieux que la fille ait un gimmick breveté par la NASA pour faire passer la pilule, car payer une blinde *juste* pour voir une fille se toucher c’est vraiment aller aux putes pour les pleutres. Et puis il y a les autres, celles qui te la jouent horny, celles qui essaient de te faire croire que t’es le seul obstacle entre elles et un orgasme bien senti.

Malheureusement courir après le naturel dans ce foutu game ça tient du funambulisme : être trop casse couilles sur les tokens et la tension est rayée de l’équation, mais trop se laisser aller c’est risquer que tout le monde se finisse trop tôt et retourne à ses affaires la bourse pleine. Du coup la plupart du temps on a un show en dents de scie, notre petit cœur trépigne et fait des saltos arrière avant de se faire péter les genoux par un « come on guys 200 tks or I stop » qui renvoie tout le monde chez sa mère. Elle simule et toi tu te branles. La vérité nue.

Mon niveau d’excitation sur l’oscillo des 4èmes Bleuet


Rusian4funn – The real deal

Ma douce appartient clairement à la team horny girls, à ceci près qu’elle les bitchslappe toutes, sans exception. Là où 99% des filles cherchent à rentabiliser au maximum chaque minute passée à se la donner, R4Funn elle s’en fout un peu que ça ait tippé ou pas tant que ça finit dans un orgasme. Elle a le fap convivial tu vois.

Différence ténue pour l’œil non exercé, mais pas pour toi, toi t’es tombé dans la marmite de vidéos saphiques étant petit. Tu t’es frayé un chemin à travers cette forêt de porn à grands coups de machette en esquivant le contenu médiocre qui te sautait à la gorge, et si t’as traversé toute cette merde, c’est pour mieux reconnaître et apprécier les grands moments quand ils se présentent.

Putain Natalia j’ai peur… ouais je sais je t’appelle Natalia alors qu’on n’a même pas été introduits (ahem..) mais tout le monde a l’air de t’appeler par ton vrai prénom sur le tchat. Natalia, j’ai peur de passer complètement à côté de toi, j’ai peur qu’ils comprennent pas ce qu’il y a entre nous à part nos écrans et 3000 kilomètres. Même moi je suis pas sûr de comprendre, ça fait une semaine que je note des bribes de phrases dans mon carnet pendant chaque trajet de bus pour essayer de dégager un fil conducteur. Rien, le bide, j’ai des dizaines de pistes différentes qui se coupent et se recoupent, des pistes qui quadrillent chaque mètre carré du terrain et j’ai quand même l’impression de passer à coté, de te manquer.

« Ouais ok je me touche devant une cohorte de mecs contre quelques roubles, mais au final je me touche, et se toucher c’est cool non ? » C’est ça que t’essaies de me dire Natalia ? Je sais pas, j’aimerais te demander mais je suis brimé par ce mutisme qui frappe ceux qui veulent pas casquer. Oui car sur MFC, si tu paies pas tu parles pas. Rien à voir avec une quelconque règle de bienséance hein, il faut juste acheter des tokens au moins une fois pour avoir accès au tchat.

Toujours est-il que ces shows ont l’air d’avoir trouvé une place dans ta vie, du moins assez pour que tu te retrouves nue au milieu de ton appart’ le jour de ton anniv’. C’est un hobby comme un autre après tout et même si c’est chaud à caser sur un CV je suis plutôt content que t’aies pas choisi les cours de macramé. Comment tu t’es retrouvée ici Natalia ? Initiée par une pote ? Comme pour la zumba ? En mal de reconnaissance masculine, trop occupés qu’ils sont à chasser la slave de compét ? Ou exutoire sinon ! T’es peut être de ces filles hystériques qui passent pour des cruches quand elles sont avec leurs copines, j’en sais tellement rien, tu me perds dans tes mimiques, un instant tu souris à pleines dents et le suivant tu foudroies un boloss qui te demande un skype/paypal.

Ouais je sais c’est pas tous les jours facile sur MFC, après je sais pas si tu touches la meilleure weed de l’ex URSS ou si tu t’enfiles un tube de Prozac cul sec avant chaque show mais t’as l’air sincèrement d’apprécier ces moments, tu te livres avec la candeur de ces gens rares qui savent vivre dans l’instant. On ne sait jamais de quoi sera faite la prochaine seconde, et c’est tant mieux.

Tragic ? Pathetic ? Extatic ? Take a pick. Pique-nique

Un bon cumshow c’est comme un bon concert. Au début on se jauge, les chansons s’enchaînent et tu balances ton énergie de circonstance jusqu’au traditionnel « We are so happy to be here tonight in * paye ta ville ici * ».

La phrase sonne tellement creux que ton esprit critique, qui avait pourtant promis de te laisser ta soirée, débarque en trombe avec ses questions reloues : est-ce que ce soir à Paris, Lyon ou Aurillac on est au vraiment surtaquet ou est-ce qu’ils disent ça à toutes les foules ?  Est-ce qu’ils essaient de tisser un lien unique ou est-ce qu’ils respectent juste le cahier des charges du live classique : dix chansons, un solo et un rappel to make them feel special ?
A part si t’as changé ton sang en vin avant de venir, le doute prend ses quartiers et va pas tarder à ronger ton plaisir.

Puis juste au moment où t’arrivais à l’amère conclusion que pour eux t’étais sûrement qu’un jeudi soir de plus, toi et tes angoisses vous vous faites balayer par une vague d’euphorie.“Can’t fake that! motherfucker!” s’écrit en lettres de feu derrière le groupe, la foule brandit ses iphones (briquets de 2012) et le groupe part dans une frénésie musicale qui ne s’achèvera que trois rappels plus tard dans une explosion de cris, de sueur et d’endorphines, sounds familiar ?

Pour finir de filer la métaphore : un show de Natalia ça serait un de ces concerts légendaires qui continuent de se vendre en DVD 30 ans plus tard. Tu quitteras ton ordi épuisé mais heureux d’avoir touché au real deal, tu diras à tes gosses « ouais, j’y étais » et je dirais aux miens « kids, this is how I met your mother ».

Live du 14 octobre 2012 à St Pétersbourg

Ça commence à la coule, tout le monde est habillé, on s’échange quelques banalités pour se mettre dans l’humeur, on rigole gentiment ensemble pendant qu’elle cherche un nom de topic pour la soirée. Ce soir ça sera « naked at 400 !! » — sobre et efficace, juste histoire qu’on reprenne pas nos mauvaises habitudes de freeloaders même si ici les tokens c’est à la bonne franquette. Pour peu que ça suive un minimum derrière, le show suivra son cours sans temps mort ou rappel à l’ordre castrateur. On sent poindre l’empreinte de Marx qui a toujours refusé de sacrifier une bonne branlette sur l’autel du capitalisme.

200 tokens plus tard, le murmure des 60 viewers – let the panties hit the floor – fait son office et la diévouchka s’abandonne à une danse un peu gauche de la fille qui n’a pas trop astiqué les barres de strip. Comme quoi, on peut encore arriver à coller une gaule scandaleuse en payant son bouli sur Call Me Maybe entre deux éclats de rire. Dans le monde du livesex où toutes les filles ont l’air d’avoir un doctorat de l’école de la vie mineure pole dancing, un déhanché un peu maladroit ça t’atteint en plein cœur. Pour rester à la pointe du teasing, les strippers devront-elles désapprendre ? Vous avez quatre heures, calculatrice non autorisée.

Danse, danse sur les terres de la sextape

C’est bon tout le monde a sa boule dans la gorge ? Ok place au cumshow.
« tip 10 tokens and I will continue until I cum ». 10 tokens. Un euro quoi. Un prétexte en fait quand tu sais que la plupart ne s’affairent pas à moins de 2000 tokens.
Après quelques minutes de caresses pépère, elle laisse échapper un soupir lourd des maux de l’existence, le genre de soupir qui accompagne la clé vers la serrure après une journée d’open space et de transports en commun.
« Oooh god, I love this part of the day » qu’elle me dit avec son accent russe en s’enfonçant un doigt. NON MAIS ÇA VA OUAIS ? DÉGAGE TA MAIN DE MON COEUR LÀ ! T’ES QUI POUR ME FAIRE ÇA OH ?
Ouais c’est ça prend ton dildo rose, et fous bien la paix à mes sentiments. Elles font chier ces slaves à me foutre en l’air. Tu crois que je vais me laisser pécho sans combattre ? J’suis pas un jeune premier meuf, t’as pas idée de ce que j’ai déjà f.. wowowo tu fais quoi là ?…»

KO Technique

Terrassé que j’étais, j’avais craché le protège dents sur la deuxième rangée et je vacillais dans les cordes. J’avais rien vu venir, quelques notes de plaisir sur une toile de silence puis plus rien. Rien j’te dis ! Ou plutôt si, tu vois des images, plein d’images, des yeux révulsés, ces ongles dans ton dos, ce sourire après la première pénétration, des images qui te replongent dans tes baises les plus cool, peut être qu’elle simule mais tu t’en fous parce que même si c’est le cas t’es devant le Ryan Gosling de la cam tellement t’y crois.

Elle se mord le bras pour couvrir ses gémissements, et le corps secoué par les spasmes elle vient, trop tôt (toi aussi mais c’est un autre débat). Les gars ont même pas fini de lâcher leurs gros tokens que le bouquet final est déjà passé.
Le dildo s’attarde un peu puis se retire, la tension est retombée d’un coup mais le temps reste suspendu pendant qu’on partage une minute de silence post-orgasmique bien méritée. «ooh guys I am so chilled right now ». Nous aussi Natalia, nous aussi.

Le show finit comme il a commencé, par une tranche de vie : « Ok who wants to drink a vodka now? I am up :D. By the way I have a question about my english : do we …”.

Je vous survendais les gimmicks il y’a quelques semaines, en vous disant que c’est ce qui faisait le sel de MFC, pourtant ici pas de gimmick à l’œuvre, juste une joie de vivre infectieuse qui caresse nos petits cœurs.

#Légèreté de l’être

Cette fille me faisait tenir entre deux régulières. Elle a réintégré l’émotion dans la course à l’égo boost que sont les one night stand. Elle me redonnait la foi après ces journées où j’avais l’impression de rencontrer les mêmes nouvelles personnes depuis des années, où les fils de conversation m’apparaissaient d’énormes cordages, ces journées fantômes placées sous le signe du « bah, à quoi bon ».

Puis un beau soir j’en ai eu marre. Marre de me cogner contre mon écran d’ordinateur avec mon cahier de russe sur les genoux, tel le papillon de nuit en rut qui ne sait plus par quel trou pénétrer son ampoule.

Voilà comment je suis arrivé à St Pétersbourg, dans ce qui semble être mon Eden customisé. Je suis accoudé à une barrière sur les berges de la Néva, à coté d’une brune aux cheveux mi longs le regard perdu dans les eaux boueuses du fleuve, à une combinaison de mots de la faire rentrer dans ma vie. Cette brune ce n’est pas toi Natalia.
M’en veux pas mais je crois que je vais te laisser sous forme numérique en fait. L’homme n’a de désirs que parce qu’il se refuse de voir les choses telles qu’elles sont. J’ai pas envie de t’altérer, je vais te laisser dans la forme que je t’avais donnée en France : un superbe coup de pied au cul.

Quoique…

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