Jim Herbert : porno sur canvas

Du sol jusqu’au plafond : un gars se suce la bite. Je n’ai pas installé un videoprojecteur sur le mur de ma salle à manger pour apprécier les meilleurs porn new yorkais mais je regarde l’oeuvre de Jim Herbert. Du doigt trempé dans l’acrylique, il s’inspire de la « photographie » porno qu’il repropose non sans anxiété. On pense à Francis Bacon, mais on reste subjugué par la taille de ces corps secs qui vivent la « petite mort » dans un esthétisme zombie.

Se pose en moi la question de la dureté des images que l’on se consomme quotidiennement sans rechigner, pour vite faper. Du trouble que l’on n’a plus quand il faut juter. Mais il ne vaut mieux pas réfléchir devant ses énormes toiles, d’ailleurs l’artiste ne nous y invite pas. Il faut, comme un consommateur passif, se laisser happer par ces doigts dans le cul que l’on se prend dans la face avec naturel.

Untitled parce que les images parlent d’elles-mêmes, l’oeuvre de Jim Herbert est visible à la English Kills Art Gallery (Brooklyn / NY). Ses toiles sont collectionées par Martin Scorcese, Gus Van Sant ou encore Larry Clark.

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