L’Asie en 180-50-70

Un mercredi après-midi au début des années 90, un copain m’entraîne dans la chambre de ses parents ; il s’agenouille et tire de sous un meuble une petite pile de magazines au papier cheap et couvertures colorées. J’ai 10 ans et sous mes yeux ébahis : la pornographie. J’aurai toujours en tête cette section « Macro-seins », cette brune mate habillée en geôlière, des prothèses d’une autre dimension coincées entre des barreaux et un taulard qui les lèche. Pas de l’ordre du fantasme, non, je suis homme de goût et préfère les petits seins ; juste un premier aperçu de l’érotisme contre la nature.

Un vendredi après-midi au début des années 2010, je fais des recherches sur le Falun Gong (range l’artillerie, c’est une secte chinoise qui mélange taï-chi et Temple solaire) et une requête tapée avec deux mains gauches m’envoie chez Farang Ding Dong (« étranger cinglé » dans le dialecte de cette étrange tribu mammaire). J’ai 30 ans et sous mes yeux ébahis : les mystères de l’Asie.


Ici le modèle de l’Asiate à petits seins prend une belle claque, un peu comme le modèle du grand Black à grosse queue avec Giant Coocoo. Dans la galerie des spécialités, les Ding Dong Girls sont la parfaite figure inversée du nain priapique de chez AB Prod.
Elles s’appellent Nam, Yoyo ou Jet et elles choqueraient même dans le hentai le plus abusif. Elles sont le réel le plus puissant que la fiction a engendré, elles sont la fiction incarnée en écolière, business woman ou banlieusarde un brin vulgaire. Elles sont des seins, des seins partout et des sourires d’anges. Silicone et timidité, charme et outrance. Par ici elle lit au jardin, le livre reposant sur la poitrine, par là un astucieux plan sous-marin nous dévoile sa vie à la piscine, tout ceci ressemble à un album girly piqué sur le facebook d’un pays où la montgolfière a été érigée en principe esthétique.

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Beaucoup de fraîcheur chez ces girls-next-door from outer space, et moi je suis comme Gulliver à Brobdingnag, je me promène écarquillé et j’ai envie d’y croire, j’ai envie de les voir, ces filles, en 3D devant moi ; RAS dans mon caleçon, je voudrais simplement qu’elles me disent ce que ça fait d’éprouver à ce point la gravité et si ça risque d’exploser quand on leur mordille le téton, et à la fin je rougirais en leur demandant si je peux toucher, toucher un concept avec une paume timide.

Farang Ding Dong ne propose pas de nudité, encore moins de porn. Ici c’est l’imagination on a dit, c’est le fantasme, si ça te tente tu fais le boulot toi-même avec ton cerveau. Dans l’introduction, le tenancier nous explique qu’il les a découvertes au fin fond de la touffeur siamoise, dans un petit village où elles se rendaient innocemment au lycée, et qu’il a eu la chance de pouvoir les photographier pour rapporter à l’Occident un témoignage de ce qu’il a vu. Pour le cas où on ne le croirait pas.

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