Lana Sutra – a project by Fabrica

Novembre 1993. J’avais trouvé ce pull rouge à boutons dorés au stand braderie de la kermesse paroissiale, pour l’offrir à Noël à ma maman chérie. Inutile d’en dire davantage ou d’appeler un psy pour me doigter le surmoi, mon fétichisme de la laine vient de là. Sauf qu’à la différence de nos amis les gens chelous, je limite ça aux gros pull d’hiver. Jamais, tu m’entends, jamais je ne me branlerai dans du mohair ni filmerai ma femme soumise portant un pull à l’indescriptible couleur. Il faut savoir raison garder. Le mohair, le mal du XXIe siècle.

Malheureusement, il est bien difficile d’être heureux avec un fétichisme si banal. Surtout quand ta concierge vient taper la tchatche en portant son gros pull bleu, ruinant en une minute tous les fantasmes que tu t’étais fait sur sa petite fille (bientôt majeure) qui l’avait porté la veille. Ou pire encore, quand un artiste cubain missionné par Benetton se décide à filmer une séquence de bondage aérien en fil de laine pour exprimer, dit-on, les “liens inextricables qui unissent les hommes”.

La base

On est des esthètes de la laine, des amateurs de belles cambrures mises en valeur par un pull qui tombe. Et j’en ai assez qu’on nous impose un peu partout des versions galvaudées de la laine. A ma gauche, les crados de Doctimisso ; à ma droite, les arty prétentieux de la Biennale de Venise (qui avait déjà vu passer Sasha, sauf que cette fois c’était bien), qui pensent que c’est oulala-trop-subversif de présenter une meuf pendue dans de la laine. Mais putain.

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Revenons aux fondamentaux : une femme, un pull, une pipe. Pas besoin d’aller plus loin. Et de mon côté, je me sens d’attaque pour exprimer le lien inextricable qui unit les hommes aux chutes de reins avec la petite Joana Da Silva, et son pull Benetton trop grand pour elle. Mohair-moi, Joana. Mais seulement toi.

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