Angel of Death

Je n’ai jamais cru au Grand Amour, celui qui dure toute une vie, l’Amour total, exclusif, infini. Je ne suis pourtant pas particulièrement blasé, je n’ai même pas le luxe de pouvoir dire que mon cœur ait été piétiné par une créature malfaisante, ce qui justifierait aujourd’hui que je sois traumatisé et de fait dubitatif quant à l’existence du Big Love.

Non, jamais je n’ai compris les fausses tentatives de suicide de certains de mes comparses, blessés dans leur chair par une rupture violente (et souvent unilatérale). Je continue d’assimiler ça à une forme dégénérée de romantisme grandiloquent teinté d’une certaine dose d’attention whoring du plus mauvais effet. Et pourtant il m’est arrivé d’être malheureux comme les pierres, et à l’inverse d’être en adoration béate face à celles qui comprirent qu’un instant avec moi pouvait éventuellement leur apporter quelque chose de substantiel.

Laura Angel

Mourir d’amour enchaîné

Non, définitivement, le Grand Amour sonne à mes oreilles comme un reliquat idiot de la carte de Tendre. Cela étant, une constante demeure, inévitable. Il n’y a pas de fumée sans feu, selon le dicton favori des pyromanes, et tout élan sentimental est immanquablement précédé par un phénomène aussi abstrait et naïf que prégnant et cataclysmique : le coup de foudre. Il est présent à tout échelle, incontournable éclair déchirant un ciel jusque là maussade, mettant à bas l’indifférence et propulsant le foudroyé dans des sphères inconnues ou tout simplement oubliées.

Laura Angel

Au delà du dôme du tonnerre

Rule #34 mes ami(e)s, le coup de foudre IRL a son équivalent dans le porn. Regardez notre rédacteur en chef au cœur de pierre, c’est les larmes aux yeux qu’il évoque Stoya lorsqu’il s’épanche sur mon épaule, il est tombé amoureux (et nous avec), un amour impossible, plus qu’un océan, c’est un monde qui les sépare.

Trêve de préliminaire, je voulais vous parler de l’un de ces coups de foudre. C’est arrivé le premier samedi du mois de février 2001 (Grâce à ToutX, je peux désormais dater mes amourettes). Canal nous proposait « Alexia et cie » de Marc Dorcel, avec dans le premier rôle une Tchèque sublime, Laura Angel, un nick en forme de paradoxe ultime, plus proche de Vampirella que de Mère Térésa. Un ange tombé ciel ? Je ne crois pas, cette créature à la chevelure noire corbeau et à la langue démoniaque semblait en provenance directe du Royaume d’Hadès.

Laura Angel Prague

When in Prague…

J’avais déjà repéré Laura Angel, cette magnifique brune à la peau mat par le passé, elle s’était présentée à mes yeux bleus, mais à l’époque j’étais volage, j’avais trop à faire avec Karen Lancaume, Liza Harper et Dyanna Lauren. Mes instants de solitude s’apparentaient à des parties fines gigantesques où je n’avais que l’embarras du choix, je voyais passer cette silhouette galbée (1m74, un cul de déesse, un beau morceau) parfois, au détour d’un corridor. Je la savais experte ès fellation et prompte à se soumettre à la sodomie, pratique reine de l’époque. Un focus du journal du hard m’avait d’ailleurs particulièrement marqué, elle y parlait de ses talents de pipeuse, preuve à l’appui, sa langue virevoltante insistant là où ça fait du bien. Mais c’est au sortir de cet hiver 2001 que la Belle Laura, qui n’a d’angélique que le surnom, m’a définitivement envouté. Elle a consumé mon âme et l’Olympe m’a puni, Zeus a envoyé sa décharge, j’en ai perdu mes sourcils.

Laura Angel Private

« Qui a rejeté son démon nous importune avec ses anges » (H. Michaux)

Les siens de sourcils font partie intégrante de la légende. A la dureté de ce regard de diablesse s’oppose des formes veloutées et un teint hâlé de bon aloi. On a parlé d’elle comme de la Monica Bellucci du X. Flatteuse comparaison mais qui sait si la volcanique italienne manie aussi bien l’oralité que notre ange tchèque.

Laura Angel

On est loin du Cap d’Agde

Je vous plante le décor. La plage, une naïade sort de l’eau turquoise, une Eve en tenue d’Adam. Imagine la trique de Sean quand Ursula fait son apparition dans « Dr. No », imagine la même scène si elle était sorti sans bikini… Tu comprends maintenant l’histoire du coup de foudre ? Le X offre ce genre de moment, c’est rare (d’autant plus qu’il s’agit d’un film français) mais ça existe, il ne faut pas désespérer. Laura Angel s’essuie négligemment, elle s’allonge sur le ventre pour profiter des bienfaits du ciel dont notre ange vient de tomber, elle est maculée de grains de sable, elle rayonne, elle est belle et je l’aime. La quiétude n’est que de courte durée, elle semble contrariée, un voyeur la photographie, ah le salaud, il gâche tout ! Je dois pourtant me rendre à l’évidence, s’il y a un putain de stalker sur cette plage, ça ne peut être que moi, me pignolant derrière les dunes comme tous ces boloss que je voyais mater à la jumelle les corps dénudés des plages nudistes et dont on se moquait bruyamment.

Laura Angel

Stalker 4 Life

La voilà qui s’en va vers d’autres aventures, elle illumine chaque scène et fait de ce film un instant classic. Il faut dire qu’elle bénéficie du soutien de deux compatriotes de l’ancienne Tchécoslovaquie, Sylvia Saint et Olivia de Treville, deux monstres sacrés de la fin des 90’s.

La carrière de Laura (aka Lenka Gorgesova) ne se limite pas à ce film, bien au contraire. D’autres scènes dantesques jalonnent son parcours. Elle fut un temps l’égérie de Private qui avait eu un sacré flair en s’octroyant les services de l’Ange à la chevelure noir corbeau. On se souviendra de cette scène mythique sous la pluie dans « The Private Life of Laura Angel » ou du threesome aphone de « Max » sur les toits de Paris où La Belle vit désormais, j’ai d’ailleurs peur de la croiser . J’ai tout fait pour l’oublier, d’autres qu’elle ont suivi (Gauge, Kristina, etc) mais j’ai gardé les séquelles à vie de ma rencontre avec l’ogresse de Prague.

Laura Angel

Eyebrows of doom

L’ange, désormais déchu de son statut de pornstar, hante mon Enfer, celui des vhs et magazines d’un autre temps bien cachés au fond d’une armoire, ma boîte de Pandore que je n’ose pour le moment qu’entrouvrir.

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