La journée de la jupe

De ce 25 novembre, je n’ai retenu que vos petites culottes. Pour celles qui en portaient. Ne rougissez pas, roberouge36-2511 ou petitejupe76-2511, on ne connaît ni vos noms, ni vos mecs. Juste la station où vous êtes descendues. La culture anar et lo-fi m’ont toujours intéressé et c’est très naturellement que je me suis tourné vers le upskirt : voir sous les jupes des filles. Difficile de ne pas penser à Souchon mais c’est plutôt aux potes de tous les excès à qui je veux m’adresser, fini la poésie, parlons des vrais chasseurs, des gars sur le terrain qui risquent leur vie, leur boulot pour 10 secondes d’image tremblante d’une caméra cachée dans les trous de sa godasse.

Depuis qu’ils ont perdu Régis Koppel, chopé à la mairie de Metz, la communauté upskirt a pleuré, plus qu’un ami, un véritable expert de la dissimulation malicieuse et professionnelle. De l’intimité des chiottes, il sort avec quelques dégâts : un an avec sursis. Un bon verdict quand on voit la plaidoirie de son avocat : « Dans la société érotisée qui est la nôtre, mon client n’a pas su résister aux sollicitations de son entourage féminine ». WOKÉ. Bien joué le coup de c’est la faute des meufs, mais je crois que personne n’y a jamais cru et c’est quand même la défense la plus naze jamais vue depuis le FC Metz 2005-2006. Le upskirt va plus loin que ça, ce n’est pas l’histoire d’un éjaculateur précoce qui écoute les conseils nazes de sa fille en première année de psycho — « Elle m’a expliqué que ce qui m’excitait, c’était d’avoir le pouvoir de voir l’intimité de ces femmes ». Ce n’est pas non plus un cercle de grands enfants s’abrutissant devant des petites culottes en contre plongée comme pour se souvenir d’une enfance perdue, à l’abris des responsabilités, et la maman aujourd’hui six pieds sous terre. Le upskirt n’appartient pas à un groupe, à une psychose, c’est « un art de rue » et de petits culs. Qui rebondissent.

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On voit rien, mais c’est bien

Le upskirt est entre FullHDReady, pour la technique, et Guy Georges, pour la pratique. W0of ! Un mi-chemin où le passage à l’acte se limite à un bouton rouge, « record », l’opinel restant dans la poche, utilisé exclusivement pour le sauciflard. Nous ne sommes pas, of course, dans le porno hardcore mais dans l’érotisme simple du voyeur qui, dans la pègre, apparaît comme beaucoup plus déviant. Peu de moyen et une longue traque, avant de se transformer en bouillie de pixels placée dans un dossier secret. Regarder sous les jupes des filles est une performance qui n’a pas eu besoin de l’approbation de Valie Export. Dans notre imagerie, le upskirt remonte au premier cours de science physique, Madame Palmel se présente, on ne retient que ses jambes et on aimerait que l’été indien dure jusqu’à juin prochain. On tient quand même l’hiver grâce aux bottes et aux bas de saison. Les stylos plumes n’arrêtent pas de tomber en classe et les quelques filles sérieuses demandent « mais pourquoi vous foutez le bordel tout le temps, sauf chez Madame Palmel ? ». Tenir les rangs, la première mission incomprise du upskirt. Quand les profs deviennent moins bonnes, il faut trouver une alternative, un subutex de la culotte. Heureusement il y a la télé, mais on n’aime pas trop l’utilisation outrancière de photoshop et les seins au niveau de nombril. Surtout, aujourd’hui, les filles de la télé font bien attention à ne rien montrer, pas même leurs sneakers… RIP Mallaury Nataf.

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RIP Mallaury Nataf

Deux mondes s’affrontent : caps et upskirt. Meilleurs ennemis, entre ceux qui cherchent à imaginer la culotte et ceux qui cherchent à la voir, il faut attendre les compilations de nos meilleurs immigrés russes en Espagne pour faire les bonnes rencontres.

Bien bien bien, mais le upskirt n’est définitivement pas un sport de salon, ni d’intérieur, il est dans le métro et les magasins : les dames, le parfum, l’hôtesse, les mamans, les bottes, la tunique de Rizlaine dans le courant d’air. Un érotisme total, disponible et renouvelé constamment qui, malheureusement, n’appartient qu’à l’œil de lynx. Un plaisir privé, impossible à partager tant il repose sur l’instant et le bon angle. Les fans de upskirt demeurent à vivre dans la frustration, du moins en Occident. La société japonaise n’a aucun complexe avec ses « métros fripons » – pour reprendre la formule de Philippe Gargov sur pop up urbain, et certains love hotel aime à recréer l’expérience « inside the metro ». Ouais, ok, tout peut être tellement dit sur la culotte japonaise dans les transports publics et ses dérivés (chikan, school girl ravage in shuttle bus etc…) que je n’ai pas envie de perdre du temps. Surtout, c’est assez bien résumé par le manga ecchi de Torajiro Kishi, Colorful, qui nous permet de ne pas zapper l’intéressé : notre bon vieux RER C.

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La malice

Pour trouver, dans le métro, un véritable bonhomme du upskirt, il y a quelques signes : fake texting, sourire satisfait et bougeotte. Mais pour trouver une véritable vidéo de upskirts et crowd sourcer les meilleures dessous de jupes de France, il faut faire attention à bien différencier qui et qui sur internet, les signes sont plus difficiles à décoder qu’un visage pervers qui se lèche les babines dans le tromé. J’ai essayé d’établir 3 grandes familles, rien d’exhaustif.

Les chanceux. Ils filment leurs vacances, les enfants jouent au loin, et dans le plan, une jeune fille se baisse pour ramasser de la monnaie que le marchand de glace a laissé tomber. À sa discrétion, il recadrera la séquence qui finira sur une obscure board, peut être liée à la nébuleuse Évelyne Dhéliat. Les chanceux sont à rapprocher des photographes de nipple slip les plus mainstream et aiment bien lire Chauffeur de Buzz en appréciant l’humour de Mozinor.

— Les exhibs semi-amateurs. Ils font croire à la séquence volée alors que c’est toujours la même meuf, toujours en train de passer le même balai en se baissant juste ce qu’il faut et sans culotte. Le plus connu, et il est sur dailymotion, reste Laurent Terrier aka nomenclature dont la femme (et son gosse indirectement) lui rapporte un peu plus de 2 millions de vue et des commentaires types : « bonjour, je voudrais savoir comment vous faite pour dissimulé vos equipements, quel camera, quel matos ?? merci » Il ne dissimule rien du tout.

— Les stalkers professionnels. Collectionneurs des dernières technologies de caméras miniatures, ils mettent aussi à contribution le BEP cordonnerie chèrement acquis pour la joie de la communauté. En fait ils ont juste un téléphone portable dans un sac et un courage mal placé : au niveau des couilles. Ils méritent quand même une médaille du mérite du upskirt tant ils abreuvent le réseau de séquence bienvenue : Les compils de Paris Upskirt ou regardor

Ce dernier, regardor, reste mon petit chouchou du upskirt à la française. Il entretient la pratique la plus pure et noble. La plus dérangeante aussi (cc @tomroffe). De ses premières vidéos aux dernières, on ne voit pas grand chose sauf des tentatives avortées dans le mouvement des escaliers et un progrés constant vers le graal de la culotte volée en HD. Chemin qui nous emmène à constater les différents faux plafonds des centres commerciaux et les ampoules à changer dans le C&A de Belle Épine jusqu’à arriver à son masterpiece qu’il appelle lui même : « enfin le bonheur ». Il montre ainsi les journées de galère, les week-end à dérusher toutes ces merdes pour juste 3 secondes d’une ombre qu’on espère être une culotte, en plissant un peu les yeux là, ouais je te dis. Sisi, remets la au ralenti. Si, tu vois là ? Panty. Il montre l’abnégation d’un homme pour un plaisir discret, sans déranger. Un plaisir qui n’existe que dans son coin de petit fouilleur dans le métro à qui on ne demande rien. Un peu comme le mec là qu’a fait la Haine dans Amélie Poulain mais en mieux.

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Enfin le bonheur !

Cet asservissement pour la culotte, par la culotte reste la meilleure preuve qu’on se trompe complètement en ne s’arrêtant qu’aux remarques beaufs qui peuvent fuser dans les lieux publics et en les transformant en un pseudo combat contre les méchants du quartier à deux doigts du relent raciste, et anti ghetto, impossible à évoquer vu qu’elles répondront « non mais attends, hey hein moi aussi je viens de là bas ! » Pas grave. Une chose est sûre : à vos culottes, nous sommes vos putes, nous sommes soumis. Alors marchons ensemble.

Et pas trop vite pour la caméra, svp.

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