Malice in Lalaland

T’as quoi en tête quand tu baises ? De la musique de porn pourri ou du bon rock‘n roll sorti tout droit du désert ? Perso la deuxième option, même si je fais des pauses Schubert quand je reprends mon souffle. Et sinon, ton idéal de porn c’est plutôt un yacht de con, avec des putes aux seins énormes, un string jaune bien vulgos et des mecs bodybuildés qui te râlent à la gueule ? Pas moi, ni toi, sinon tu ne serais pas ici. Nous on aime les ambiances où pied au plancher, on appuie sur le champignon magique en train de se faire sucer avec un bon autoradio qui crache du Clutch. Ouais, lunettes teintées et bob sur la tête, à la Hunter S. Thompson et un coup d’œil dans le rétro avant de semer les flics. J’ai le bloody mary en main, baby, continue ton affaire je te prie.

Sasha Grey Malice In Lalaland

En road trip avec Sasha Grey

Et qui d’autre pour incarner au mieux la place du mort quand la petite mort s’invite à 90 mph ? Sasha Grey, bien sûr, la girl next door performeuse de la génération porn. Celle qui va nous claquer dans les doigts d’ici peu pour Hollywood, 100% naturelle, 100% meilleur PQR (plan Q régulier) de l’année. Je vous pose ici des bases honnêtes d’un bon porn, de ceux que tu mates avec ta gonzesse, ou tes copines (les potes, tu leur donneras une fausse adresse pour la projo, petit style, t’as vu). Un porn adapté à ta génération de branleur numérique, sans dialogues inutiles, aux références marquées et à la coolitude évidente. C’est le projet Malice in Lalaland du belge Lew Xypher (Miss Lucifer Productions). Un film aux antipodes du porno habituel, mais qui pourrait bien devenir la référence de ce qu’on fait de mieux dans le genre. Le pitch est simple: Malice (Sasha Grey) enfermée dans un hôpital glauque, s’échappe à l’aide d’un lapin nain, elle est poursuivit par Jabbowski , aux ordres de Dr. Queenie, la nazie. Elle rencontre des gens issus d’Alice au pays des merveilles et cette partie de cache-cache dans le désert est le prétexte à diverses scènes de cul bien senties. Ça c’était pour le côté chiant de mon taf, maintenant je vous explique pourquoi c’est bien.

Sasha Grey Malice In Lalaland

Ambiance pola et role playing, comme à la maison

L’idée qu’on se fait d’un porn, c’est uniquement pour se poigner sauvagement quand on s’emmerde. Ici, tu peux oublier tout ce que tu as déjà vu, on est en 35 mm avec une bande son métal-stoner (AGuardente, un groupe belge) et les références fusent: Keni Styles qui joue le rôle de Chester Catz, un fake Hunter S. Thompson, obsédé par la baise en fourrure et masque de chat, un fake Slash qui se mange une droite par Sasha, un Ron Jeremy en propriétaire de bar à strip, fumant le narguilé comme le Caterpillar d’Alice. Pas question de se mater ça à l’arrache en se grattant les couilles, tu respectes un peu le travail du gars. Tu chopes le DVD, tu t’installes tranquillement devant ton home cinéma et t’appelles des meufs. « Hey meuf, j’ai un super film à mater, dis à tes copines de ramener des bières, c’est Malice in Lalaland, ouais avec Sasha Grey, tu sais la meuf de la pub American Apparel, si si elle est bonne j’avoue, c’est comme un road trip, mais avec du cul dedans et des mecs BGBM ». Petite malice de mec un peu coquin, ramener des filles mater un porn, t’as intérêt à la jouer fine coco. Il fut un temps où passer du Andrew Blake en fond n’était pas désagréable, mais vu le dynamisme du slow-motion, on avait vite fait de se faire chier et jouer au scrabble.

Avec Malice in Lalaland, le prétexte à la partouze devient izy baby, un canap, une télé, un pot de guacamole et des bières au frais, tu laisses tourner le film et vu que les scènes de cul sont plutôt courtes et très bonnes, je te parie que la soirée dérape. Je prends personnellement 15 % des recettes pour ce plan, tu m’envoies tes copines sur hello@letagparfait.com, tu me feras plaisir, ça me fait plaisir, t’as vu, on est là, on se met bien, on est bien Tintin.

Sasha Grey Malice In Lalaland

Pour tout threesome de lapines, merci de me contacter

Petite digression. Pardon. Je disais donc que le film était vraiment réussi, un ovni dans le paysage porn actuel même si on sent des frémissements depuis quelques années. L’ère du porno mouchoir n’est pas prête de disparaître mais les initiatives pour aller vers un porno cool s’enchainent: Eon McKai, Popporn (la famille), Dirty Diaries, Alejandro Winterthur (Private), virement porno chic chez Dorcel (encore un peu d’efforts les gars)… Le fruit de personnes qui font ce métier par envie et non par défaut. Un jour promis on se mettra à en acheter et ca pourrait bien commencer par Malice in Lalaland, le cadeau d’anniv branché, mieux qu’un gode tout ce qu’il y a de plus commun, un porn à la bien, à mater quand t’as fini de dl toutes les séries sorties dans l’année.

Kristina Rose Malice In Lalaland

Si tu finis cette dose, tu pourras voir Kristina Rose

Laissez moi rajouter un paragraphe pour Sasha Grey, j’ai souvent dit du mal d’elle car ses talents de performeuse ne collaient pas à ma vision du sexe, dans ce film, notre amie montre ses vrais talents: être une fille bien. Je t’aime, moins que Stoya, mais presque. Big bisous ma cocote et reste encore un peu avec nous.

[vimeo]http://vimeo.com/8359402[/vimeo]

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  • Ouais ouais, ça a l’air bien.

  • Ouais le lapin on dirait du Donnie Darko et y’a Johnny Depp avec un bob et un porte cigarette dans une décapotable à un moment. Ca à l’air cool.

    Par contre les mph son dèjà par heure, pas besoin de rajouter un /h.

  • ‘sont’, tu corrigeras la faute, c’est le matin.

  • le VRAI « anti porno chic – mais chic parceque bien-  » c’est: 9 songs. Même si ce malice in lalaland m’intrigue.

  • Sur ton conseil, je l’ai donc vu… Et je ne peux m’empêcher d’être un tantinet surprise par l’absence de désir dans ce film où on baise par accident ou par – passe-loi l’expression – molle opportunité.
    Pour le reste, l’image, le montage, l’idée, la musique (un poil trop omniprésente), et la jaquette top du DVD je dis que c’est chouette, mais je suis stupéfaite par ce grand absent tout de même.

  • C’est juste un vrai film avec une vraie histoire, les scènes de culs tombent comme dans les films d’Eon McKai (mais elles sont plus courtes). Je trouve ça quand même bien au dessus du lot. Enfin un film de cul que tu peux regarder du début jusqu’à la fin sans que ca soit forcement un support masturbatoire.

  • « je ne peux m’empêcher d’être un tantinet surprise par l’absence de désir dans ce film où on baise par accident ou par – passe-moi l’expression – molle opportunité »

    j’aurai plutôt dis ça de tous les films porn « scénarisés » chiants de ces 50 dernières années (99% de la prod hein) où le scénario et la mise en scène volent aussi haut qu’une idée de film sf produit par un étudiant en première année de fac d’art du spectacle.
    là où le gonzo a chopé ses clients, c’est qu’il permettait de ne pas se taper ces digressions relous d’histoires pourries de type « moi plombier polonais bgbm, toi baise ? ». on matte un porn putain, on sait que tu vas te la faire, connard de polonais.

    bref malice in lalaland ou le remake du big lebowski marquent grave des points de ce côté là. merci au tag pour la (les) découverte(s).

  • Est-ce que j’ai dit scénario ?
    Non, j’ai parlé de désir, il n’y en a pas dans Malice… Le seul finalement qui en a expréssement est le fameux Dirty Fred…

  • je te renvoie l’argument. dans les films « non gonzo » et donc à scénario, c’est le scénario qui met en place la justification du désir. si le scénario et donc la mise en scène est pauvre, l’expression du désir l’est aussi (sans parler du jeu d’acteur, c’est un autre sujet). malice in lalaland ne créé pas bcp de situations classiques de désir, c’est ce qui fait aussi son intérêt je trouve. sur ça je te rejoins sans problème.

  • Pour toi ça fait donc son intérêt, pour moi ça fait un grand absent… Je n’ai pas de pb avec les maigreurs de scénario ou de mise en scène, j’aime le gonzo, et j’aime y voir un peu d’émotion en tous cas !

  • j’ai trouvé une critique à l’opposé de votre avis ici :

    http://strangeloscopic.blogspot.com/2010/09/malice-in-lalaland.html

    Sinon, keep on, parce que c’est vachement bien ce Tag Parfait

  • Un ringard. Pas besoin d’expliquer pourquoi. (rien à voir avec les critiques possibles du film hein, juste sa chronique est… passéiste)

  • Je suis curieux justement de savoir pourquoi, car c’est vous qui m’avez donné envie de voir ce film.

  • Tu cites en contre-exemple du porno (que tu ne sembles pas aimer) 2 films de 1973, 9 songs qui est une daube chiante à mourir (sans parler des concerts, qui sont mal filmés) et l’empire des sens qui n’est absolument pas un porno. A partir de là, je ne vois pas de quoi on peut parler.

  • J’aime le porno (je crois l’écrire d’ailleurs, et mes exemples sont là surtout pour illustrer que l’on peut filmer le sexe autrement qu’à la truelle, porno ou pas), mais je n’ai pas les mêmes attentes, les mêmes envies que celles que tu promulgues dans tes articles. A partir de là, est-ce vraiment ringard de ne pas partager cela ? Ne pas partager semble donc ici ne pas permettre la discussion et j’en conclue donc que tu ne parles pas aux ringards. Et bien, ne parlons pas.

  • Ringars > Daniel Prevost > Jeunisme > lol

    Bon après, l’intitulé du blog c’est « culture porn », donc on parle clairement de ça et pas de quelque chose qui n’existe pas. Même si il y a encore beaucoup à faire.

  • Je me demande bien où je peux trouver ce film… (si tu sais quelque chose, toi…)

  • J’ai découvert ce film il y’a quelques temps et on s’est éclatés devant avec ma copine. Question : y’a-t-il d’autres films du même tonneau, ou aussi réussis? Si oui lesquels? Merci d’avance !

    • Malheureusement Malice fait un peu figure d’ovni dans le porno, tout simplement parce que le mec ne vient pas de ce milieu là mais du clip et à notre connaissance il n’a pas d’autres projets similaires en préparation (celui ci a déjà mis énormément de temps à sortir).

  • vu un clip du film récupéré par des moyens inavouables, et ça m’a fait penser à une version modernisée de Sex Freaks (1996, Gregory Dark), qui est lui aussi, un gars qui vient du milieu mainstream/pop du ciné et de la télé (genre des films d’horreur, et OZ juste après son bout de carrière dans le porn).
    J’avais bien trippé sur ce film quand j’étais tombé dessus. Même ambiance de désert halluciné, de hameau déviant de bord de route, de trips fetish hors norme surtout pour du mainstream (utilisation sans complexe de déguisements chelou, genre le 3some avec les types déguisés en mouches (!!), un clown qui trippe spunk et jouit dans des capotes pour collecter de quoi faire déguster ses partenaires, etc.).
    Dans le même ordre d’idée, il y a un délire assez proche chez Kris Kramski, qui lui aussi venait plus ou moins de la pub et du clip.

    En tout cas, voilà le genre de films qui fait plaisir quand on tombe dessus !

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